Retour sur 25 ans de réflexion sur les temps
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25 ans de politiques temporelles en 23 concepts appliqués à l'action publique des collectivités territoriales.
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Depuis plusieurs décennies maintenant, les approches temporelles mettent l’accent sur une modernité marquée par l’accélération de nos sociétés.
À l’échelle collective du fonctionnement temporel des sociétés, l’accélération est portée par les transformations de l’économie. Cette accélération s’incarne, à l’échelle individuelle des modes de vie, dans les transformations du travail : changement du contenu, intensification et densification du temps de travail, développement de la flexibilité. Pour Jean-Yves Boulin, ces mutations du travail imposent aux individus des temps subis et accélérés en raison des difficultés à établir des frontières claires entre le travail et le non-travail et de la tendance à évaluer le travail selon la tâche effectuée et non par le temps passé.
L’accélération fait émerger une « culture de l’urgence ». Pour Nicole Aubert, cette culture caractérise un nouveau rapport au temps qui s’impose dans toutes les strates de la société : famille, travail, sociabilité, etc. Elle résulte de la transformation du capitalisme industriel en capitalisme financier. Si le premier a cherché à maximiser le temps de travail des individus, le second, basé sur des mouvements d’échanges boursiers, a déconnectées le temps de la production et le temps travail pour les soumettre à des logiques de flux tendus et de réactivité immédiate au besoin du marché. Ces vitesses, déconnectés du temps social, ne sont pas sans conséquence sur le plan humain.
La flexibilité du travail, la survalorisation de l’action, la compression du temps et la polyvalence des compétences dessinent de nouvelles souffrances et pathologies du temps que décrit Marie Pezé. Pour intensifier la productivité, les modèles organisationnels du travail chassent les « temps morts » et rationalisent les tâches selon une approche dite scientifique et chiffrée du travail : cadence, cycle de production, chronométrage, etc. Des « pathologies de la surcharge » se développent chez un salarié qui doit « tenir » pour « triompher du temps ». Ce phénomène est présent chez les ouvriers, comme chez les cadres et employés.
Des nouvelles inégalités apparaissent. Certaines personnes sont au bord de la saturation, en burn-out et stressées parce qu’elles subissent un rythme de travail mortifère. D’autres personnes en revanche sont stimulées par l’urgence, à l’aise dans l’accélération parce qu’elles l’affrontent de manière relativement autonome et choisie. Ce sont par exemple les « multitaskeur », figure explorée par Bruno Marzloff et Philippe Gargov. Opérant en permanence des choix face à des sollicitations aussi innombrables qu’imprévisibles, le multitasking est une piste pour résoudre les défis du quotidien et explorer une forme de maîtrise du temps : d’un mode à l’autre, d’un outil à l’autre, d’un lieu à l’autre, d’une activité à l’autre, d’une attention à l’autre ?
C’est notamment grâce à des outils et des routines sophistiqués que la démultiplication des tâches peut s’envisager. Comme l’expliquent Diana Samama et Roland Jouvent, les technologies de l’information et de la communication permettent de traiter plus d’informations, plus rapidement et de répondre à des sollicitations multiples et constantes. Elles peuvent induire une pression cognitive pouvant mener au surmenage intellectuel. Pour autant, notre organisme a aussi des stratégies de protection et notre cerveau des capacités d’adaptation loin d’être épuisées face à cette accélération des besoins d’attention.
Cette évolution de l’économie, du travail et des technologies, analysée depuis plus de 50 ans, donne aux rythmes de vie un caractère accéléré qui questionne l’organisation des villes.
Face à cette nouvelle donne temporelle et dans un contexte politique de réflexion sur la réduction du temps de travail, Edmond Hervé rédigeait en 2001 son rapport intitulé Le Temps des Villes. Il allait ouvrir le débat sur le saisissement de la question des temps par les politiques publiques et les collectivités locales. Les Cahiers Millénaire 3 numéro 27, paru en 2002, rendent richement compte des fondamentaux de la réflexion de l’époque : constat d’un nouveau rapport au temps, analyse des transformations du travail, reconnaissance des différents temps de ville et questionnement sur la planification et management urbain. C’est dans le contexte de l’application des 35 heures et d’une prise de conscience d’une forme de « révolution sociétale du temps », qu’est questionnée l’organisation urbaine.
