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Les conséquences pour Lyon de la généralisation de l'usage d'internet

Interview de Benoît MEYRONIN

<< Les gens ne devraient pas seulement avoir le soucis de protéger l’environnement uniquement lorsqu’ils sont à la campagne ou à la montagne, mais en ville, au quotidien, dans leur environnement proche >>.

Propos recueillis par Emmanuel Arlot pour le Cahier Millénaire3 n° 22-sup (2000), pp 9-13

Benoît Meyronin, chargé de mission à la Direction des Affaires économiques et Internationales du Grand Lyon sur les conséquences pour Lyon de la généralisation de l'usage d'internet.

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Date : 15/03/2000

Internet permet de s’affranchir de l’espace, est-ce la fin des métropoles ?

Au contraire, sous la poussée de la révolution informationnelle, l’importance du positionnement géographique se renforce et favorise les grandes métropoles. Le modèle du déterminisme géographique avait prévalu pour expliquer l’éclosion des grandes villes à l’ère de la première révolution industrielle : c’était alors la proximité des sources d’énergie ou des voie navigables qui primait. L’historien Paul BAIROCH a bien montré que pendant toute cette période, c’est l’industrie qui faisait la ville, et non l’inverse. Les grandes villes industrielles de l’Angleterre, comme Liverpool ou Manchester, n’étaient pas avant la révolution industrielle des villes importantes.
C’est de la progressive et nécessaire concentration des activités économiques (les manufactures imposant de regrouper la force de travail) que sont nées ces villes. Aujourd’hui, on pourrait dire que, par la densité de ses réseaux, la variété des atouts qu’elle offre, c’est la ville qui génère les activités de la nouvelle économie. Les technologies de l’information et de communication sont apparues et avec elles, le mythe du télétravail : désormais, on allait pouvoir concevoir des activités décentralisées, repeupler les zones rurales désertées. Cependant, le développement du télétravail est resté marginal et on voit bien que l’on s’achemine vers le renforcement du rôle et de la position des villes dans l’économie globalisée. Un carrefour d’échanges comme Lyon, qui a toujours bénéficié de sa position géographique, continue d’en tirer les bénéfices avec les réseaux de télécommunications qui sont implantés sur son territoire. On sait très bien que si un nombre important d’opérateurs de télécommunication se sont installés à Lyon, cela est dû pour partie à sa situation sur le Rhône et à sa position centrale entre le nord et le sud de l’Europe. Les réseaux de télécommunication se déploient sur les infrastructures autoroutières et ferroviaires. La bonne desserte de Lyon par la route et le train joue en faveur de sa desserte par les réseaux de télécom. La métropole lyonnaise n’a donc pas à redouter de rester à l’écart des nouveaux réseaux. Quant aux nouvelles activités économiques et sociales liées à la société de l’information, il devient de plus en plus clair qu’elles ont besoin de la variété des grands centres urbains pour se développer. C’est cela que nous appelons la métropolisation. Lyon a évidemment une carte à jouer dans ce domaine.

 

Est-ce qu’Internet ou le télétravail va tuer la ville ou, au contraire, accompagne t-il sa transformation ?

