ACOEM fournit des systèmes complets, intégrant également les capteurs qui recueillent les vibrations ou les signaux acoustiques. Dans ce cadre, un sujet majeur pour nous est la répartition de l’IA dans les différents niveaux d’un système. En acoustique ou en analyse vibratoire, le débit de données des capteurs « bruts » est trop élevé pour s’inscrire dans une logique d’objet connecté autonome, car les flux transportables par les moyens de communication des standards radios actuels ne sont pas adaptés. Pour donner un ordre d’idée, nos flux se situent à des niveaux comparables à ceux de la vidéo.
Il convient donc de distribuer l’intelligence sur la chaine allant du capteur à la plateforme Cloud et penser l’architecture des systèmes selon une sorte de principe de subsidiarité. Disposer d’intelligence embarquée dans le capteur lui-même permettra de traiter des données en local (Edge computing). Ainsi, seules les données de synthèse sont transmises jusqu’au serveur cloud (back-end) dans lequel sont implémentées les stratégies d’apprentissage continu (renforcement) qui requièrent de grandes puissances de calcul. Les communications radio étant relativement énergivores, la durée de vie des batteries des capteurs est ainsi augmentée, ce qui est un enjeu pour les objets connectés sans fil. Or, pouvoir déployer des capteurs sans contrainte d’installation câblée (que ce soit pour l’alimentation ou la communication) est un élément clé de différenciation. ACOEM a été l’un des premiers acteurs de la maintenance prédictive et du monitoring acoustique à proposer des solutions sans fil.
Dans cette démarche constante de réflexion système à « intelligence distribuée », ACOEM conduit des études qui utilisent la connaissance des moyens de communication radio mais s’intéresse également de très près aux micro-processeurs de dernières générations dont l’architecture est complètement guidée par les besoins d’applications d’algorithmies neuronales, avec des rapports puissance de calcul sur énergie consommée très supérieurs aux solutions traditionnelles.
Ainsi, pour participer à l’usine du futur, l’IA sera probablement répartie dans les capteurs, dans les réseaux et dans les logiciels. L’importance de penser architecture système à intelligence distribuée sera croissante, ce qui n’est pas une tâche aisée du point de vue de la mixité de compétences techniques requises.