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Faire du développement durable à Feyzin

Interview de Yves BLEIN

<< Il faudrait que l’on puisse dire clairement aux habitants que le risque industriel est durablement présent sur notre territoire tout en leur donnant les moyens de bien y résider >>.

En 2004, la commune de Feyzin est engagée dans la réalisation d’un Agenda 21 local qui établira une stratégie de développement durable ainsi qu’un plan d’actions visant à le mettre en œuvre au niveau local. La localisation de la commune dans le couloir de la chimie place au cœur des enjeux la question du maintien des zones d’habitat dans les zones à risques.

Yves Blein, Maire de Feyzin présente ici le rôle d’une collectivité au niveau du développement durable : « Le rôle d’une collectivité est d’inscrire le concept de développement durable dans une vision allant depuis l’infiniment petit (les « petites décisions ») à la stratégie générale urbaine du bassin de population que représente l’agglomération »
Il explique comment l'agenda 21 est un moyen de faire évoluer des aspects de la vie quotidienne (transports en commun, mobilité, pollution, espaces naturels) et comment la collectivité agit pour faire de ses co-administrés des consommateurs responsables (rôle des conseils de quartier).

Mais tout ne peut pas se régler au niveau de la commune. Par exemple, au niveau des risques inhérents à la présence du Groupe Total sur son territoire (périmètre Seveso), « Nous travaillons actuellement à examiner comment la raffinerie peut intégrer l’agenda 21 ».

Il souligne donc les incohérences du système dûes à une superposition des compétences aboutissant à une certaine inertie : comment réorganiser les compétences entre une agglomération et une commune qui en est membre, en matière de services publics notamment ?

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Date : 26/03/2004

La commune de Feyzin travaille à l’élaboration d’un Agenda 21. Mais que signifie pour vous le « développement durable » ?
La préoccupation pour le développement durable est dans la droite ligne de mon engagement politique et militant depuis trente ans. La question du développement planétaire est la première à se poser pour l’homme du XXIème siècle, à quelque échelon qu’il agisse. Il doit s’en saisir et faire en sorte qu’une conscience se forme, qu’une éducation prépare l’avenir et qu’il y ait des réalisations dans ce sens.

 

Le développement durable est aussi un terme à la mode…
Avant que le concept ne soit identifié, beaucoup de gens faisaient ce que l’on appelle aujourd’hui du développement durable. Les problèmes d’équilibres environnementaux, sociaux, économiques, ne sont pas nouveaux. En revanche l’évolution de l’humanité fait qu’ils se posent avec davantage d’acuité. Nous avons organisé récemment à Feyzin un petit forum local social à l’occasion duquel j’ai rappelé que lors de l’Exposition Universelle en 1900 à Paris, l’un des plus gros pavillons était celui de l’économie sociale. Elle employait un nombre impressionnant de personnes dans des domaines aussi variés que la distribution, la métallurgie, etc. La France a donné naissance dans ce domaine à des philosophes, à des économistes ainsi qu’à des structures comme les phalanstères ou les coopératives. Cette forme d’utopie est remise au goût du jour avec le développement durable.

 

Concrètement, comment fait-on du développement durable dans une commune comme la vôtre ?
En tant que maire, j’ai certains leviers d’action et une capacité d’agir sur le développement territorial et le type de solidarité que nous voulons. En termes de développement durable ce sont les questions de l’étalement urbain, des modes d’habitation, des transports en commun, de l’économie générale des services publics et des économies dans leur ensemble. Le rôle d’une collectivité est d’inscrire le concept de développement durable dans une vision allant depuis l’infiniment petit (les « petites décisions ») à la stratégie générale urbaine du bassin de population que représente l’agglomération. J’ai la conviction par exemple que l’amélioration de la coopération territoriale en matière de propreté est une manière d’œuvrer dans le sens du développement durable. De même pour la bonne utilisation des services publics : se battre contre la superposition des compétences, faire en sorte que les gens comprennent ce qu’ils font et le fassent donc intelligemment, amènent, au bout du compte, à faire moins cher, mieux, plus efficace, donc plus productif pour le bien commun. L’élu local peut faire en sorte que les services rendus à la population soient placés sous l’égide de cette logique de développement durable. Mais je place davantage d’ambition encore dans la réalisation de notre Agenda 21. Il doit être une sorte de manuel d’instruction civique du développement durable, un guide de la vie quotidienne dans la commune : comment dans ma vie quotidienne, je m’emploie à faire un certain nombre de gestes qui font de moi un citoyen responsable ? L’Agenda 21 n’a pas pour objectif d’afficher des ambitions philosophiques sans traduction dans la vie quotidienne. C’est au contraire un moyen de faire évoluer des aspects de la vie quotidienne pour que, demain, nos concitoyens soient un peu plus des consommateurs responsables.

