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Le temps des réhabilitations des grands ensembles : pratique architecturale et/ou mode de production urbaine ?

Étude

Thèse soutenue le 4 juin 2002 en Histoire.
Date : 01/01/2002

La pratique architecturale liée à la transformation du bâti (la réhabilitation) a connu des utilisations différentes selon les bâtis concernés. En effet, si jusqu'à la fin des années 1960 réhabiliter consistait à renouveler les centres-villes, depuis les années 1980 ce procédé fut associé à une forme architecturale particulière, le grand ensemble des Trente Glorieuses.

L'observation des diverses opérations urbaines et techniques nous a conduit à considérer le procédé à la lecture de multiples expérimentations. Ainsi, nous avons étudié DES réhabilitations et non LA réhabilitation, l'usage du singulier reflétant de manière concomitante une notion implicite de fait unique, de politique globale alors que le pluriel sous-tend des histoires urbaines et des programmes architecturaux. Cette problématique a consisté à démontrer le glissement politique et social d'une pratique professionnelle, devenue le volet urbain de l'action publique en direction des quartiers d'habitat social. À la fin des années 1970, les programmes combinaient un projet social, "faire revenir" les classes moyennes et un projet architectural, faire évoluer le bâti. Toutefois, les chocs pétroliers ont imposé des économies d'énergie déterminant de fait les financements et les programmes sur des aspects techniques tels que les normes thermiques. L'accroissement du chômage et les violences urbaines traversant les années 1980 ont par la suite imprégné ces campagnes de réhabilitation qui mettaient l'accent sur le traitement des façades pour une amélioration de leur image. Il faudra attendre la fin des années 1990 pour que ces programmes s'inscrivent véritablement en termes d'évolution spatiale. nous interroge sur le retour à un projet de ville conventionnelle, presque mythique, qui participerait à l'établissement de nouveaux modes de vie pour ses résidents.