Les sciences sociales réinvestissent alors la question du quotidien urbain et constatent que toutes les catégories sociales ne manifestent pas les mêmes attentes temporelles. Alors que les ouvriers portent leur attention sur l’accessibilité temporelle des services publics, les jeunes et les revenus les plus hauts qui sont les plus grands usagers de la ville (ceux qui flânent, font du shopping, vont au restaurant, au cinéma, au théâtre, au musée, voir des amis, faire du sport...) aspirent à ce que la ville soit "ouverte" plus longtemps. La question de la vie nocturne dans les grandes villes, comme l’explique Jean-Michel Deleuil, ne cesse de se développer, au détriment parfois de la qualité de vie des habitants, de nouveaux conflits entre ville qui dort et ville qui s’amuse ou encore des conditions des travailleurs nocturnes. L’ouverture des commerces le dimanche est une autre illustration d’une tendance à la ville en continue.
À une vie sociale scandée par de grands rythmes collectifs partagés se substitue le modèle d’une ville non-stop et branchée sur l’économie monde. Les habitants plus désynchronisés y attendent des services 24h/24, plus immédiats, plus « à la carte » et « sur mesure ». Cette désynchronisation est portée par l’éclatement du temps de travail (horaires décalés plus tôt le matin ou plus tard le soir, travail le week-end, annualisation, modulation des horaires, RTT, etc.) et par l’individualisation des rythmes, y compris au sein de la famille analyse Bernard Préel.
Face à des tensions de plus en plus importantes dans les manières d’organiser des temps du quotidien plus tendus, rapides, denses, dans une ville fonctionnant toujours de la même manière, la question temporelle a été peu à peu saisie comme nouvelle question urbaine. Au début des années 2000, plusieurs collectivités ont saisi politiquement la question des temps, une partie d’entre-elles se réunissant au sein du réseau Tempo Territorial pour porter et échanger sur le sujet. À Lyon par exemple, cette approche par les temps a été incarnée par un bureau des temps dès 2003, puis par une mission « temps & services innovants », et enfin intégrée à partir de 2010 au sein du service « Usages et Expérimentation ». Les réflexions d’alors, préfigurant l’importance des approches en termes de service, puis d’usages et de mode de vie, ont été synthétisées par Lucie Verchère dans un texte sur la question de l’accélération du temps.
Les bureaux des temps sont apparus au sein des premières politiques temporelles initiées en Italie à la fin des années 1990. L’enjeu était alors d’adapter les services urbains (marché, crèche, transport, etc.) aux besoins spécifiques des femmes, à l’époque de leur entrée massive sur le marché du travail. Comme l’expliquent Pierre Dommergues et Christine Delfour, l’objectif des politiques temporelles est de penser la « qualité » des temps sociaux plus que leur « quantité ». Il s’agit de reconnaitre l’enjeu de la question temporelle au niveau de la vie quotidienne, au niveau social et sociétal. En 2002, Claude Brévan, déléguée Interministérielle à la Ville et Dominique Laousse, chargé de mission "Temps des villes", les plaçaient ainsi au centre des enjeux de développement économique, de cohésion sociale et d’unité des territoires urbains.
À Saint-Denis, à Poitiers, en Gironde, dans le Territoire de Belfort, les bureaux des temps sont créés pour observer et diagnostiquer les temporalités. L’objectif est de développer de nouveaux services qui vont permettre aux citoyens de gérer plus simplement l’articulation de leurs temps de vies, tout en produisant une ville plus durable et plus intelligente. À Lyon, Thérèse Rabatel, vice-présidente de la Communauté urbaine en charge de l’Espace des temps, incitait les collectivités à se saisir du sujet et donnait sa mission aux politiques temporelles : celle de synchroniser les temps. Cet objectif de synchronisation a pris plusieurs formes opérationnelles et a porté, plus globalement, la montée de la prise en compte des usages dans les politiques publiques.