 

Une action de développement durable doit-elle être gagnante sur chacun des trois plans sur lesquels est sensé s’appuyer un tel développement, le social, l’économique et l’environnemental ?
Je pense qu’une action doit être gagnante dans les trois domaines. Les champs de l’économique, du social et de l’environnemental couvrent ce qui est constitutif de l’ensemble de la vie de l’homme. Mais ce challenge ne se situe pas forcément au même niveau selon les acteurs : en tant que maire de Feyzin par exemple, je ne peux influer sur la stratégie du Groupe Total. En revanche, la qualité des relations que j’entretiens avec les dirigeants de la raffinerie située sur ma commune peut contribuer à améliorer son intégration dans la cité. Nous travaillons actuellement à examiner comment la raffinerie peut intégrer l’agenda 21 de Feyzin, en prenant en compte tous les éléments pour faire en sorte que les choses s’améliorent. Par exemple, les dirigeants de la raffinerie ne peuvent pas prétendre vouloir que leur usine soit bien perçue par la ville s’ils continuent à offrir au regard un enchevêtrement de tuyaux rouillés. Nous leur demandons de faire des efforts dans ce domaine. Il faut savoir que certaines initiatives ressortent de la collectivité (mise en sécurité des habitants, explication d’alerte, plans d’évacuation, de secours etc.), d’autres de l’industriel (investissements sur la sécurité des installations, leur capacité de dépollution). Pour le moment le groupe Total n’hésite pas, compte tenu des bénéfices qu’il dégage, à investir. Mais je n’entretiens pas d’illusion. Si Total est demain dans une situation économique moins confortable, le risque est que l’entreprise rogne en premier lieu sur ces investissements, sauf si une législation nationale leur interdit de le faire.

 

Qu’est-ce qui pousse la raffinerie à consentir de tels investissements : prise en compte de la durabilité du développement, ou amélioration de leur image auprès du public ?
Il y a incontestablement une conscience plus importante aujourd’hui chez les industriels de la nécessité de mieux préserver les ressources naturelles et de soigner l’intégration de l’entreprise dans la ville. Les patrons du XXIème siècle ne sont pas ceux du XIXème ! En même temps, ils obéissent aux impératifs de la rentabilité capitalistique. Ils réalisent des arbitrages par rapport à leurs donneurs d’ordre que sont les actionnaires. Pour revenir à Feyzin, nous entretenons des rapports satisfaisants avec les trois entreprises classées Seveso implantées (une raffinerie, une société de fabrication d'azote et une entreprise spécialisée dans le stockage de gaz.). La seule avec laquelle nous avons des non-rapports n’est pas classée, mais devrait l’être : c’est la gare de triage SNCF. Elle voit passer toutes sortes de produits livrés aux entreprises. Durant le temps du stationnement en gare, il n’y a aucune sécurité et pas de surveillance particulière. Je suis beaucoup plus tranquille une fois qu’un wagon de chlore a franchi l’entrée de l’entreprise à laquelle il est destiné parce que je sais que des personnels qualifiés vont l’accueillir et sauront gérer une éventuelle fuite ou un accident.

 

Précisément, quels moyens pouvez-vous mettre en œuvre pour répondre à ce type de risque ?
Cela passe par des moyens législatifs. La Loi Bachelot a failli classer les gares de triage et les ports comme périmètre Seveso, mais cela n’a pas été fait.

