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Politique d’aménagement et d'urbanisme

Interview de Marc CHABERT

<< Le Grand Lyon pourrait aussi considérer l'analyse de la ville sous l'angle de la santé >>.

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Date : 30/11/2005

Interview réalisée par Geoffroy Bing et Brigitte Yvray-Danguis- novembre 2005La délégation générale au développement urbain renvoie à toutes les dimensions du développement d’une ville ou d’une agglomération, des déplacements à l’habitat, en passant par l’écologie urbaine et les opérations de développement économique.  La traduction de ces politiques, mises en œuvre au sein de cette délégation, intervient à l’échelle de territoire pertinente telle que l' agglomération ou le SCOT et  sur des échelles de territoires plus fines telles que les conférences des maires. L'ultime enjeu de ces politiques est de rendre ce territoire plus compétitif.
___________________________________________________________ Pouvez-vous nous faire un bref historique de la politique d’aménagement et urbanisme et nous donner les éléments de contexte de cette politique ?
L’idée qu’on se fait de la politique d’aménagement et d’urbanisme est souvent  très réductrice car, le plus souvent, elle évoque la seule dimension architecturale de la question urbaine. En fait, notre délégation s’appelle délégation générale au développement urbain, ce qui renvoie à toutes les dimensions du développement d’une ville ou d’une agglomération, des déplacements à l’habitat, en passant par l’écologie urbaine et les opérations de développement économique La traduction de ces politiques, mises en œuvre au sein de notre délégation, intervient à l’échelle de territoire pertinente, celle du Grand Lyon, celle du SCOT, voire même bien au-delà dans le cadre de certaines démarches stratégiques, comme par exemple le PLH en matière de planification de l’habitat ou des déplacements. Parallèlement, nous travaillons sur des échelles de territoires plus fines (Conférences des maires, Secteurs de Gerland et Vaise etc…) et sur des projets d’aménagement. On parle d’aménagement dans le sens où les projets regroupent l’ensemble des politiques évoquées précédemment. Finalement, quel est l’enjeu majeur en terme d’aménagement et d’urbanisme pour l’agglomération aujourd’hui ?
Notre enjeu majeur consiste à rendre l’agglomération compétitive et attractive, pour les entreprises et l’emploi, mais aussi pour les habitants qui sont préoccupés en priorité par les conditions d’habitat,  de déplacements et du cadre de vie de proximité.Pour répondre à cet enjeu, la collectivité doit se resituer dans un contexte territorial global, au-delà des limites administratives de l’agglomération… En effet, pour éviter de se développer en « tâche d’huile », il faut certes un centre d’agglomération « fort », mais on doit également s’appuyer sur un réseau de « polarités » complémentaires. Un exemple, pour s’inscrire dans une cohérence globale dans le domaine des déplacements urbains, le PDU prévoit qu’il faudra  construire la 2e génération de parcs relais et de parcs de stationnement, dans la deuxième couronne, à proximité des gares et au-delà des limites du PDU.Dans le même esprit, pour limiter l’usage  de la voiture, il faut raisonner au-delà du Grand Lyon ; c’est l’objet du projet partenarial REAL. C’est une prise de conscience récente, mais le prochain Plan des déplacements Urbains (PDU) devrait intégrer le développement et l’usage des voies ferrées existantes qui étaient moins utilisées.Pour terminer sur la question des enjeux, nous en avons un qui est également fondamental, c’est celui de la lutte contre la pollution qui constitue pour beaucoup de personnes aujourd’hui un facteur essentiel de bien-être et de qualité de vie. La santé et le bien-être, pendant longtemps n’ont pas été pris en considération directement dans la mise en œuvre des politiques publiques, et pourtant cela correspond à une forte demande citoyenne. L’enjeu en matière d’habitat, sera d’arriver à l’échelle de l’agglomération à proposer des choix d’habitat diversifiés ; pour organiser une offre attractive qui convienne à des besoins de population diversifiées en fonction des revenus, des tranches d’âge et des typologies familiales. Les besoins des jeunes actifs sont différents des besoins des personnes âgées.Enfin, des démarches comme le SCOT ou l’InterSCOT initialisent véritablement la réflexion pour un développement de l’agglomération qui transcende les frontières constituées par les 55 communes de l’agglomération. Mais il faudra, dans les prochaines années, donner encore plus d’importance à ces réflexions.Compte tenu des différentes institutions et collectivités en présence, sans compter l’État, comment peut-on par exemple réinvestir des voies ferrées ?