Le projet de serveur médical de formation continue de Roanne peut servir de métaphore au développement de l’activité de travail à distance. On implante à Roanne le serveur et quelques techniciens pour la maintenance, mais fondamentalement, le cœur d’activité de ce serveur, la conception du projet, les contenus sont élaborés au sein de l’université Lyon 1 et de sa médiathèque santé. On peut créer des centres d’activités décentralisés, mais il ne faut pas se faire d’illusions quant à leur fonction et à leur rôle. Ils sont bien souvent secondaires et dépendants de centres de décision résidant dans les grandes métropoles. Pour être durables, ces projets bénéficient du soutien des collectivités locales et territoriales.
Légitimement, on peut se demander jusqu’à quel point la collectivité peut soutenir des projets qui ne sont pas viables étant donné leur positionnement géographique. On va effectivement délocaliser des emplois dans des territoires périphériques, mais ce ne seront pas ceux à forte valeur ajoutée. Pour certains types d’activités, il est possible que cette dynamique de délocalisation fonctionne, mais le phénomène gardera des proportions minimes. La ville n’est pas qu’un bassin économique, c’est aussi un bassin de vie qui offre des services culturels, des loisirs, des moyens de communication, un environnement que n’autorise pas une zone rurale ou une ville de dimension modeste, qui plus est, excentrée. On ne peut pas réduire la ville à une seule de ses dimensions : sa force réside dans la multiplicité de ses composantes. De fait, si on regarde la carte d’implantation des entreprises spécialisées dans les TIC, on s’aperçoit qu’elles sont concentrées essentiellement dans les villes centres : en France, ce sont –en dehors de la région parisienne- des métropoles comme Lyon, Lille, Grenoble ou Nice-Sophia Antipolis. La Bretagne est bien positionnée (Rennes, Lannion) sur les télécoms.

 

Cette tendance ne va-t-elle pas entraîner une hyperconcentration des pôles de conception et de décision dans quelques villes phares à travers le monde ?

Le développement des TIC va favoriser les grandes concentrations humaines. La poussée du monde économique vers la globalisation entraîne ce que l’économiste Saskia SASSEN appelle des lieux de production pour mettre en œuvre ce « travail de globalisation ». Quand on a des firmes qui disposent de plusieurs sites répartis dans différents pays, il faut nécessairement avoir un lieu qui centralise ou coordonne la gestion de ces activités. Les grands centres urbains, comme New York, Londres ou Tokyo sont les sièges d’un vaste ensemble d’activités financières, de conseils, d’audit, etc. Ce type de pôles va être amené à se développer encore plus avec l’accroissement des réseaux.
Initialement, le déploiement des réseaux de télécommunication à été commandé par les firmes multinationales qui ont par la suite poussé au mouvement de dérégulation. La dérégulation des télécommunications, qui reste l’un des grands moteurs de l’explosion des TIC, vient en partie de la volonté des grandes entreprises internationales d’abaisser le coût de leurs communications, en favorisant l’émergence et le développement de réseaux alternatifs. Le véritable enjeu de cette tendance à l’hyper-concentration réside dans la concurrence entre quelques grandes métropoles en Europe et dans le monde. Rien n’indique qu’à terme, continue à se développer sur Lyon, de façon homogène, un tissu aussi dense dans le domaine des TIC. Tous
les grands incubateurs nationaux ou internationaux s’implantent à Paris. Les capitales ont une force d’attraction telle que la concurrence se joue avant tout entre elles. Au final, on peut imaginer que seuls quelques centres nerveux dans le monde vont concentrer toutes les activités décisionnelles et toutes les richesses, et commanderont un réseau de métropoles secondaires qui exerceront une fonction de passerelle entre leur économie nationale –ou régionale- et l’économie globalisée.

 

Dans ce cas, quelle position Lyon peut-elle occuper ?

Lyon reste dans la course, mais cela implique de lutter à l’échelle des grandes métropoles et de rompre avec la logique de dispersion sur le territoire national d’un ensemble de pôles spécialisés dans tel ou tel secteur des nouvelles technologies. Lyon et Rhône-Alpes, avec plus de 50 000 emplois dans le domaine du numérique, disposent d’atouts considérables pour émerger comme une grande euro-région. L’Etat devrait prendre conscience du rôle stratégique de Lyon pour l’économie nationale en tant que seule grande métropole capable d'assumer cette connectivité avec l’économie globalisée. Il devient urgent de réinventer une politique du type « métropoles d’équilibre » adapté au contexte du 21ème siècle. Il est vrai que la politique d’aménagement du territoire travaille autant ou plus à lutter contre les tendances fortes à la polarisation qu’à faire émerger de grandes métropoles sur le territoire national. L’arbitrage n’est pas simple entre des équilibres contraires.

