Sur la question sociale, la croissance ne résout pas la question des inégalités, mais sans croissance, elle peut devenir plus délicate encore. C’est la raison pour laquelle l’économiste américain James Kenneth Galbraith (le fils de John K Galbraith), au-delà de son « constat » de la fin du cycle de croissance économique forte, appelle à ce que l’on évite de tomber à une croissance zéro, qui se justifierait pour préserver l’environnement, mais que l’on se maintienne à une croissance faible, parce que sinon la question sociale serait trop forte. C’est le propos de Piketty lorsqu’il dit que le capital croît plus vite que n’augmente la croissance (r>g), ce qui favorise les rentiers face aux travailleurs. Tout cela traduit de manière implicite que les rapports de force en l’état actuel sont défavorables pour traiter la question des inégalités par le biais de mesures de redistribution, et qu’il est plus simple d’attendre la croissance pour que tous en bénéficient.
Le questionnement porte aussi sur l’environnement : la croissance économique aggrave-t-elle la crise environnementale ? Pour la résoudre, a-t-on besoin de croissance ? Traiter la question environnementale pourrait-il provoquer un regain de croissance ? Le rapport « Une société post-croissance pour le XXIème siècle. Peut-on prospérer sans attendre le retour de la croissance ? » (2013) de l’IDDRI l’a dit de manière assez convaincante : nous sommes dans une forme d’incantation, à considérer que sans retour de croissance, nous ne résoudrons pas les défis qui se posent à nous. Tout cela n’est pas nouveau, il y a presque quarante ans, Michel Rocard, Jacques Attali, Bertrand de Jouvenel, Jean-Pierre Chevènement entre autres avaient déjà constatés qu’à elle seule la croissance ne résolvait rien. On inverse bel et bien cause et conséquence. La croissance ne devrait être qu’un indicateur de résultats alors qu’on en fait le préalable à toute politique — d’emploi, de redistribution des richesses, de traitement de la question environnementale, … —. La croissance étant faible, nous nous trouvons alors paralysés. J’y vois un raisonnement qui permet, consciemment ou non, de légitimer l’inaction, de renoncer à faire de la politique.
Sur la question sociale, la croissance ne résout pas la question des inégalités, mais sans croissance, elle peut devenir plus délicate encore. C’est la raison pour laquelle l’économiste américain James Kenneth Galbraith (le fils de John K Galbraith), au-delà de son « constat » de la fin du cycle de croissance économique forte, appelle à ce que l’on évite de tomber à une croissance zéro, qui se justifierait pour préserver l’environnement, mais que l’on se maintienne à une croissance faible, parce que sinon la question sociale serait trop forte. C’est le propos de Piketty lorsqu’il dit que le capital croît plus vite que n’augmente la croissance (r>g), ce qui favorise les rentiers face aux travailleurs. Tout cela traduit de manière implicite que les rapports de force en l’état actuel sont défavorables pour traiter la question des inégalités par le biais de mesures de redistribution, et qu’il est plus simple d’attendre la croissance pour que tous en bénéficient.
Le questionnement porte aussi sur l’environnement : la croissance économique aggrave-t-elle la crise environnementale ? Pour la résoudre, a-t-on besoin de croissance ? Traiter la question environnementale pourrait-il provoquer un regain de croissance ? Le rapport « Une société post-croissance pour le XXIème siècle. Peut-on prospérer sans attendre le retour de la croissance ? » (2013) de l’IDDRI l’a dit de manière assez convaincante : nous sommes dans une forme d’incantation, à considérer que sans retour de croissance, nous ne résoudrons pas les défis qui se posent à nous. Tout cela n’est pas nouveau, il y a presque quarante ans, Michel Rocard, Jacques Attali, Bertrand de Jouvenel, Jean-Pierre Chevènement entre autres avaient déjà constatés qu’à elle seule la croissance ne résolvait rien [1]. On inverse bel et bien cause et conséquence. La croissance ne devrait être qu’un indicateur de résultats alors qu’on en fait le préalable à toute politique — d’emploi, de redistribution des richesses, de traitement de la question environnementale, … —. La croissance étant faible, nous nous trouvons alors paralysés. J’y vois un raisonnement qui permet, consciemment ou non, de légitimer l’inaction, de renoncer à faire de la politique.
[1] FLIPO, "Décroissance", Encyclopædia Universalis