Nos rythmes de vie quotidiens ont considérablement été modifiés : horaires décalés, travail de nuit, formation tout au long de la vie, fractionnement des temps de congés, alternance entre temps travaillé et temps chômé, allongement de la vie, diminution du temps de travail, généralisation du travail des femmes, intrusion de la vie professionnelle dans la vie personnelle à travers Internet, l’ordinateur et le téléphone portables, revendication d’un temps pour soi de qualité…. Les collectivités ne peuvent rester à l’écart de telles mutations car les enjeux sont importants en matière de développement durable, de démocratie et d'égalité... Les politiques du temps ont pour mission de synchroniser ces différents temps - Thérèse Rabatel
Les politiques temporelles ont ainsi accompagné la compréhension des besoins temporels des habitants pour adapter les services urbains : horaires des crèches, temps de trajets, organisation du temps scolaire, offre d’activités de loisirs, durées et horaires de travail des entreprises et des administrations, etc. Pour Jean-Yves Boulin, les politiques temporelles ont eu des effets indéniables et avaient vu juste sur des questions aujourd’hui intégrées : dégager du temps libre, faciliter les tâches administratives, mieux vivre le temps de la mobilité.
La pensée temporelle s’est incarnée aussi dans le modèle d’une ville servicielle que Lucie Verchère explorait dans une note de 2015. Tournée vers les besoins des usagers, la ville servicielle, attractive, doit répondre à l’évolution des attentes des citoyens tout en améliorant les modèles de développement urbain. Elle valorise l’économie du partage ou collaborative pour mutualiser les ressources. Elle cherche à optimiser la gestion urbaine pour réduire la consommation de ressources. Concrètement, c’est par exemple la réflexion sur les horaires d’ouverture des bibliothèques comme enjeu des politiques culturelles. Cette orientation autour de services des collectivités plus modulaires, adaptables en fonctions des publics, selon leurs problématiques et l’heure de délivrance du service, annonce le tournant vers les questions d’usages et de mobilité.
La mobilité est devenue un enjeu majeur des politiques temporelles. Elle est un opérateur structurant de la manière dont les habitants organisent leurs activités quotidiennes (loisirs, travail, famille, etc.) via, par exemple, les temps de trajet contraints ou les vitesses accessibles. La réflexion sur le temps dans les transports par Sophie Boissard de la SNCF porte ainsi la mise en place de crèches en gares péri-urbaines afin de faciliter la vie des salariés avec enfants en bas âge. Ce défi de faciliter l’articulation entre temps professionnel et personnel via une action sur la mobilité se pose aussi dans les entreprises. Distribution de kits vélos, réflexion sur les horaires des transports en commun, amélioration de pistes cyclables, crèche interentreprise, activités sportives entre midi et deux, sont autant d’expérimentations mises en place sur la Métropole de Lyon pour aider à mieux maitriser ses temps dans une forme de montée en compétence des salariées. C’est dans ce cadre d’action, au plus proche des donneurs de temps que sont les entreprises et des besoins des salariés, que se sont déroulée les Assises prospectives du covoiturage et les réflexions sur le télétravail en 2018.
La montée en force ces 20 dernières années de la question du temps dans l’urbanisme et l’aménagement illustre une évolution des manières de voir la ville autrement que par un seul prisme spatial.
Avec la nécessité de prendre en compte de façon croissante les usages changeant dans la fabrique de la ville, l’urbanisme fonctionnel hérité des années 1950 s’est peu à peu ouvert à l’approche temporelle mais de façon dispersée. François Ascher s’essayait à un exercice de synthèse en prônant un chrono urbanisme englobant toutes les implications de la prise en compte du temps dans l’organisation et la production de la ville, que ce soit au niveau des horaires des services, des transports ou des commerces, ou du fonctionnement des bâtiments et des espaces publics. Cette pensée allait constituer un courant de pensée, proche mais séparé des politiques temporelles, appelant à une prise en compte du temps dans la pensée spatiale.