 

Ce mouvement de globalisation qui privilégie les grandes métropoles mondiales ne s’accompagne-t-il pas de la montée en puissance de pôles intermédiaires ?

Manuel CASTELLS et Saskia SASSEN défendent la thèse des villes globales, on peut penser qu'il existe néanmoins un espace de développement pour les métropoles intermédiaires. Sassen elle-même reconnaît aux grandes métropoles régionales un rôle clef : celui de l'insertion dans l'économie globale. Si des fonctions telles que la finance internationale, les incubateurs privés de start-up, etc. se concentrent et se concentreront dans les grandes métropoles, d'autres fonctions, la Recherche et Développement par exemple, peuvent se localiser dans ces « métropoles inter-médiaires ». Grenoble dans le domaine du numérique constitue un modèle de polarisation réussi, qui s’est mis en place au cours des années 1950-1980, avec le CNET, l'INRIA, le LETI-CEA, Xerox, etc. Dans ce cas, le choix de la spécialisation s’est avéré payant. On voit que le rôle des politiques publiques nationales, en matière de délocalisations, a été un élément clé bien que non suffisant. Grenoble en effet su profiter de la manne étatique en la relayant localement par une forte dynamique endogène. Pour Lyon aujourd’hui, la problématique est un peu différente car la « Net économie » dépend peu du secteur public. Elle se développe autant par la mise en relation et la fertilisation des différents secteurs et fonctions de la métropole que par l’affirmation d’une spécialisation technologique poussée. Il n’empêche que l’Etat et les acteurs locaux doivent travailler ensemble à la constitution d’une masse critique et à la bonne connexion entre les acteurs et secteurs concernés de la métropole.

 

La concentration de l’activité dans les centres urbains s’accompagne-t-elle de nouveaux usages de la ville ?

Je pense que ce phénomène est une chance pour les centres-villes, en tant qu’il permet de les revitaliser. Les activités liées aux TIC s’y intègrent parfaitement. Le personnel des entreprises spécialisées est souvent jeune, hyperurbain, privilégiant les transports en commun, le vélo ou la marche à pieds pour se rendre sur son lieu de travail. Les centres urbains offrent une vie culturelle intense, une multitude de services et de modes de distributions. Cette richesse et cette dynamique représentent une opportunité de rapatrier au cœur des villes des activités qui avaient tendance à s’en éloigner. On s’aperçoit que les personnels et les créateurs des start-up ont une conception du cadre de travail qui renouvelle les façons d’habiter une ville, les rythmes ne sont plus les mêmes que dans le secteur tertiaire traditionnel. Quand on sort du bureau entre 21h et 22h, on souhaite trouver des lieux d’animation à proximité dont les horaires d’ouverture soient adaptés. Il faut avoir présent à l’esprit que cette évolution des activités s’accompagne d’une évolution sociale dans le sens d’une désynchronisation des rythmes de travail et des usages de la ville. Pour pouvoir être attractif et répondre aux nouveaux modes de comportement qu’elle engendre, il faut aller dans le sens d’une mixité des activités humaines au sein d’un même territoire. A Vaise, où se développe un pôle d’activités liées aux TIC, cette mixité des activité va peut-être se réaliser. On n’imaginait pas, il y a dix ou quinze ans, pouvoir marier tertiaire et loisir.

 

Quel type de services la puissance publique peut-elle proposer ? Pour quels usages ?

