L’alimentation est un sujet majeur pour la majorité : en termes de budget, c'est 12 millions d’euros, soit quatre fois plus que par rapport au précédent mandat. On met les moyens pour organiser des filières, avec plus de bio et plus de local. Tout d’abord, nous nous appuyons sur un Projet Alimentaire Territorial, labellisé par l'État juste avant l'été. Il nous permet d'avoir une stratégie alimentaire opérationnelle. On n’est donc plus dans le diagnostic : on rentre dans le faire.
Ce « Patly » repose sur deux grands piliers, dont le premier est l’amélioration de la lutte contre les précarités alimentaires. Le grand chiffre à retenir, c’est qu’un quart de la population métropolitaine interrogée déclare ne pas se nourrir à sa faim. Un tiers des ménages déclare ne pas avoir les moyens de se nourrir correctement. Il y a donc un vrai enjeu autour de la justice alimentaire et de la lutte contre la précarité.
Le deuxième pilier, c’est l’amélioration de la résilience alimentaire de notre territoire. Notre autonomie alimentaire, sur la Métropole de Lyon, s’élève à seulement 5%. 95 % de ce qui est consommé aujourd'hui par les habitantes et les habitants provient de plus de 50 kilomètres au-delà de notre agglomération.
Concrètement, il y a neuf repas qui séparent l'humanité du chaos. En cas de rupture d’approvisionnement, neuf repas, ce sont trois jours d'autonomie. Passés ces trois jours, on a une catastrophe qui pointe à l'horizon. Il y a donc un enjeu de résilience alimentaire. Dans ce but, on doit augmenter notre part de production locale destinée à nos habitants, pour que notre territoire devienne nourricier. Nous allons donc travailler « du champ à l'assiette », voire de la graine à l'assiette, en sanctuarisant le foncier agricole. Il faudra ensuite trouver des paysans pour les cultiver. Dans le Grand Lyon, 40 % de la population agricole a disparu en vingt ans, c’est incroyable !
Sur les exploitations actuelles, on a 62 % des agriculteurs métropolitains qui ont plus de 50 ans. Il faut donc aller chercher de nouveaux paysans. Aujourd'hui, quand ils viennent, ils n'ont pas accès au foncier, et souvent, ils n'ont pas les moyens d'investir dans le matériel nécessaire pour cultiver. Il faut donc les accompagner pour le foncier, le matériel, leur formation et le lancement de leur activité, d'où l'idée de créer au Grand Lyon un incubateur de paysans, qui accompagnera l’arrivée d’une nouvelle génération.