Au maximum, j’essaye de travailler au plus près des référents et principales parties-prenantes des politiques ou projets évalués. Le cahier des charges est coproduit avec le service commanditaire, et idéalement au sein du comité technique, avec les partenaires associés au pilotage opérationnel. Les élus responsables sont consultés, et éventuellement certains opérateurs ou acteurs clés. Par exemple pour l’évaluation du Pacte de cohérence métropolitain, quelques maires de la majorité et de l’opposition avaient été consultés dès la phase de cadrage, pour vérifier que les axes de l’évaluation correspondaient bien à leurs préoccupations. Cette approche évite les incompréhensions et une évaluation « hors sol ».
Ensuite, les services restent mobilisés tout au long du processus, ne serait-ce que pour faciliter l’accès aux données métiers, aux contacts à rencontrer, etc. Des réunions partenariales sont tenues aux étapes clés, pour partager des résultats intermédiaires, comprendre les avancées et les freins, et se projeter collectivement dans ce qu’il est possible d’améliorer.
Mon rôle, en tant que chargée d’évaluation interne, est de travailler à la commande d’évaluation, d’assurer l’interface entre les commanditaires et les prestataires et de fluidifier le processus. Le démarrage est un moment clé, avec les élus et les services, pour qualifier le besoin. Ensuite, il y a le cadrage de l’évaluation à conduire, et je joue ensuite, tout au long du processus, un rôle de « traductrice » entre les parties. Je connais bien l’environnement métropolitain, donc je peux me permettre de poser des questions sur des points qui me semblent importants et qui ne viennent pas spontanément dans la discussion. Ce faisant, je participe donc aussi à l’orientation de l’évaluation. J’interviens aussi auprès des consultants, qui peuvent arriver avec des idées raccourcies, à nuancer leur jugement, en restant garante de la déontologie de l’évaluation.
Au niveau de la production des résultats, j’interviens assez peu. Je veille au respect des délais, j’assure la continuité en cas de changement du chef de projet par exemple. Par contre, à la fin, j’interviens beaucoup : je suis la première à lire le rapport d’évaluation, on a une série d’aller-retours pour obtenir la forme attendue. Ensuite, j’écris les synthèses et je travaille avec les services dans la manière dont ils vont se servir de toute cette matière. Souvent, alors que les consultants sont sortis du jeu, je poursuis encore longtemps le travail, pour favoriser l’appropriation des résultats obtenus.