L’approche chronotopique consiste à penser les différents usages possibles dans le temps d’un même espace. Elle porte notamment l’idée d’une ville malléable : utilisation des bâtiments scolaires et administratifs en dehors des heures d’ouverture au public (un gymnase scolaire accueille des activités le WE), ouverture au public des locaux d’entreprises le week-end (salle de sport, restauration), aménagement temporaire d’un espace public durant l’été. Pour ces derniers, les termes d’urbanisme tactique ou encore d’urbanisme dynamique, décrypté par Benjamin Pradel, peuvent s’appliquer à un ensemble d’aménagement temporel des rues.
La pensée temporelle est aussi celle consistant à appréhender la qualité temporelle des espaces. Cyrille Harpet souligne cette qualité que possèdent les parcs et jardins publics, marchés ouverts, café et bistrot. Ces lieux offrent la possibilité de reconquête de la substance sociale, perdue dans le flux tendu de la mobilité citadine, parce qu’ils offrent une autre perception du temps en permettant la resynchronisation sociale. C’est aussi la réflexion portée par le Master Ethique et Développement Durable sur la notion de temps de pause dans le quartier de la Part-Dieu. Cette qualité temporelle découle également des décisions concrètes visant à améliorer le cadre de vie urbain et les déplacements, par exemple par la mise en place des zones 30 ou de la métrique piétonne, favorisant la synchronisation des usagers entre eux et le ralentissement des villes.
La réflexion sur le temps dans l’aménagement c’est aussi la redéfinition de la chronologie des projets urbains par la nécessaire prise en compte des usages. Des expérimentations et dispositifs temporaires de concertation, participation, de co-construction et de diagnostic des besoins intègrent la linéarité du projet, nécessite des boucles de rétroaction et des phases de test et de transition nouvelles. Ainsi, des aménagements temporaires deviennent le support de la concertation, par exemple sur la petite place de la Croix Rousse, préfigurant les besoins et enrichissant le projet.
Dans l’intrication entre le temps et la fabrique des espaces urbains, l’urbanisme temporaire a pris de plus en plus d’ampleur ces dix dernières années sous différentes formes concrètes analysées par Benjamin Pradel. Urbanisme tactique ou transitoire, l’enjeu est d’utiliser le temps court, celui de la vacance des bâtiments (ex. occupation d’une usine désaffectée par des artisans), celui d’une expérimentation sur la chaussée (ex. coronapistes cyclables), celui d’un aménagement démontable (ex. mobilier urbain d’assise) pour tester des usages et installer de nouvelles fonctions sur une période définie. Ce sujet fait l’objet d’un dossier complet comprenant 3 articles et 2 interviews.
Les politiques temporelles ont conduit, depuis plusieurs années maintenant, les politiques publiques à s’interroger sur l’orientation que prennent les sociétés vis-à-vis du temps. Le temps n’est pas neutre et le passage d’une approche temporelle à une approche rythmique illustre cette prise de conscience.
Dans sa critique de l’économie politique du temps, Marc Bessin explore par exemple les conséquences sociales du développement de la flexibilité qui repose sur un rapport particulier, construit, au temps au service d’une certaine vision du travail et de la production. Dans une perspective analogue, Paul Ariès défend l’idée que ralentir la vie et la ville est un combat politique à mener pour plus d’égalité sociale et pour une société plus juste pour tous. Mais attention note, au même moment, Guillaume Poitrinal alors membre du comité d’éthique du MEDEF à ne « pas freiner en pleine course » et à trouver le « temps juste », celui de l’équilibre, avec la vitesse qui s’imposerait quand elle doit s’imposer et un temps lent, celui de la réflexion, de la création, de la culture.
À l’image du débat sur le ralentissement, celui sur l’importance de penser les pauses et les discontinuités, les vides, dans un temps saturé se pose. Le dossier de 2020 traitant, en plein cœur de la pandémie de la Covid19, de l’importance de faire de la prospective en temps de crise, fait de la pause imposée par la crise, une opportunité pour penser d’autres modalités temporelles d’aménagement (coronapiste), de travail (télétravail), de la vie familiale (famille confinée) ou de déplacements (proximité). Dans une longue interview, Luc Gwiazdzinski invite ainsi réfléchir aux besoins de désaturation des sociétés dans la ville malléable. Désaturation des artères d’une ville embouteillée, désaturation des réseaux de communication, désaturation de l’attention pour retrouver le temps de penser.