C’est l’objet du projet REAL, impulsé par le Grand Lyon, en partenariat avec la Région, le Conseil Général, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF). Ce projet est entré dans sa phase opérationnelle avec l’axe nord-sud - Mâcon-Vienne - qui sera réalisé pour fin 2007 ; Il vise à offrir aux usagers des gares rénovées, des parcs de stationnement relais, une tarification coordonnée, des horaires cadencés et enfin une signalétique adaptée.Pouvez-vous nous parler des problèmes liés à l’étalement urbain et des conséquences que cela peut avoir sur les zones agricoles ?
Un équilibre doit être trouvé entre organiser, vouloir tout maitriser et laisser-faire. C’est la vocation SCOT et du PLU qui permet d’organiser des espaces de respiration dans les zones urbaines. Cette programmation se fait en accord avec les villes concernées. On peut citer, à cet égard, le plateau des maraîchers, où les zones à protéger, ont été intégrées dans le PLU en concertation avec les collectivités concernées.Vous avez évoqué le SCOT, le PLU, pouvez vous nous parler de tous les dispositifs de planification ?
Le dispositif légal en général et la loi SRU en particulier, ont durci l’ensemble du dispositif français de planification, en liant entre eux l’ensemble des documents de planification. Il faut composer avec divers dispositifs qui concernent des échelles de territoire différentes (SCOT, PLU, PLH, PDU, DTA…). Les textes récents conduisent à rigidifier l’ensemble du dispositif de planification et à donner matière à une réelle fragilité juridique des choix des collectivités sur ces questions. Finalement, cette rigidité s’accorde très mal avec une nécessaire réactivité des territoires, dans un monde qui bouge très vite.A mon sens, le territoire du SCOT associé aux interSCOT limitrophes  constitue l’échelle de réflexion pertinente. L’intercommunalité administrative n’a pas de sens car elle ne correspond à la bonne échelle en terme de bassin de vie pour les habitants.L’exercice d’élaboration du SCOT nous amène aussi à travailler en confiance avec les collectivités voisines, hors territoire de l’agglomération, ce qui est globalement très positif. Mais, pour trouver la bonne échelle de réflexion, il faut également trouver le bon niveau de proximité. A cet égard, les Conférences des maires constituent le niveau d’échanges pertinent, entre les communes et les services de la Communauté urbaine, pour déterminer, grâce à une échelle de réflexion plus humaine, les priorités de développement à mettre en œuvre sur tel ou tel secteur. Les Conférences constituent aussi des niveaux intermédiaires intéressants pour organiser des allers-retours entre les différents dispositifs de planification et les échelles territoriales diverses. Pour finir, un mot sur les Plans de Développement des Territoires (PDT) qui visent, à définir, par Conférence, des projets de territoire et les enjeux prioritaires vus par les maires, ainsi qu’à sélectionner les opérations les plus importantes à leurs yeux.Des grands projets sont terminés comme la réalisation de l’Amphithéâtre, d’autres sont en cours d’achèvement comme les Berges du Rhône ou les différents parcs de stationnement, quels sont d’après vous les futurs Grands Projets de l’agglomération ?
Ils seront définis par les élus. Par contre, il ya bien sûr en réflexion la poursuite de Lyon-confluence, Gerland qui deviendra « l’opération majeure », mais aussi l’aménagement des berges de la Saône. A cela, s’ajoute l’accent à mettre sur les autres pôles dé développement de l’agglomération tels que Villeurbanne, Neuville-Genay, Oullins et le territoire de l’est qui présente une forte capacité de développement, en terme d’activité économique et d’habitat (le Carré de soie, Porte des Alpes/Saint-Priest, Vaulx-en-Velin), mais aussi le port Édouard Herriot, la Vallée de la chimie…qui feront l’objet de réflexions plus approfondies.