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Cycle Veille M3 / Famille : Entre foyer, inégalités et école de solidarités, quel destin pour nos maisonnées ?

Illustration d'une table avec des objets rappelant la famille : sur le mur, une photo de famille encadrée (père et trois enfants, un garçon tenant dans ses bras un bébé et une fille), le coin haut droit de la photo est détaché du cadre et plié, on peut deviner une autre personne adulte, dont on ne voit pas le visage; devant le mur, une table avec un pot de fleurs sur lequel est collé un dessin en crayons pastels de famille de trois (mère, père et enfant devant une maison avec des arbres) et un dessin de quatrième personne collé dans cette image, sur la fleur sont accrochés des dessins de chat, d'une femme et un homme amoureux et d'un homme devant une maison, à droite du pot, des photos encadrées de famille : une mère et deux enfants et une mère, un père er un enfant, devant les photos encadrée, un album de famille et de nombreuses photos pas collées dedans, à gauche un téléphone portable montrant l'heure et en fond d'écran une photo de famille de trois
© Charlotte Rousselle

Dossier

Selon Voltaire, « le bonheur familial est à la longue le plus solide et le plus doux ».

La phrase semble énoncer une vérité générale. Pourtant, la famille n’est pas une structure immuable, ses évolutions suivent et/ou impulsent celle de la société dans son ensemble, comme un motif fractal. À ce titre, au niveau politique, la famille est la clef de voute où se rejoignent le social et le sociétal.

À travers l’étude de la parenté, l’histoire de l’anthropologie lui donne une place particulière dans la construction de méthodes scientifiques d’analyse des communautés humaines, des règles qui les organisent, des valeurs qui légitiment leur distribution du pouvoir et des symboles qui orientent leurs cultures.

Malgré sa nature intime, la famille, en tant qu’institution, est aussi le premier espace où l’État prouve son existence en imposant sa loi - état civil, transmission d’héritage, prohibition de l’inceste - le corps est politique, la famille un lieu de pouvoir. En 1948, la Déclaration universelle des droits de l’Homme précise que « la famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a le droit à la protection de la société et de l’État. »

Mais alors qu’aujourd’hui, les foyers semblent ouverts aux quatre vents, parcourus par les flux numériques, traversés par les amis, sillonnés par les critiques du patriarcat, interpellés par la remise en cause de la norme hétérosexuelle, et de plus en plus souvent représentés par des couples sans enfant, quels en sont vraiment les contours ?

Dans ce contexte, que devient l’analogie entre famille et société ? En particulier lorsqu’elle s’appuie sur la bienveillante « fraternité », censée donner du liant aux desseins de liberté et d’égalité au-delà du seul cercle familial, jusqu’aux religions, aux confréries, à la mère-patrie, et même à une certaine idée de l’universalité.

Quand les plus jeunes éduquent les adultes à l’importance de modes de vie soutenables, la « famille », devient-elle le lieu du changement, du progrès ?

Au contraire, alors que dans cet espace, bien des abus s’exercent et que les inégalités sociales s’y reproduisent, la « Famille » incarne-t-elle un imaginaire dépassé, servant à imposer un ordre moral ?

Jamais idéale, toujours critiquable, la famille reste le premier modèle de ce que l’on peut appeler « solidarité ». En cela, y réfléchir aujourd’hui pourrait bien nous être utile dès demain…

Bonne lecture !
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Date : 10/07/2023