Étudiants et crise sanitaire - Quels impacts psychologiques ? Quelles réponses ?
Étude
Selon leurs situations et leurs ressources psychologiques personnelles, la situation fragilise les étudiants, voire porte atteinte à leur santé.
Interview de Pauline Reybier
<< Quand on s’adresse à des jeunes qui n’ont jamais entendu parler de nous, au lieu de leur faire une conférence sur les perturbateurs endocriniens et le cancer, on leur fait une conférence sur l’éco-orgasme >>.
Générations Cobayes est un mouvement de jeunes consommateurs dont le but est de mobiliser les 18-35 ans sur les liens entre pollution environnementale et santé. Ils interpellent les décideurs économiques et politiques, en misant sur une stratégie qui s'appuie sur la force du web et l'humour.
Comment vous est venue l’idée de promouvoir la santé environnementale auprès des jeunes ?
Je me suis d’abord engagée en faveur du développement durable durant mes études de droit. J’avais envie de m’impliquer dans une cause qui me parlait et me motivait. J’ai donc réalisé mon année de licence en m’engageant dans l’association de développement durable de ma fac, à Lyon 3, et j’ai alors découvert le REFEDD (réseau français des étudiants pour le développement durable) dont l’association de ma fac était membre et dont je suis finalement devenue présidente en 2010. C’est via des rencontres avec les étudiants de toute la France que j’ai commencé à réaliser que plein de choses géniales avaient lieu sur les campus, avec de nombreux jeunes engagés. A la fin de mon master 2, j’ai continué pendant un an de bénévolat à temps plein à la présidence du REFEDD et c’est à ce moment que j’ai commencé à m’impliquer dans l’ancêtre de Générations Cobayes : l’Appel de la jeunesse.
En quoi consiste cet appel ?
Le collectif Appel de la jeunesse a été lancé en 2010 à l’initiative des élèves de l’école ostéopathique de Cergy. A la suite du décès d’un camarade de classe, plusieurs d’entre eux se sont demandés comment il était possible de mourir d’un cancer à 22 ans. Ils ont alors organisé un cycle de conférences pour essayer de mieux comprendre les causes du cancer. Ils ont fait appel à un certain nombre de scientifiques, de chercheurs, d’agriculteurs et, à la fin de l’année, ce cycle a donné lieu à un livre qui s’appelait « Vous avez dit cancer ? Des causes environnementales à la prévention ». Ils se sont alors dit qu’ils devaient à présent se mobiliser et faire connaître ces éléments aux personnes de leur âge. C’est alors qu’ils ont lancé cet Appel de la jeunesse, qui expliquait les causes du cancer liées l’environnement au sens très large, et proposait aux jeunes de se mobiliser pour faire changer les choses. En lançant cet appel ils ont également décidé de créer une association dont j’ai été administratrice pendant les premières années. Plusieurs projets ont été portés et mis en œuvre, avec un tournant important à la fin 2012 où il a fallu restructurer complètement l’association. On a dû se poser la question de l’orientation qu’on avait envie de donner au mouvement. Il fallait proposer une nouvelle vision, changer notre manière de nous adresser aux gens, renouveler nos modes de communication, etc. Cette réflexion a permis de faire émerger le mouvement Générations Cobayes tel qu’il existe actuellement
La réflexion est donc partie du cancer, puis vous l’avez élargie aux maladies chroniques en lien avec l’environnement. Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous avez décidé de vous concentrer plus particulièrement ?
La santé environnementale est déjà un enjeu spécifique – en tout cas davantage que le développement durable ou la protection de l’environnement. Notre but est d’expliquer aux gens que notre environnement a un impact sur notre santé, mais cela reste très large. Nous avons donc opéré deux focales : sur la question des maladies chroniques, avec la volonté de faire comprendre ce que sont les maladies chroniques et pourquoi on parle d’épidémie à leur propos ; et sur le lien entre ces maladies et les perturbateurs endocriniens. On a choisi de faire ce focus sur les perturbateurs endocriniens, notamment pour une raison de conjoncture, puisqu’en 2010, quand l’Appel de la jeunesse est créé, on commençait à peine en France à parler des perturbateurs endocriniens à travers le cas du bisphénol A. Il y a alors eu une grosse mobilisation de la société civile et des ONG, avec un lobbying qui s’est avéré assez efficace puisqu’on est parvenu ensuite à interdire le bisphenol A dans les contenants alimentaires. Mais concrètement, il y a sept ans de cela, personne en France n’avait entendu parler de perturbateurs endocriniens, on ne savait pas ce que c’était – je dois avouer que moi-même et la plupart des gens autour de moi ne le savions pas non plus
Est-ce que vous pouvez nous dire pourquoi vous avez choisi de cibler un public jeune. Les jeunes sont-ils particulièrement concernés par les perturbateurs endocriniens ?