La logique du portail, telle qu’elle est conçue aujourd’hui à Lyon, qui consiste à considérer d’une part les informations pouvant concerner les usagers de la ville, d’autre part, les modalités d’incitation à l’usage d’Internet, montre un véritable effort pédagogique dans le sens d’une sensibilisation et d’une appropriation des TIC par la population. La mise à disposition par la collectivité d’un portail de services plus ou moins parapublics, pour inciter le plus grand nombre à venir sur Internet en lui proposant un environnement sécurisé et simple d’accès, relève de ses prérogatives. Ensuite, on peut utiliser ces moyens pour faciliter la participation citoyenne en mettant des forums en ligne qui permettent le dialogue en direct. Les internautes ont inventé une nouvelle culture de l’échange et ont pris l’habitude de s’exprimer à travers des listes de discussion, des « chats ». C’est pourquoi, si l’on veut faire d’un portail de services publics une véritable zone de dialogue, il ne faut pas se contenter d’ouvrir un espace d’expression directe, mais organiser les échanges entre usagers, élus, administration, etc., et donc redonner l’envie et le goût de s’exprimer. Il faut aussi adapter le traitement des formulaires administratifs, le temps de réponse aux demandes des usagers au degré de réactivité que les outils électroniques autorisent et que les habitués d’Internet exigeront de toute manière.

 

Comment faire s’approprier par le plus grand nombre Internet et l’utiliser pour faciliter la participation citoyenne ?

On voit émerger de nombreuses initiatives émanant des structures intermédiaires entre public et privé. Face à ce phénomène, la collectivité pourrait s’inscrire dans une logique d’observation des usages des TIC sur le territoire, recenser les expériences pilotes, soutenir celles qui lui paraissent les plus intéressantes et les évaluer sur le moyen terme. Est-ce que tel ou tel projet a engendré une dynamique sociale ? Est-ce qu’il a induit des usages devenus irremplaçables ? Tout reste à inventer dans ce domaine. La démarche doit partir de l’existant, du terrain et s’appuyer sur un réseau d’animateurs. Cependant, on peut se demander si la puissance publique n’a pas intérêt à essayer d’insuffler ce type de dynamique dans les quartiers manquant de vitalité.

 

En matière de « Net économie », Lyon a-t-elle une spécificité ?

Depuis une quinzaine d’années, Lyon a développé un savoir-faire dans le domaine des services en ligne, de la télématique. L’atout et l’originalité de Lyon résident dans cette tradition largement ancrée. D’autres villes en France avaient développé ce type d’activités, mais c’est peut-être à Lyon qu’on en tire aujourd’hui les fruits les plus importants, comme Jet Multimédia, le groupe Serveur ou Infosources. La première a d’ailleurs mis en place un fond d’investissement pour aider les Start-up. Une autre caractéristique forte vient de leurs aînés, des entreprises plus traditionnelles – voire séculaires- comme Decitre ou Maréchal, qui ont su s’approprier ce nouveau média qu’est Internet. C’est une vraie force de l’agglomération que d’avoir des sociétés qui savent prendre le virage de la Net économie. Enfin, ce secteur s’est développé à Lyon de manière complètement endogène. Il n’y a pas eu d’implantations significatives de groupes prestigieux extérieurs (à de rares exceptions : Electronic Arts par exemple), ni de manne étatique dont d’autres villes ont pu bénéficier au cours des années 1960-1980, ce qui explique que Lyon n’a pas acquis une notoriété aussi forte que Nice, Rennes ou Grenoble dans le domaine des nouvelles technologies. Néanmoins, cette image est en train d’évoluer. La politique menée par l’Aderly en matière de délocalisations publiques contribue à changer cette donne.

Comment faire pour renforcer cette image ?

