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Renaud Payre, VP Habitat, logement social et Politique de la ville : « La priorité pour nos quartiers populaires, c'est de répondre aux besoins et aux attentes des habitants qui sont déjà là »

Interview de Renaud Payre

Portrait Renaud Payre
Vice-président Habitat, logement social et Politique de la ville

Après avoir été notamment enseignant-chercheur à l’université Lumière-Lyon-II, puis directeur de Sciences Po Lyon, Renaud Payre est aujourd’hui vice-président de la Métropole de Lyon, délégué à l’Habitat, au Logement social et à la Politique de la ville.

Au sortir des « Assises des Quartiers populaires » qui, de février à avril 2023, donnaient la parole à leurs habitants et à l’ensemble des forces vives qui les animent au quotidien, retour sur des questions au cœur de la lutte contre les inégalités territoriales.

Pourquoi ces Assises ?
Au sein des projets de territoire, quel regard sur la rénovation urbaine ?
Quel rôle peuvent, ou doivent y jouer les citoyennes et citoyens ?
Plus largement, quelle place pour les quartiers les plus déshérités, dans une Métropole engagée sur la voie d’une transition écologique qui ne peut s’accomplir sans justice sociale ?

Réalisée par :

Date : 28/02/2023

Les dernières élections métropolitaines ont été pour vous l’occasion de passer du statut de savant à celui de politique. Comment a démarré ce passage de la réflexion à l’action ?

On invite les architectes Lacaton et Vassal, qui nous disent : « Attendez, il faut arrêter avec la démolition, en matière de bilan carbone et de violences sociales

D'abord, mon parti pris – je ne vois pas comment j'aurais fait autrement – a été de laisser un peu de côté mes bagages universitaires, même s'ils participent à mon regard et à ma culture, pour mettre les mains le plus possible dans la machine. Dès notre élection, nous avons très vite dû nous emparer de projets urgents en matière de Politique de la ville. Au niveau de l’exécutif, en matière de renouvellement urbain dans les quartiers, la question du choix entre démolition ou réhabilitation s’est notamment imposée à nous en même temps que les premiers dossiers arrivaient. Nous avons donc beaucoup échangé au sein de la majorité, avec le président Bruno Bernard et l’ensemble des vice-présidentes et vice-présidents impliqués sur ces questions. Personnellement, je n’avais pas de position arrêtée au départ, et je préférais me faire un avis au cas par cas, mais certaines réalités ont éclairé ma réflexion. Je participe à une très grande partie des réunions de relogement des habitants touchés par des démolitions. Dans ce contexte, quels que soient vos arguments, je ne connais pas beaucoup de politiques aussi violentes que celles où vous annoncez à des habitants qu'ils vont devoir déménager.

On leur demande de partir de là où ils ont élevé leurs enfants, de là où ils habitent depuis 10, 20, 30, 40 ans. C'est très violent, il n’y a aucun doute, et ce sentiment a encore davantage été aiguisé lorsque j’ai assisté à un spectacle, que l'on a d’ailleurs programmé en clôture de nos Assises des Quartiers populaires, L'affaire Correra. C’est une superbe pièce de théâtre, créée à partir de recueils de la parole des habitants et d’acteurs locaux. Elle met en scène, dans un quartier imaginaire de La Perruche, mais qui ressemble comme deux gouttes d'eau à La Duchère, une dame, Madame Correra, qui dit : « Non. Quoi qu'il en soit, je ne partirai pas. »

Je dois dire aussi qu’il y a eu une rencontre importante. Au moment où on travaille sur Bron-Parilly, on invite les architectes Lacaton et Vassal, qui nous disent : « Attendez, il faut arrêter avec la démolition, en matière de bilan carbone et de violences sociales. Il faut essayer de travailler autrement. » Ce sont toutes ces étapes qui ont structuré mon engagement dans le dossier de rénovation urbaine pour Parilly. Ça a été un bras de fer d’un an avec l'ANRU, commencé au congrès de l'USH 2021, jusqu’au congrès de l'USH 2022, où on est arrivé à faire bouger les lignes, notamment autour des immeubles UC3 et UC4 à Parilly. On emporte même la décision d'une restructuration de l'UC5 plutôt que sa démolition. Sa structure sera conservée, un nouvel usage verra le jour.