Il y a plusieurs raisons à cela. La première est que nous sommes nous-mêmes jeunes et que nous pensons important de parler aux gens autour de nous. L’objectif est que des jeunes s’adressent à d’autres jeunes. C’est le marqueur de Générations Cobayes : parler avec nos mots et nos modes de communication – les smartphones, Internet, les festivals, les soirées, etc. L’idée est de s’adresser aux jeunes de notre génération avec les moyens dont on est capable de se saisir. La seconde raison, c’est que nous n’avons pas inventé la mobilisation du public vis-à-vis des perturbateurs endocriniens, plein d’autres associations et ONG se mobilisent sur le sujet, comme par exemple les associations du Réseau Environnement Santé ou encore Générations Futures. On s’est donc dit qu’il était inutile de faire ce que d’autres collègues ou ONG font déjà très bien. Il fallait placer le curseur à un endroit où on estimait avoir une plus value : toucher un public jeune qui n’était encore pas bien informé sur ces sujets.
C’est ce public cible qui vous a amené à adapter vos moyens de communication, du coup ? Les sujets, la manière de les aborder sont très spécifiques…
C’est un sujet compliqué à porter. Quand on parle de perturbateurs endocriniens, de cancers, de maladies chroniques au sens large, c’est tout sauf sympathique, tout sauf ce dont les gens ont envie d’entendre parler. Ça a été d’emblée le marqueur de Générations Cobayes : on parle de sujets hyper anxiogènes, compliqués à aborder, et il faut donner envie aux jeunes de s’y intéresser. Comment faire pour leur donner envie de nous écouter, d’entendre nos conseils ? Comment faire pour essayer de modifier leurs comportements et améliorer leur quotidien ? Cela passe à la fois par les modalités de communication (la manière dont on organise nos campagnes d’information) et par les sujets qu’on choisit d’aborder.
Vous pouvez nous donner un exemple ?
Dès le début, on a eu l’idée de créer « les sept commandements de l’éco-orgasme », c’est-à-dire 7 commandements, allant du célibat au rapport sexuel, en passant par le premier rencard, les échanges de textos, les préliminaires etc. Pour chaque commandement, on analyse les substances potentiellement néfastes dans notre environnement (ex : les phtalates, qui sont des perturbateurs endocriniens, présents dans les plastiques de la plupart de sextoys, ou encore dans les lubrifiants des préservatifs), et on propose une solution pour s’en préserver. On a voulu montrer que, y compris dans cet acte le plus intime possible, notre vie amoureuse et notre vie sexuelle, notre environnement pouvait nous nuire, mais qu’il était possible de se protéger. A partir de ces 7 commandements, nous avons décliné des conférences et un certain nombre d’outils de communication qui nous permettent de rentrer dans les détails, à tel point que c’est aujourd’hui presque devenu une sorte de « marque » propre qui nous sert de porte d’entrée au sein de l’association : quand on s’adresse à des jeunes qui n’ont jamais entendu parler de nous, au lieu de leur faire une conférence sur les perturbateurs endocriniens et le cancer, on leur fait une conférence sur l’éco-orgasme. Quand on s’adresse à des jeunes dans des festivals, on leur parle d’abord d’éco-orgasme parce que cela les interpelle, les fait rire, ce n’est pas anxiogène, c’est quelque chose qui les concerne au quotidien. C’est donc cette porte d’entrée qui permet ensuite d’attirer leur intérêt sur tous les sujets que nous abordons au sein de Générations Cobayes, mais aussi sur d’autres modes d’action. Nous avons donc fait le choix d’une communication qui se voulait décalée, drôle, et que personne d’autre n’aurait osé faire. Je me souviens être allée rencontrer des financeurs dans des ministères ou des fondations, en leur expliquant que nous avions décidé de développer tout un volet de sensibilisation autour de l’éco-orgasme. Je me retrouvais avec des financeurs en face de moi qui étaient soit atterrés, soit morts de rire. Mais ils nous disaient qu’il n’y avait que nous qui pouvions nous le permettre. Les ONG un peu plus implantées ne pouvaient pas oser parler de cette façon-là et aborder ces sujets sous cet angle.
