Marquée par les évolutions propres aux grands ensembles d’habitat social de banlieue, les émeutes de 1979 puis celles de 1990, la mort de Khaled Kelkal et enfermée dans une image stigmatisée de zone à éviter, Vaulx-en-Velin symbolisait le malaise des banlieues.
C’est de Vaulx-en-Velin que François Mitterrand annonçait la création d’un ministère de la ville en 1990 et que Fadela Amara présentait près de vingt ans plus tard, le nouveau plan espoir banlieue. Cependant, la Ville s’est, et se reconstruit peu à peu depuis plus d’une vingtaine d’années à travers les différents dispositifs de la Politique de la Ville qui se sont succédés.
Ce processus de renouvellement urbain s’effectue sur la base d’un projet urbain ambitieux dont l’objectif était de créer un centre ville dans une ville qui n’en avait pas, de diversifier l’habitat et d’assurer une bonne desserte par les transports en commun. Le projet est urbain mais aussi global. Il vise également à améliorer l’accès à l’éducation, la culture, le sport, la santé ou encore l’emploi. Le centre ville est aujourd’hui créé, les transports en commun en place et les mutations engagées se poursuivent à travers le GPV (Grand Projet de Ville). Des immeubles sont en construction aux quatre coins de la ville, certains quartiers à l’exemple des Grolières où des Cervelières-Sauveteurs ou encore de la Thibaude ont d‘ores et déjà été requalifiés, et d’autres quartiers comme la Grappinière ou le Mas du taureau sont en cours ou programmés.
Mais déjà, Vaulx-en-Velin a changé d’image et connaît une attractivité certaine. Une des preuves les plus probantes de cette attractivité est l’augmentation des prix de l’immobilier ces dernières années. Aujourd’hui, les nouveaux logements se vendent entre 2500 et 3000 euros/m2.Maurice Charrier l’affirme « Vaulx-en-Velin n’est plus une banlieue, c’est une ville du Grand Lyon ! ». Une partie des habitants craint même que la hausse du foncier ne fasse perdre à terme à la ville son caractère populaire. Saïd Yahiaoui, l’ancien secrétaire général, confirme l’inquiétude, mais estime que la ville est désormais sur la bonne pente. « Aujourd’hui, remarque-t-il, on a du mal à segarer dans le centre, on peut s’y asseoir en terrasse, et le prix des terrains monte. C’est le signe que Vaulx est devenue une vraie ville » (Libé 23/01/08).
Sommaire Introduction I. Vaulx-en-Velin ou l’histoire d’un territoire tourmenté II. Trente années de volonté politique et de Politique de la Ville III. Les raisons du succès et les enjeux d’avenir Conclusion |