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Stationnement : partager la voirie

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Illustration représentant différents modes de déplacement (voiture, vélo, moto, etc)
© JP Forest

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Vélos, trottinettes, scooters… les candidats au stationnement sont de plus en plus nombreux et mettent la voirie sous pression.

Comment arbitrer entre les différents utilisateurs de l’espace public ? Comment réduire la place d’une voiture omniprésente en ville, bien que de moins en moins utilisée ?

Ces questions étaient au cœur de la séance information-débat organisée le 2 juillet 2018 à la Métropole de Lyon. Zoom sur les idées clés.

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Date : 02/09/2018

De moins en moins utilisée, la voiture reste omniprésente dans l’espace public

C’est le premier constat qui ressort de la séance. Supplantée par des modes de transport alternatifs (vélo, trottinette, scooters, transports collectifs, marche à pied…), la voiture représente désormais seulement 25% de nos déplacements dans le centre de Lyon (42% hors Lyon et Villeurbanne) et ne roule plus qu’une heure par jour, ou seulement le week-end et les vacances. Dans le centre, 40% des véhicules des résidents restent immobiles la journée (soit 100 000 véhicules). Et pourtant, la voiture occupe encore 80% de la voirie publique.

Une voirie sous pression

Les véhicules se multiplient dans l’espace public, de même que les emprises au sol (terrasses, pas de porte, panneaux, etc.), le mobilier, les équipements et capteurs en tous genre (stations d’autopartage, potelets, horodateurs, bornes wifi, etc.). Cette hybridation réinterroge le partage de l’espace public, jusque-là pensé selon des catégories des flux : le trottoir aux piétons, la rue aux voitures et aux transports en commun. Les  usagers n’ont plus les mêmes besoins mais convoitent les mêmes places. Réguler le stationnement permet de régler les conflits d’usage en priorisant (visiteurs courte durée, résidents, touristes, livraison, etc.). La neutralisation de l’espace public par la voiture représente par ailleurs un coût d’opportunité pour la Collectivité qui pourrait utiliser cet espace pour d’autres usages (terrasses de restaurants par exemple).

Le défi : libérer de l’espace public

Avec 1 300 000 places disponibles sur le Grand Lyon (parkings, garages, parcs-relais publics et privés cumulés), l’offre globale de stationnement semblerait suffisante au regard de la demande (un parc automobile de 600 000 véhicules.). Mais cette offre est inégalement répartie, concentrée spatialement et éclatée entre de multiples acteurs, surtout privés (65%).

Où sont les marges de manœuvres ? Dans la sphère privée justement. Garages vacants de particuliers (20% sur la Métropole), parkings d’entreprises délaissés (la nuit et le jour) : « les parkings privés restent largement sous-utilisés à ce jour. De plus en plus d’entreprises spécialisées réfléchissent à leur mutualisation ; des promoteurs, à leur conversion en logement ou bureau », explique un participant.

Réguler le stationnement : un levier puissant

Selon les enquêtes, une offre performante de transports en commun ne suffit pas à changer les habitudes : lorsqu’ils sont assurés de trouver une place gratuite sur leur lieu de travail, les actifs utilisent leur voiture dans 9 cas sur 10, peu importe que ce lieu soit facile d’accès en transport en commun. « Il faut faire payer le stationnement, si on veut inciter au changement de comportement. C’est le principe de la carotte et du bâton », conclut un participant.

Télécharger les actes de la séance information-débat du 2 juillet 2018.