En même temps, sur la forme, les moyens mobilisés (vidéos, site Internet, etc.) sont très professionnels. Ce n’est pas à la portée de tous, comment avez-vous fait ?
Au départ on était quelques-uns à avoir plein de bonnes idées, mais on était nuls en stratégie de communication ou dans l’usage des réseaux sociaux. On est parvenu à embaucher quelqu’un qui venait du milieu de la communication et qui a révolutionné les choses en nous persuadant qu’il fallait arrêter d’être dans l’entre soi, avec des petites conférences mobilisant des gens déjà plus ou moins avertis. Il fallait changer le public cible, convaincre des gens qui n’avaient jamais entendu parler de nous et de nos sujets de préoccupation. Et pour cela, il fallait mettre le paquet sur le web, faire des campagnes sur Internet, jouer à fond sur les réseaux sociaux. Toute cette stratégie, c’est ce qui a permis à un moment donné de faire exploser le mouvement pour nous permettre d’arriver là où on en est aujourd’hui. On a toujours continué dans cette optique. L’an dernier, on a par exemple lancé une web série qui décline les sept commandements sous forme de films, en faisant appel dans chaque épisode à des blogers en guest stars. On reste dans l’idée de jeunes qui s’adressent à des jeunes avec les moyens de communication actuels et en abordant les sujets de manière complètement décalée. C’est ce qui fait aujourd’hui notre identité.
Ce qui est frappant, c’est que vous semblez également très attachés au fond et à la crédibilité de votre discours. C’était important pour vous de vous entourer de spécialistes ?
C’est lié à l’origine de l’Appel de la jeunesse : les chercheurs et les personnes compétentes qui sont intervenues dans le cycle de conférences sont pour la plupart devenus par la suite membres de notre comité scientifique. Je pense qu’ils ont été interpellés de voir des jeunes préoccupés par leur santé et ce qui se passait dans leur environnement, mais qui avaient aussi envie de se mobiliser et d’informer les autres sur ces sujets. Des liens se sont donc progressivement tissés avec ces personnes, ce qui nous permet de gagner en crédibilité. C’est parfois difficile de montrer qu’on a voix au chapitre quand on est jeunes, mais ça l’est encore plus lorsqu’on s’adresse à ce public de manière décalée avec des outils qui sont ce qu’ils sont : on ne fonctionne pas avec des articles scientifiques publiés dans des journaux ou des bouquins, on utilise des infographies, des images, des web-séries, etc. Donc si on n’utilise pas des informations crédibles pour réaliser ces contenus, le sens de la démarche est complètement perdu. Notre objectif c’est d’informer les jeunes en utilisant évidemment des données de base qui sont valables. On n’est pas là juste pour s’amuser et faire rire avec l’éco-orgasme, on est là aussi pour interpeller les jeunes et leur donner une information scientifique précise, ainsi que des solutions. C’est d’ailleurs quelque chose qui est important et qu’on a mis du temps à développer : on s’est très vite rendus compte qu’on ne pouvait pas interpeller les jeunes avec l’éco-orgasme ou avec d’autres sujets si, derrière, on n’avait pas des solutions, si on n’était pas capables de leur dire « attention, toutes ces substances qui sont nocives pour vous, vous pouvez vous en protéger, vous avez les moyens d’agir au quotidien, vous pouvez vous donner les moyens de faire évoluer les choses. » C’est très important si on ne veut pas être trop anxiogènes : il faut des solutions concrètes, et une base scientifique solide.
Vous avez des exemples ?
