Dans ce domaine, nos missions sont de deux ordres : la domiciliation et la mission « Squat–Bidonville ». Cette mission a été initiée il y cinq ou six ans, à la demande du maire de Lyon. Au départ, il s’agissait de réaliser un état des lieux des espaces squattés et occupés. Nous étions sur une cellule interne à la Ville. Cette mission est composée de différents services de la Ville de Lyon qui s’occupent d’immobilier, de sécurité et de prévention. Le CCAS était le seul acteur du champ social dans cette mission, qui s’est ouverte récemment à la Métropole et à l’État par la Direction Jeunesse Sport Cohésion Sociale (DRDJSCS).
Le but est bien de repérer les lieux, d’être dans le diagnostic des publics, et quand cela est possible, de faciliter les mises en lien entre les différents acteurs, que ce soit dans le domaine social ou avec les autres services, comme pour une hospitalisation, l’orientation en Maison de la Métropole pour les solidarités, ou le lien avec les maraudes. D’autres services de la Ville, notamment le service Sécurité, peuvent également se déplacer, en cas d’alerte sur le bâtiment par exemple. Par cette action de terrain, nous avons une très bonne connaissance de ces lieux et nous sommes sollicités pour la partager. Nous orientons également les publics en les mettant en lien avec les autres acteurs sociaux.
Nous sollicitons plus particulièrement les acteurs de la coordination que nous avons mise en place avec l’Action pour l’insertion par le logement (Alpil) depuis environ trois ans. Cette coordination réunit des acteurs du secteur socio-médical, dont Médecins du Monde, la Direction de l’éducation de la Ville et l’association « Classes ». Les services de Protection maternelle et infantile (PMI) de la Métropole devraient bientôt rejoindre la coordination, car celle-ci est désormais intégrée au Plan Pauvreté et s’élargit à l’échelle de la Métropole. Cette coordination est utile pour le suivi social, l’orientation des personnes concernant leur santé, leur sécurité.
Notre second outil spécifique, la domiciliation, est précieux. Lyon est la ville-centre, il est donc normal qu’elle concentre un grand nombre de domiciliations. Nous en avons environ 4 000 sur une année et environ 2 000 sur le flux, c’est-à-dire à un moment donné. Nous avons reçu récemment les chiffres de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), au sein de l’État, qui confirment cette concentration : le CCAS de Lyon assure à lui seul 20% des domiciliations du département [1]. On observe toutefois une diminution de ces domiciliations depuis 2002, en volume et en pourcentage, due à une évolution de la gestion des fichiers. Les domiciliations sont désormais entrées dans un logiciel national et unique. Elles sont soumises à une loi qui est plus précise.
Actuellement, la procédure de domiciliation en Maisons de la Métropole pour les Solidarités est un important sujet de réflexion. Les usagers nous ont fait remonter certaines difficultés auxquelles il nous faut répondre. En interne, certains agents questionnent l’affluence, interrogations qui peuvent être nourries par l’impression que toutes les communes ne sont pas aussi ouvertes à la domiciliation. Il faut échanger entre CCAS pour améliorer ce fonctionnement. On peut toutefois noter que la situation s’améliore : nous allons vers moins de crispations.
[1] Bilan de l’enquête 2018 portant sur les domiciliations 2017 dans le Rhône de la DRDJSCS Auvergne-Rhône-Alpes (PDF)