En effet, le quartier de Confluence est composé de deux secteurs qui sont différents en termes d’aménagement. Au sud, nous avons pensé les aménagements sur un espace libre et nous avons, de ce fait, plus de possibilité d’agir en créant à partir de rien. L’autre secteur est celui des abords de la gare et du centre d’échanges de Perrache, sur lequel notre intervention se fait sur un quartier existant, un quartier qui vit. Des riverains, des habitants expriment des craintes et des souhaits. La Ville et la Métropole de Lyon, futures gestionnaires du site, compétentes sur les questions de voirie et de sécurité sur les espaces publics, donnent également leurs orientations. Les aménagements futurs doivent améliorer les situations jugées problématiques.
Nous savons que les abords des grandes gares urbaines sont propices à concentrer les sans-abri. C’est le cas de Perrache. Ces personnes sont là parce qu’elles y trouvent quelque chose : des services, un espace plus propice pour la mendicité parce qu’il y a un flux important de personnes.
Sur les espaces publics et aux abords de la gare, l’aménagement doit favoriser le partage de l’espace. Les aménagements des espaces publics sont analysés également au regard de la prévention des situations risquées ou insécurisantes : mettre en place des éléments pour sécuriser, pacifier ces espaces. Une attention est portée à la nuisance éventuelle constituée par le regroupement de personnes.
L’aménagement ajoute cette contrainte dans la conception de l’espace. Concrètement, c’est surtout sur le mobilier urbain que l’on nous demande de travailler. Cela veut dire que l’installation de bancs et le type de bancs choisis vont se faire en fonction de périmètres où il est possible ou non de se regrouper. Les abords d’une gare comme celle de Perrache sont un espace public particulier à aménager. La fonction du mobilier sur un espace comme celui de Perrache est donc un peu plus réfléchi que sur d’autres aménagements d’espaces publics. Par exemple, nous avons aménagé une place près d’un collège et cette place est occupée par les jeunes du collège qui en ont fait un de leurs repères. Pour d’autres raisons, nous sommes réintervenus sur cette place, mais nous ne cherchons pas à chasser les jeunes de la place.