On a récemment lancé un site en ligne -la réjouisserie- qui référence les produits de nos partenaires entrepreneurs qui sont « validés » par Générations Cobayes, parce qu’ils sont à la fois bons pour la santé et pour l’environnement. (…) On explique ainsi aux membres de notre communauté que s’ils veulent remplacer un produit par un autre, c’est possible : tel acteur le fait, cela coûte tel prix et on peut l’acheter à tel endroit. (…) Jusqu’à présent on parlait de ces marques à notre communauté, mais on s’est dit que ce serait plus efficace de référencer les produits sur un site qui permet également de les acheter. L’objectif est de faire vivre ce site en augmentant le nombre d’entreprises partenaires pour que notre communauté puisse vraiment transformer petit à petit son quotidien à travers sa consommation. On a donc des partenariats avec les autres associations de santé environnementale, mais aussi de gros partenaires économiques comme Biocoop ou de plus petites structures qu’on a envie de soutenir parce qu’elles ont fait le choix de proposer des produits qui sont respectueux de notre santé et de notre environnement
Est-ce que vous avez noté des évolutions au cours des dernières années quant à la prise de conscience de ces enjeux dans la population ?
D’une manière générale, et pas seulement chez les jeunes, c’est évident. En 2010, à part quelques personnes un peu averties, personne ne savait ce qu’étaient les perturbateurs endocriniens. Personne n’avait entendu parler des phtalates. On parlait de cancer lorsqu’il y avait une personne touchée autour de soi, mais ces sujets ne faisaient pas partie du quotidien. A titre personnel, depuis un an ou deux j’éprouve une grande satisfaction lorsque je vois des chaînes de télévision nationales ou des magazines de grand tirage faire des dossiers entiers sur les perturbateurs endocriniens ou sur le lien entre les pesticides et l’autisme. Quand on voit de quelle manière la littérature scientifique et non scientifique a évolué sur ces sujets au cours des dernières années, on réalise le changement de société en cours. On s’en rend compte également au sein de Générations Cobayes parce qu’on a connu une croissance exponentielle du nombre de personnes qui ont fait le choix de nous suivre. Fin 2013, nous étions suivis par 365 personnes sur notre page facebook. En 2014, notre première campagne en ligne sur les questions de fertilité nous a permis de toucher plus de 20 000 personnes en quelques semaines. On s’est alors dit que les jeunes se posaient des questions et qu’ils avaient envie d’avoir des réponses, mais qu’il fallait trouver les bons vecteurs pour les intéresser. Depuis cette première campagne, quasiment toutes les semaines on entend parler non seulement de perturbateurs endocriniens mais aussi de sujets plus larges concernant la santé environnementale. Toutes les semaines on voit passer des articles dans Le Monde ou à la télévision, et cette prise de conscience dépasse la France. Aujourd’hui plus de 25 000 personnes nous suivent sur facebook, dont plus de 1300 s’engagent activement à nos côtés, et nous sommes présents dans plusieurs groupes locaux en France (Paris, Lyon, Lille, Bordeaux…). Il y a donc une évolution, ce qui ne veut pas dire que le combat est gagné. Les gens ont conscience du problème, mais l’enjeu se décale : à présent que la prise de conscience a eu lieu, et qu’on en parle, il faut faire évoluer la législation et protéger réellement les populations. Et là, on en est encore très loin. Par exemple, les députés européens n’ont toujours pas été capables de se mettre d’accord sur une définition des perturbateurs endocriniens, sans laquelle il est impossible d’encadrer ces substances…
On peut également imaginer que tout le monde ne se sent pas encore concerné, est-ce que certains publics vous échappent ? Comment imaginez-vous les toucher ?