Autre besoin évoqué, celui de réinsérer une pensée du temps long face à une idéologie du temps réel à déconstruire, comme le propose Bruno Marzloff, et à repenser aussi comme opportunité de liens. La vie publique demande ainsi à pouvoir se poser. Pour Gilles Finchelstein, il est nécessaire de parvenir à redonner du temps au temps en permettant à chacun de savoir et pouvoir se ménager des espaces de décélération et au collectif de renouer avec une gestion publique inscrite dans le temps long. C’est cela aussi que défend Guy Walter qui milité pour le développement d’une véritable réflexion sur le temps lorsqu’il invite les responsables à prendre le temps du retrait n’ayant pas, actuellement, matériellement le temps de penser. Cette réflexion sur le long terme est une pensée de l’incertitude, relève François de Jouvenel pour qui, en temps de crise, la prospective, les scénarios et les réflexions à long terme sont des atouts d'anticipation pour une meilleure gestion de chaque aspect impacté. C’est, en sommes, un plaidoyer pour un temps long permettant, aussi, de renouer avec celui de la nature dans un objectif de soutenabilité et durabilité.
L’approche rythmique est ici partout en filigrane. Elle consiste à questionner les conséquences sociales, politiques ou écologiques des arbitrages, notamment en termes de politiques publiques qui, de manière sous-jacente, favorise l’accélération ou le ralentissement des sociétés, le temps réel ou le temps long, les pauses ou les saturations. Elle introduit la possibilité d’évaluer, éviter ou compenser, les impacts les plus négatifs, en termes d’inégalités par exemple, qu’induisent les décisions en matière d’organisation temporelle entre ces logiques. Un exemple qui fait débat depuis 30 ans, celui des rythmes scolaires, et de la difficulté d’une part à évaluer les bienfaits et méfaits des différents découpages de la semaine pour les enfants, les familles, les entreprises, les équipes pédagogiques, etc. Autre exemple, le ralentissement des mobilités et les mesures d’impact des zones 30 et de la place plus grande laissée au piéton sur la vie économique ou la fluidité des déplacements.
Il faut donc considérer les impacts de ces valeurs temporelles défendues aujourd’hui pour réduire les excès d’une ville et d’une vie à toute vitesse. La lenteur a ses limites lorsqu’elle résulte d’un choix contraint qui n’est pas optimal pour l’organisation du quotidien. Le temps long questionne lorsqu’il s’agit de régler des urgences sociales et environnementales… ces dernières nécessitant pourtant de réfléchir en reconnexion avec les rythmes de la nature… Les territoires ne fonctionnent pas non plus tous sur le même régime temporel et des choix politiques trop descendant peuvent rentrer en conflit avec des identités multiples.
L’enjeu de l’approche rythmique est de favoriser non pas la gestion mais la maitrise de leur temps par les habitants, selon leurs besoins, par la production d’un environnement urbain (aménagement, service, infrastructure, etc.) leur permettant d’articuler, au quotidien et de façon choisie, leurs différentes activités.
Pour conclure, cette synthèse des ressources du site Millénaire 3 sur le temps montre l’ampleur de la pensée temporelle. Elle reste pertinente pour situer des débats qui, peu ou prou, n’ont pas tellement évolué depuis 25 ans et son apparition. Elle est aussi de plus en plus prise en compte dans ses dimensions opérationnelles, depuis les horaires des commerces, jusque dans l’urbanisme, sans pour autant arriver réellement à s’imposer dans le monde économique où, penser le temps, revient souvent à accélérer les rythmes.
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25 ans de politiques temporelles en 23 concepts appliqués à l'action publique des collectivités territoriales.
Texte de Benjamin Pradel
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Texte de Pierre Dommergues et Christine DELFOUR
Interview de Thérèse RABATEL
Vice-présidente de la Communauté urbaine de Lyon en charge de l’Espace des temps, et élue du 4ème arrondissement de Lyon déléguée aux personnes âgées, en 2006
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