 

La Politique de la ville marche toujours sur un fil, entre approches par le bâti ou par l’action sociale de proximité, qui priorise la relation aux habitants. La question du « peuplement » de ces quartiers est d’ailleurs souvent considérée par les politiques et les professionnels de ce secteur comme un levier incontournable. Qu’en pensez-vous ? Une nouvelle forme de « mixité sociale » est-elle à mettre en œuvre ?

Aujourd'hui, c'est plus dur de ne pas démolir, et de dire : « On fait un double pari. On ne démolit pas, on réhabilite très fortement »

Nous ne pouvons plus dire que le Graal des quartiers Politique de la ville viendra d'un supposé « peuplement ». Vous vous dites : « Non, la priorité des priorités de nos quartiers populaires, c'est de répondre aux besoins et aux attentes résidentielles, de cadre de vie, de confort, d'accès aux services des habitants qui sont déjà là ». Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas veiller à ce qu'il y ait des habitants d'autres catégories sociales qui puissent venir, et à faire de la construction en diversifiant les formes de l'habitat. C'est totalement différent d'une doxa qui dirait : « Le problème des quartiers politique de la ville, ce sont leurs habitants. » Non, l'enjeu de ces quartiers, c’est bien leurs habitants. C’est totalement différent.

Néanmoins, pourquoi est-il important aussi de faire venir d'autres populations ? Parce que probablement, leur venue, paradoxalement, peut constituer un frein à une forme de gentrification qui pourrait arriver dans 20 ou 30 ans. L'idée de faire habiter ensemble, dans un même quartier, des classes moyennes, des classes moyennes supérieures et des classes populaires, dès le nouveau projet urbain des années 2020, cela me semble la meilleure façon de lutter pour que ce quartier ne devienne pas un quartier uniquement de classes moyennes supérieures dans 30 ans.

Ce que nous faisons à Parilly, et ce qu'on essaie de faire à Villeurbanne Saint-Jean, c'est aussi ce qui va orienter une partie de La Duchère sur les secteurs de « Sauvegarde et Château ». On travaille plutôt dans cet esprit. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais si vous regardez de près le dossier Parilly-Sud, c'est un engagement financier extrêmement fort de la collectivité.

Aujourd'hui, c'est plus dur de ne pas démolir, et de dire : « On fait un double pari. On ne démolit pas, on réhabilite très fortement. » Cela demande un engagement financier fort de la Métropole et du bailleur en complément de l’ANRU.  

Si on porte une vision qui ne peut fonctionner qu’à long terme, alors que le contexte évolue, comment rester dans l’écoute, l’échange ?

Il faut revaloriser l'image des quartiers populaires

Le risque se situe plutôt du côté de la gestion urbaine de proximité, ou plutôt le lien social si on essaie de ne pas prendre des termes jargonnant. Outre la reconduction de dispositifs qui existaient, outre le dispositif « L’été ensemble dans la Métropole », on continue un peu comme on le fait probablement depuis des années en matière de Politique de la ville. Certes je peux faire une pause et donner de nouvelles orientations, réécrire ma feuille de route, mais je passerais complètement à côté de l'enjeu si on ne partait pas de la parole citoyenne.

On doit écouter la parole des associations, des structures type centres sociaux, qui ne sont pas nos partenaires traditionnels, voire des Maisons de la Métropole de Lyon en quartiers populaires, et, bien sûr, des habitants. L’idée de les écouter, d’écouter les associations, les structures type centres sociaux, pose la question de la rédaction du prochain contrat de ville. D’où l’organisation des Assises. C'est de là qu'est parti ce projet, qui se concrétise ces jours-ci. Elles s’appelaient d'abord « Assises des Quartiers Politiques de la ville » et finalement, on les a appelées « Assises des quartiers populaires ».

