Dossier
« Elle habite quelque part
Dans une banlieue rouge
Mais elle vit nulle part
Y'a jamais rien qui bouge
Pour elle la banlieue
C’est toujours gris
Comme un mur d'usine
Comme un graffiti… »
En 1981, Renaud chantait le quotidien morne et triste d’une femme entre deux âges, enfermée dans le béton et l’ennui. Là où on habite, mais pas là où l’on « vit ».
40 ans après la Marche pour l’égalité et contre le racisme, après les émeutes du Mas du Taureau de 1990, le premier Défilé de la Biennale de la danse en 1996, la coupe du monde de 1998, les émeutes de 2005, qu’en est-il de la vie en banlieue ?
Dans ces milieux populaires où le militantisme politique a largement laissé place à une défiance à l’égard des institutions et des élus, à quoi ressemblent aujourd’hui les engagements solidaires et citoyens qui entretiennent la flamme chez celles et ceux qui ne se sentent pas entendus ?
Autour de quelles activités la vie quotidienne s’organise-t-elle ? Comment y prend-on place ? Et à quoi rêve-t-on lorsque l’on est jeune ?
Il n’est pas incongru de considérer que quelque part, la « Politique de la ville » est née d’une réaction des acteurs publics à l’embrasement des Minguettes, à Vénissieux, en 1981 justement. Depuis, le paysage institutionnel de l’agglomération lyonnaise a bien changé.
La Communauté urbaine a laissé place à la Métropole du Grand Lyon, et celle-ci est devenue une collectivité à part entière, avec des élus désignés par le suffrage universel. Ces évolutions mettent à disposition de l’action publique de nouveaux leviers, qui dans la durée, pourraient contribuer à changer profondément et durablement la vie de ces quartiers.
Consommation, emplois informels, loisirs, participation politique… Dans ce dossier, tour d’horizon non-exhaustif des visions, discours, analyses et expériences capables de nourrir et inspirer une approche renouvelée de la Politique de la ville.