Ce sont des questions qui sont présentes pour nous depuis le début. Je me souviens de discussions durant lesquelles on se disait qu’en parlant d’éco-orgasme, on n’allait pas toucher certaines personnes. En plus, en mettant le paquet en termes de communication sur les réseaux sociaux et le web, on sait qu’il y a également plein de gens qu’on ne touchera pas non plus. (…). C’est pour cette raison qu’il n’y a jamais eu un seul projet porté. Il y a l’éco-orgasme, avec les conférences, les festivals, la web-série, etc. mais ce n’est qu’une porte d’entrée. On réalise également de plus en plus d’ateliers do it yourself qui nous permettent de toucher d’autres jeunes, d’une autre façon, en les rencontrant et en leur proposant de créer leurs propres cosmétiques ou leurs produits d’entretien, et donc de devenir davantage acteurs. Après, l’idée c’est aussi d’arriver à s’implanter dans les lycées et dans d’autres types de milieux étudiants, parce qu’on est très présents dans les écoles ou universités, mais pas du tout dans les BTS ou les formations professionnelles. Il y a tout un pan de la jeunesse qu’on ne touche pas, et du coup il y a un vrai enjeu à faire évoluer nos actions pour toucher ces étudiants. Par exemple, on aurait un énorme intérêt à discuter avec des jeunes qui s’apprêtent à devenir agriculteurs, ou à travailler dans la santé. Ces jeunes qui s’apprêtent à entrer dans un métier exposé, ou à accompagner la santé des gens, il est très important qu’ils aient connaissance de ces enjeux, parce que ce sont eux qui vont changer les choses demain.
Vous vous êtes également intéressés au bonheur chez les jeunes à travers une enquête Pourquoi cette thématique ?
Avant même cette enquête, on a rapidement fait un lien de corrélation entre le fait d’être – soi-même et ses proches – en bonne santé et le fait d’être heureux. On est toujours en train de nous rabâcher des clichés sur la génération X, la génération Y, leurs attentes, ce qu’ils veulent dans la vie, le niveau de salaire qu’ils espèrent, les types d’entreprises dans lesquels ils veulent travailler, etc. Alors que nous, les jeunes qu’on touche et qu’on rencontre depuis plusieurs années dans le cadre de Générations Cobayes, leur première attente dans la vie ce n’est pas d’avoir un boulot super bien payé. Du coup, on s’est dit qu’il fallait demander à notre communauté de quoi elle a envie, qu’est-ce qui la motive et lui donne envie d’avancer. C’est ce qui nous a donné envie de lancer cette enquête. C’est aussi un moyen pour nous de trouver, sur la base des résultats, de nouvelles pistes d’action.
L’enquête fait ressortir une baisse des valeurs matérialistes. Est-ce que ce mouvement vous semble significatif, et est-ce que cela vous paraît propice aux valeurs écologistes ?
Je pense que c’est un mouvement important, mais il faut bien comprendre qu’on s’est adressé à certains jeunes, qui étaient prêts à répondre à une enquête en ligne sur Internet, et concernant des enjeux particuliers. On a beau avoir eu énormément de répondants, cette enquête ne sera jamais complètement représentative de la jeunesse, de toutes les classes sociales, de tous les niveaux d’études… C’est donc difficile de savoir si les jeunes, aujourd’hui, sont davantage détachés du matérialisme. Je pense que cela reste encore très lié au milieu, au niveau d’études, etc.
Vous essayez de faire bouger les lignes au niveau des réglementations et en changeant les comportements des consommateurs. Est-ce que les acteurs publics locaux peuvent également intervenir sur ces questions de santé environnementale ?
Des moyens d’agir, il y en a plein. Les collectivités peuvent déjà allouer des moyens financiers aux associations et aux acteurs qui s’engagent sur ces sujets. Je parle en connaissance de cause puisque, dans le cadre du REFEDD ou de Générations Cobayes, on est sans cesse en lien avec les communes ou les Régions pour voir avec eux comment intervenir sur leurs territoires. Notre développement est lié en partie à ce type de financement, donc les collectivités ont une marge de manœuvre pour intervenir en soutenant les acteurs présents sur leurs territoires. Mais il y a des tas d’autres moyens d’action : quand une commune nourrit tous les jours des enfants à la cantine, faire le choix de privilégier le bio et le local c’est un geste très fort en matière de santé-environnement. Quand on est gestionnaire des transports publics, privilégier les transports plus propres ou le covoiturage, cela peut également avoir des impacts importants en termes de santé et d’environnement. Il y a de nombreux exemples, mais c’est avant tout une question d’ambition politique et de priorité aussi bien nationale que locale. C’est pour cela que les mouvements citoyens sont importants : c’est en sensibilisant et en donnant du pouvoir d‘agir aux gens qu’on va permettre de faire évoluer les entreprises et la législation.
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Selon leurs situations et leurs ressources psychologiques personnelles, la situation fragilise les étudiants, voire porte atteinte à leur santé.
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