Au départ, il y a une double préoccupation. D'abord, la « Politique de la ville », cela ne dit rien à personne. Dès lors qu'on est universitaire, ou qu’on travaille dans la technostructure Métropole de Lyon, ou dans une autre superstructure, ou qu'on est dans les services de l'État, cela nous parle. Mais quand vous allez interroger un citoyen, quel qu'il soit, sur la Politique de la ville, il va souvent partir du principe que c'est probablement du développement urbain classique. Il fallait donc un autre terme. Pourquoi privilégier le terme de « quartier populaire » ? Parce que ce n'est pas un problème qu'un quartier soit populaire. Nos villes ont toujours gagné à avoir des quartiers populaires, avec une culture populaire, avec une qualité de vie et une sociabilité qui étaient extrêmement riches.

Ce qui est un problème, c'est que l'habitat se dégrade, que l'insécurité monte, que le cadre de vie se détériore, que l'accès à l'emploi n’y soit pas le même que dans d'autres quartiers. Ce qui est un problème c’est l’absence d’égalité. Cela rejoint ma préoccupation de ne pas dire que ce sont les habitants qui posent problème. L'affirmer haut et fort me semble très important. Encore une fois, il faut revaloriser l'image des quartiers populaires. C'était tout l'enjeu des Assises. Quelle est l'écoute de leur parole ? Je suis allé à Givors pour écouter la restitution des Assises de l'atelier consacré à la participation, j'étais à l'ouverture de l’atelier sur le cadre de vie. Ce sont tous ces enjeux que nous avons entendus, qui constituaient la feuille de route de ces Assises.

 

Vous avez grandi à Grenoble, où il y avait un lien particulier entre des chercheurs de sciences sociales et l'exécutif municipal, dès le milieu des années 1960. Cette approche est-elle une référence pour vous ?

Je me reconnais pleinement dans notre politique, qui vise à ramener deux nouvelles lignes de tramways pour desservir des quartiers populaires

Oui, certainement ! Ce dialogue entre la recherche et l'action m'a toujours plu. Évidemment, aujourd’hui je suis élu, pleinement vice-président. Par contre, c’est important d’avoir conscience de la force de la recherche en sciences sociales. À Lyon, côté politique, on a jusqu’à présent peut-être trop peu mesuré l'apport des sciences humaines et sociales à l’action. Leur richesse a pourtant contribué à changer le monde, ou à changer la ville. Leur prise en compte a toujours été réalisée à demi-mot, contrairement à ce qui pouvait se faire à Grenoble ou Rennes.

Lyon a une autre tradition. C'est la ville marchande, pas la ville universitaire, mais ce n'est pas ancré dans le marbre. On peut faire bouger les choses. Des figures comme Hubert Dubedout, ou Jean Verlhac, ont porté cet urbanisme attentif à ce qui se faisait à l'Institut d'Études politiques de Grenoble, et ont contribué à structurer l'Institut d'Urbanisme de Grenoble. Ils ont fait évoluer le territoire.

Ici, à Lyon, nous avons une métropole qui est superbe. C’est une métropole qui peut marquer une nouvelle forme d'urbanité. De fait, elle est en train de se poser les plus belles questions sur la ville de demain : comment faut-il construire ? Où ? Comment maintenir une activité créative et de production et, évidemment, un lien avec la nature ?

Aujourd’hui, nous avons la chance d'avoir une métropole où les bonnes volontés ne manquent pas, le dynamisme est là. La métropole de Lyon a une culture de l'action, qu’elle n’a jamais démentie, notamment parce qu'on y arrive à dépasser certains clivages. C'est vrai pour Vaulx-en-Velin, avec Maurice Charrier comme pour d'autres. Cette ville-centre, qui est une ville marchande, riche, c’est aussi une ville où il y a des quartiers susceptibles de décrocher. Peut-être que la grande préoccupation qu'on a, derrière ce récit un peu général d'une ville qui réussit, c'est l'attention que nous devons porter à nos quartiers populaires, et surtout à une grosse quinzaine d’entre eux, ceux où le revenu moyen, voire médian, est extrêmement bas.

