Pascal Goubier, service Patrimoine végétal du Grand Lyon : « Le changement climatique impacte déjà fortement nos certitudes »
Interview de Pascal Goubier
Directeur adjoint du service Patrimoine végétal de la Métropole de Lyon
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Étude
Une récente étude du CREDOC (2017) montre que le cadre de vie est un facteur auquel les Français sont aujourd’hui très attachés. La qualité du cadre de vie arrive ainsi en seconde position des domaines de vie jugés comme les plus importants, loin derrière la famille mais avant le logement, le temps libre, le travail ou encore les amis.
Cette même enquête montre que les Français sont majoritairement satisfaits (56%) ou très satisfaits (32%) de leur cadre de vie, malgré des différences importantes entre régions : ainsi, 47% des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes se disent très satisfaits, contre seulement 27% des Franciliens. De manière générale, le CREDOC note un fort gradient d’urbanité : la satisfaction à l’égard du cadre de vie est d’autant plus forte qu’on s’éloigne des villes, et en particulier des grandes villes.
Ainsi, toujours selon la même étude, la qualité du cadre de vie est aujourd’hui devenue le premier motif de déménagement : 47% de ceux qui désirent déménager citent ce facteur de motivation en premier ou en second. C’est très loin devant les opportunités professionnelles (citées par 22%), l’accession à la propriété (21%) ou encore l’adaptation du logement à la situation familiale (21%). Une étude de l’IFOP réalisée en 2017 montre que la présence d’espaces verts à proximité de leur logement a été un choix important pour 85% des Français interrogés (et même « très important » pour 49% des Français).
32% des Français se déclarent très satisfaits de leur cadre de vie quotidien, mais ce chiffre varie de 38% pour les résidents des communes rurales à 23% pour les habitants de l’agglomération parisienne. À l’autre opposé du spectre, les personnes se déclarant « pas du tout satisfaites » de leur cadre de vie ne sont que 2% dans les communes rurales et 5% en agglomération parisienne. (CREDOC, 2017)
Cette demande de qualité du cadre de vie se retrouve dans les enquêtes relatives aux aspirations des urbains. Les nuisances environnementales comme la pollution et le bruit arrivent en effet en tête des reproches faits aux villes (voir fiche correspondante). Sans grande surprise, l’amélioration du cadre de vie et de l’environnement urbain est donc l’aspiration la plus forte des Français. Lorsqu’on leur demande de décrire la ville idéale, de façon spontanée ils citent en premier lieu des éléments en lien avec l’amélioration de l’environnement local : 31% des Français imaginent avant tout une ville plus écologique, plus verdoyante, plus belle ou encore plus propre ou conviviale. L’amélioration de l’environnement urbain arrive très largement devant toutes les autres attentes, que ce soit en matière de transport (10%), de sécurité (10%) ou encore d’économie (8%) (IFOP, 2013)
Ces résultats ont été confirmés par plusieurs études plus récentes. L’enquête menée par Chronos et l’Obsoco en 2017 montre par exemple que dans l’imaginaire des français, le modèle de la ville idéale le plus plébiscité est celui de la « ville nature » : cette cité verdoyante obtient un niveau d’adhésion moyen de 7,7 sur une échelle subjective comprise entre 0 (aversion) et 10 (adhésion la plus totale). Arrivent ensuite : la « ville autosuffisante » (6,9/10), qui se caractérise elle aussi par (entre autres choses) davantage d’espaces verts, mais cette fois-ci dédiés à la production agricole, et en troisième position la ville des « courtes distances » (6,8/10), caractérisée notamment par une moindre place laissée aux voitures. Soit autant de thématiques en lien avec l’amélioration du cadre de vie.
Sans doute plus orientée dans sa manière d’aborder la question, l’étude menée en 2017 par l’IFOP pour le compte de l’Union Nationale des Entreprises du Paysages arrive peu ou prou aux mêmes conclusions : les qualificatifs de la ville idéale les plus souvent cités sont « écologique », « végétale » et « spacieuse ». Les moins cités sont « verticale » et « minérale ».
Quant à la ville idéale, là encore le sondage renvoie à un imaginaire pour le moins végétal : l’urbanité à la Star Wars ou à la Batman s’avère un véritable repoussoir pour des Français qui privilégient l’imaginaire fantasy de Game of Thrones ou plus encore celui du Seigneur des Anneaux : c’est en effet Fondcombe, la ville-forêt verticale des Elfes, qui les séduit le plus.
Plus prosaïquement, interrogés par le CSA sur les projets qui rendraient la vie plus agréable en ville, parmi une liste proposée les Français plébiscitent prioritairement la création d’écoquartiers (57%), les potagers urbains (27%), les circuits courts (27%) et les modes de déplacement alternatifs à la voiture. (CSA, 2015)
On notera enfin que cette demande de verdure en ville est tirée par les populations les plus jeunes et les moins favorisées : ce sont elles qui sont en effet les plus demandeuses d’espaces verts en ville... notamment parce que ce sont elles qui en sont le plus privées. C’est en tout cas ce que remarque l’IFOP : « Près de 7 jeunes urbains sur 10 (< 35 ans) considèrent que la création d’un espace vert doit être un investissement prioritaire dans leur ville. Chez les personnes âgées de plus de 65 ans, cette proportion tombe à 1 sur 2 (mais rappelons que ces derniers disposent, pour la plupart, d’un jardin privatif !). De même, ceux logeant dans un immeuble et n’ayant pas de jardin sont plus nombreux à réclamer la création de nouveaux espaces verts (70%) que ceux habitant en maison individuelle (57%). » (IFOP, 2016)
Cette ressource est extraite de l’étude Aspirations et clivages : rapports à la ville (6/6), publiée sur Millénaire 3 en 2018.
Interview de Pascal Goubier
Directeur adjoint du service Patrimoine végétal de la Métropole de Lyon
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