Le premier problème est celui du manque de visibilité de ce secteur dans la ville elle-même. Gerland est considéré comme un pôle santé, mais on n’a pas d’équivalent dans le domaine des technologies de l’information. Vaise est une réponse, mais on peut imaginer d’implanter, à l’échelle de Lyon, deux ou trois pôles avec leur spécificité. L’économie virtuelle peut paraître être au-delà des contingences spatiales, mais on s’aperçoit que les entreprises elles-mêmes demandent à se regrouper, à bénéficier d’une
image commune, à mutualiser un certain nombre de dépenses pour les infrastructures, etc.
Avant tout, il existe un déficit en terme de marketing territorial afin de faire connaître l’effervescence et la richesse des activités liées au numérique sur l’agglomération. J’ai souvent entendu des journalistes en visite à Lyon me demander où se situait notre « Silicon Quartier ».
Il n’est pas certain qu’un tel regroupement profiterait véritablement au développement de ces activités, mais à l’image de Lyon, certainement. Sophia Antipolis bénéficie d’emblée d’une aura qu’on ne reconnaît pas à Lyon aujourd’hui. Lyon, c’est la soierie, la gastronomie, la santé bien sûr,
mais, désormais, c’est aussi les technologies de l’information et le multimédia. Mais forger une image prend du temps.

N’y a-t-il pas un déficit de formation dans ce domaine sur Lyon ?

Pas de façon significative. Il y a des besoins très spécifiques pour l’industrie des loisirs interactifs (Infogrames, Hélioland, etc.) par exemple, ce à quoi la promotion d’une « université des jeux vidéo » peut apporter une réponse. On pourrait aussi imaginer une structure qui favorise les passerelles entre l’univers des créatifs, les artistes, les ingénieurs et les experts en marketing. Pour la formation, on ne peut pas dire que Lyon soit dépourvue de lieux et d’instances de formation : l’université, l’Ecole Centrale, l’INSA, l’école Emile Cohl qui a été sélectionnée pour « Milia 2000 » (la plus importante manifestation européenne dans le domaine du multimédia). L’enjeu serait de développer des niches de formations très spécialisées et de faire connaître la qualité et les compétences des enseignements existants. Il
y a un volet pédagogique et un volet marketing et c’est ce dernier qui fait défaut. Lyon est réputée pour être le berceau du cinéma. Ne pourrait-on renouveler cette image à partir de la réalité d’aujourd’hui en mariant cinéma et multimédia ?
Sur le plan culturel, cette image se défend et elle est renforcée par la création de l’Institut Lumière. En revanche, sur le plan industriel, Lyon a manqué son rendez-vous avec le cinéma. Les grands studios se sont développés à Paris ou à Nice. Pour ce qui concerne l’éventuel mariage du cinéma et du multimédia, il existe des passerelles entre ces deux mondes. Des films ont aujourd’hui pour héros des personnages de jeux vidéo, et ces derniers exploitent de façon croissante des licences cinématographiques (James Bond par exemple). Lara Croft est aujourd’hui plus connue dans le monde que Mickey Mouse, ce qui prouve la puissance de cette industrie culturelle. L’industrie du jeu vidéo a pour modèle économique un mixte entre celui de l’édition et celui du cinéma. Certaines compétences sont assez proches (la scénarisation par exemple), mais la réalisation d’un jeu n’a cependant rien à voir avec celle d’un film.
Pour la promotion du pôle lyonnais des loisirs interactifs, il y a certainement un enjeu pour Lyon vis-à-vis de son héritage cinématographique. L’idée de créer un festival dédié au mariage du cinéma et des TIC est séduisante, mais Lille pro- pose déjà ce type d’événement (web et création vidéo), sans compter des manifestations comme « Imagina ». Il faudrait monter un projet avec des partenaires prestigieux comme l’INA ou la Cité des Sciences afin de promouvoir un événement dans le domaine des images mobiles ou de l’image au sens large. Il pourrait allier cinéma, jeu vidéo, bande dessinée, photographie, etc.
L’intérêt serait d’encourager toutes les formes d’un art multimédia issu du métissage de l’ensemble des expressions artistiques, à partir de l’existant. Le projet présenté par l’école Emile Cohl pour le « Milia 2000 », un BD-ROM qui offre tout un parcours interactif à partir d’un univers de bande dessinée, est une bonne illustration de ce nouveau langage que peut produire le croisement entre ces différents domaines d’expression.