On a des quartiers entiers en situation de pauvreté, de très grande fragilité, de très grande vulnérabilité, avec un accès à l'éducation qui n'est pas réussi. Le taux de pauvreté est 3,3 fois supérieur dans les quartiers populaires que dans le reste de la métropole. J'ai pris très au sérieux le rapport de la Cour des comptes de 2020 sur les échecs ou les impasses de la Politique de la ville en matière d’attractivité, et qui prenait l'exemple des Minguettes à Vénissieux. Au niveau de l’exécutif, nous avons aussi en tête l'isolement d'un certain nombre de nos quartiers populaires, notamment en matière d'infrastructures. En première couronne, Saint-Fons ou Vaulx-en-Velin n’ont jamais eu le métro, si ce n'est pour La Soie. Le cœur de Vaulx-en-Velin n'a jamais eu le métro. C'est en cela que je me reconnais pleinement dans notre politique, qui vise à ramener deux nouvelles lignes de tramways pour desservir des quartiers populaires.

Si l'on arrive, à partir de ces échanges et de cette écoute, à écrire l'agenda des trois prochaines années, voire des six suivantes, au-delà du temps court d'un mandat, on aura marqué le territoire par le fait d’avoir trouvé les moyens de dialoguer avec les quartiers populaires. Et ce n'est pas rien.

 

Cette ambition se confronte pourtant à une défiance croissante à l’égard du politique, en particulier au niveau de l’électorat populaire, qui s’abstient un peu plus à chaque élection.

On voit que les catégories populaires et qu'une partie des classes moyennes sont tentées par l'exit, par le fait de ne plus participer

Exactement, mais je reste persuadé qu'un des enjeux essentiels de notre époque, c'est le dialogue avec les habitants les plus modestes, de manière générale, au niveau national et au niveau des territoires. C’est cela qui m’anime, en tant que vice-président et en tant que citoyen engagé. Je distingue les deux. À ce titre, je suis persuadé que la transition écologique pose la question sociale du siècle. Ce n'est pas que théorique : il faut trouver des solutions pour montrer qu'on est avant tout attentifs aux catégories qui décrochent, et notamment les classes populaires. Quand on réhabilite des immeubles comme l'UC3 et l'UC4 à Parilly, qu'on améliore le confort, avec des matériaux biosourcés, on articule transition écologique et questions sociales. On doit avoir le même discours en matière de mobilité, et quand on amène le tramway au cœur de Vaulx-en-Velin, ou à Saint-Fons, on y travaille.

On voit que les catégories populaires et qu'une partie des classes moyennes sont tentées par l'exit, par le fait de ne plus participer, de ne plus intervenir, de ne plus dire quoi que ce soit, et d’agir de manière répulsive, ou à travers un vote purement protestataire, qui remettrait en cause notre manière de vivre ensemble. Cela m'anime vraiment, au plus profond. Là où la participation frôle les 15 %, on a un enjeu majeur, qui pose toute la question du futur contrat de ville et de notre dialogue avec l’État. Et oui, je suis un peu inquiet.

Vous avez évoqué la question du « peuplement », qui aurait historiquement fait des habitants un problème. Comment l’envisagez-vous, en termes de politique publique ?

On doit prendre en compte des filières qui ne sont pas assez structurées dans notre pays sur certaines formes de réhabilitation

Tout d’abord, je n’aime pas ce mot de « peuplement » à cause de son usage colonial, qu’on ne peut pas laisser de côté. Je le redis, l'enjeu du développement d'un quartier populaire, ce sont les habitants qui y sont aujourd'hui. Il faut se le mettre comme cap, et toujours l’avoir à l'esprit. À partir de cela, vous raisonnez davantage en termes de parcours résidentiel. Quand les personnes sont vieillissantes, qu'elles habitent dans un T5, comment leur proposer de rester dans leur quartier, mais en bénéficiant d'autres services ? C'est pour cela que j'examine avec beaucoup d'attention une partie des résidences seniors sociales que l'on peut arriver à développer notamment dans les quartiers populaires

