Prospective du travail 2/7 : Évolution des organisations et de la relation d'emploi
Étude
Entre dynamiques de fragmentation et prise en compte de nouvelles aspirations sociétales, le monde du travail à la recherche de nouveaux repères.
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Étude
Une montée en puissance de nouvelles pathologies professionnelles (burn-out, brown-out) qui questionne en profondeur le sens et l'organisation du travail. Et pose un défi à la prévention des risques professionnels.
En matière de risques professionnels la tendance qui a certainement le plus frappé les esprits depuis une trentaine d’années est l'extension des problématiques de santé aux populations cadres, qui en semblaient jusque-là épargnées. Le développement de nouveaux troubles, comme le burn-out, a montré l'importance d’envisager la santé au travail sous ses deux aspects : physique et psychique (fiche 1). Pour autant, cette diversification des pathologies professionnelles et son extension à des populations jusque- là relativement épargnées n’a pas effacé les inégalités sociales de santé au travail : l’activité professionnelle continue de peser bien davantage sur la santé des ouvriers et des travailleurs précaires que sur celle des cadres (fiche 2).
Cette évolution des pathologies professionnelles est directement liée aux transformations productives et à l’évolution des modes de gestion engagées à partir des années 80. Avec l’intensification du travail (chasse aux temps morts, flux tendus…) l’urgence temporelle devient la norme pour les salariés et les organisations, favorisant le développement du stress professionnel et des pathologies associées : troubles musculo-squelettiques, risques psycho-sociaux (fiche 3). Dans le même temps, les restructurations permanentes, la précarisation de l’emploi, l’évaluation individuelle des performances ont fragilisé les collectifs de travail, privant les individus au travail de ressources psychosociales nécessaires pour faire face aux exigences accrues de l’activité (fiche 4).
Troisième grande tendance : avec la montée d'une vision extensive de la santé, l’épanouissement des personnes devient une dimension majeure de la prévention, avec pour risque de faire passer au second plan les exigences de l’activité collective. La qualité de vie au travail et le bien-être au travail (fiche 6) apparaissent ainsi comme des réponses paradoxales puisqu'elles reviennent parfois à poser des injonctions d'épanouissement fortes aux individus. Quant aux acteurs traditionnels de la prévention de la santé en entreprise (médecine du travail / de prévention, CHSCT / CT), ils font face à un champ de demandes en extension tout en étant aujourd’hui en perte d’influence. Des réformes du système de santé au travail se succèdent à un rythme accéléré depuis le début des années 2000, sans donner satisfaction (fiche 5).
Certes les contraintes gestionnaires (mise en concurrence des salariés, course à la rentabilité…) sont loin d’être absentes, mais l'institution publique dispose sans doute d'une marge de manœuvre supérieure au secteur privé du fait d'une situation davantage protégée de la concurrence avec les autres acteurs économiques. Peut-être y a-t-il là une chance pour porter des approches alternatives de la santé au travail, redonnant à chacun les marges d’action pour ne pas être ou se vivre comme victime de l’organisation mais comme acteur et responsable d’une construction collective ?
Les organisations publiques n'échappent pas à la montée des risques psychosociaux. Ceux-ci mettent sans doute davantage en tension qu'auparavant les contraintes collectives des organi- sations (pression temporelle accrue, demande d'efficience, etc.) et les aspirations des individus, de plus en plus entendues comme légitimes. Aujourd'hui, pour répondre aux risques psycho- sociaux les organisations tendent à accorder plus d'attention aux difficultés des individus. La capacité des organisations à faire valoir la légitimité des contraintes collectives peut-elle s’en trouver affaiblie ?
En effet, les risques en matière de santé au travail sont très différents dans les métiers du social, les métiers techniques ou administratifs. Cette diversité est un facteur de complexité pour la collectivité qui doit alors adapter l'évaluation et la prévention des risques.
Les inégalités de santé au travail sont une constante que les organisations peinent à limiter, sans doute parce qu'elles résultent d’une grande diversité de facteurs, y compris en dehors de la sphère professionnelle. Pour la Métropole, la question se pose d'abord de savoir comment protéger ses agents de ces injustices de santé. Mais elle se pose également d'évaluer ses possibilités d'action pour protéger les employés d'entreprises privées assurant pour son compte des missions de services publics (DSP). Il serait de fait assez injuste d'externaliser les missions les plus difficiles, protégeant ainsi les agents au risque d'exposer d'autres professionnels.
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