Il essaye ! Il est né en 2015 de la fusion du Forum Gay et Lesbien qui rassemblait 5-6 associations, et l’association ARIS qui regroupait 11 associations. Depuis cette date on a réécrit ses statuts pour lui donner un caractère revendicatif plus clair. Mais à l’intérieur de la « communauté » LGBTI+, il y a évidemment des rapports de genre, de race et de classe. La majorité des quelques 30 associations organisent des activités culturelles ou sportives, et nous avons du mal à les mobiliser sur des actions politiques, elles sont peu dans la militance. La plupart d’entre elles ne sont pas dans la critique, tout leur va très bien. Elles veulent avant tout qu’on les laisse tranquilles dans leur alcôve. Ils ou elles parlent de « droit à l’indifférence », de pouvoir vivre leur orientation sexuelle tranquilles. J’ai entendu ces mots en 2010, prononcés par des jeunes femmes, quand nous avons fêté les 10 ans de FRISSE à l’ENS. Il y a un manque d’échange et de solidarité. Récemment une association a fait une formation d’auto-défense pour les gays, sans en informer le centre, alors que nombreux sont les jeunes gays concernés. En revanche les personnes trans et racisées sont bien plus militantes. Pourquoi ? Parce qu’elles sont les plus opprimées. Parmi elles, des demandeurs d’asile et des personnes qui font la critique de notre système, ce qui ne passe pas forcément. Je ne vais pas rester vice-présidente du centre LGBTI+ Lyon, parce que c’est trop hard. Je le regrette, il y a peu de solidarité envers les LGBT demandeurs et demandeuses d’asile. Il est difficile de bien décrypter pourquoi, peut-être la peur d’être envahi. Une association a réservé tout le local pour ne pas être embêtée par les demandeurs d’asile qui passent. Il y a une homophobie et un sexisme intériorisé, au sein des associations présentes au centre LGBTI, assez violente.