Prenons comme exemple Le Prainet à Décines. Avec Lyon Métropole Habitat, on a monté une résidence qui a permis de s'ouvrir aux habitants vieillissants. Cela peut permettre aussi, pour certains, de se dire : « Comment avancer vers une forme d'accès à la propriété via le bail réel solidaire (BRS) ? ». On y réfléchit et au-delà de cela, on cherche comment on réhabilite. C'est l'exemple de l'UC3 et de l’UC4. Quand vous allez les visiter et que vous parlez avec des personnes qui y sont depuis 30 ans, elles vous disent : « Moi, j'adore les UC. J'ai un appartement traversant, j'ai plein de lumière. Les voitures, je ne les entends même plus et j’ai la vue sur le parc. Par contre, c'est vrai que j'ai froid, que la réhabilitation des années 1990 est un peu défectueuse, comme beaucoup de réhabilitations des années 1990, et il me manque une pièce complémentaire. » Cela change tout, et cela ne veut pas dire que ce n’est pas important de faire venir d'autres personnes. Typiquement, c'est ce que l'on va essayer de faire sur Parilly-Sud en travaillant avec Action Logement. Il y a quand même, ici, un pôle qui peut être intéressant pour des salariés qui travaillent soit dans le Nord-Isère, soit dans la métropole. On est à la jonction.

Par ailleurs, Parilly-Sud est assez peu connecté, et coupé par l'A43. On est passé à côté de l'opportunité du tram T2 et du campus de Bron. Cela peut être aussi intéressant de faire venir des étudiants à Parilly-Sud. À partir du moment où on aura une forme de population mêlée – ce n'est pas la mixité pour la mixité –, à partir du moment où on est parti de la demande des habitants et que l'on fait venir d'autres personnes, cela peut être intéressant. Cela suppose quand même une chose que l'on ne dit pas assez côté modèle ANRU, c'est que le modèle Borloo est aussi un modèle de relance du BTP.

Aujourd'hui, on a un vrai marché de la réhabilitation. Je le dis volontairement, il faut quand même intéresser les acteurs du secteur. On doit prendre en compte des filières qui ne sont pas assez structurées dans notre pays sur certaines formes de réhabilitation. Prenons-le plutôt comme une opportunité économique. Il faudra peut-être se poser la question de la clé de répartition et du financement des réhabilitations par l’ANRU. L'idée de financer si faiblement les réhabilitations n'est pas sans poser problème, et cela pourrait nous mener vers une ANRU 3. C’est pour l’ensemble de ces raisons que j'espère que Parilly va faire école.

 

Quelles sont, selon vous, les conditions pour y parvenir ? Qui faut-il convaincre ?

Parmi les partenaires clefs, il y a les communes. Ensemble, nous finançons les équipes dans les quartiers populaires

Il ne faut pas négliger le lien avec les partenaires, au sens le plus large possible. Au sein de notre Métropole, je sens un vrai alignement, j’ai l'impression que les orientations politiques font sens aux yeux des agents. Je le vois dans les deux directions avec lesquelles je travaille, la Direction de l'Habitat et du Logement, et la Direction du Pilotage urbain. Vu l'engagement de la Direction du Pilotage urbain dans les Assises, pour moi, c'est déjà la marque de leur succès. On ne fait rien sans les agents, et il n'y a aucun doute sur cela. C’était pour le premier cercle.

Parmi les partenaires clefs, il y a les communes. Ensemble, nous finançons les équipes dans les quartiers populaires. Ensemble nous portons des projets de rénovation pour ces quartiers. Sans une convergence de vue, nous n’y arriverons jamais. C’est ce qui avait probablement bloqué certains projets sous le mandat précédent. Je pense notamment à Villeurbanne Saint-Jean.

Mais il est un « partenaire » incontournable, c'est évidemment l'État. J'ai de grosses appréhensions sur le prochain contrat de ville. C'est aussi pour cela que l'on a fait des Assises, pour essayer de cranter deux ou trois choses, et c'est aussi un message que l'on va essayer de faire passer à l'État. Quand le ministre Olivier Klein déclare qu'il voulait que les contrats de ville bénéficient de « petits grands débats », avec un clin d'œil – peut-être malheureux – aux Gilets jaunes, je me dis : « Heureusement qu'on a eu l'idée de nos Assises un peu avant, parce qu'il pourrait les récupérer. » À l'heure où je vous parle, il n'y a toujours pas de « petit grand débat » qui a été organisé – si je reprends l'expression ministérielle – et nous avons mené à bien les Assises.