 

Si l’on se place à un horizon de vingt ou trente ans, quels sont les très grands enjeux pour votre commune, les principaux problèmes à régler ?
Il y a deux grands enjeux : le premier est l’avenir du couloir de la chimie, moins dans une perspective économique que par rapport aux populations environnantes. Il faudrait que l’on puisse dire clairement aux habitants que le risque industriel est durablement présent sur notre territoire, parce que ni la raffinerie, ni Rhône Poulenc, Rhodia ou Ciba ne déménageront dans les vingt ans qui viennent. Par ailleurs, je ne suis pas sûr que leur déménagement serait la bonne solution. Elle consisterait plutôt à geler l’urbanisation, tout en amorçant une réflexion raisonnée. Je pense pour ma part qu’à partir du moment où l’on accepte de laisser résider des personnes dans des zones à risques, il faut leur donner les moyens de bien y résider. Le quartier des Razes à Feyzin est en zone 1 du périmètre Seveso. Si l’on ne laisse pas s’implanter de nouveaux commerces par exemple, cela en fera des quartiers désertifiés en termes d’activités. La loi Bachelot prévoit le « droit de délaissement », c’est-à-dire la possibilité aux habitants situés en zone à risque d’obliger la collectivité à racheter leur appartement ou maison. Les périmètres dans lesquels s’appliquera cette décision ne sont pas définis. Ils seront vraisemblablement très resserrés autour des entreprises. La collectivité n’a pas les moyens d’acheter un grand nombre de logements.

 

Mais si le quartier ne doit pas être déserté par les équipements, cela signifie qu’il faut maintenir les écoles dans les zones à risques ?
La question des zones à risques n’est pas traitée raisonnablement aujourd’hui. Les préfets demandent aux services de la DRIRE, à partir des scénarii d’accidents établis par les industriels, d’établir le périmètre des zones dangereuses. Les élus locaux sont ensuite appelés à en tirer les conséquences en matière de droit des sols. Ils considéreront qu’il leur faut restreindre ce droit à l’intérieur des périmètres. Feyzin a une école en zone 1, située dans le périmètre de la raffinerie. C’est même le bâtiment le plus proche. Si nous voulons déplacer l’école, nous n’obtiendrons pas de permis de construire sur le quartier. Cela signifie qu’il n’y aura plus d’école dans le secteur. Or, si l’on refuse aux habitants le minimum de services, autant leur demander immédiatement de partir. Des glacis seront alors érigés autour des entreprises industrielles à risques, ce qui ne réglera absolument pas le problème. Car si la sphère de chlorure de vinyle de monomère située à l’entrée de l’usine Rhodia de Saint Fons explose, on comptera un nombre considérable de morts sur l’agglomération lyonnaise. Le principal enjeu de Feyzin à vingt ans est d’arriver à ce que les pouvoirs publics assument leurs responsabilités par rapport aux communes les plus concernées par les risques technologiques et acceptent de laisser les habitants vivre dans les périmètres réputés à risques, tout en leur donnant les moyens d’y vivre. Le deuxième enjeu est le rapport de la commune de Feyzin à l’agglomération lyonnaise : comment réorganiser les compétences entre une agglomération et une commune qui en est membre, en matière de services publics notamment ?

 

Sur ce dernier point, avez-vous des idées sur la façon dont les choses devraient évoluer ?
Notre modèle de la communauté urbaine est complètement désuet. L’agglomération a le pouvoir de la stratégie, de l’orientation, de l’animation dans tous les domaines. Il n’y a pas de compétence où le Grand Lyon ne puisse agir, sauf en matière de proximité. En France, on a superposé des couches institutionnelles dont la lisibilité n’est pas évidente. Un allocataire du RMI doit s’adresser à la commune pour les bons d’alimentation, au département pour le RMI, à l’intercommunalité pour son plan local d’insertion par l’emploi, au SYTRAL pour ses tickets de bus…C’est un parcours du combattant ! Au sein du groupe socialiste de la Communauté Urbaine, je me suis assez violemment opposé à mes collègues qui voulaient créer des « Maisons de la communauté urbaine » sur le territoire. Ineptie et gaspillage ! On a déjà les « Maisons du Département » dans les communes ; Mme Comparini a parlé de « Maisons du Conseil Régional ». Il n’y avait qu’à poursuivre cette logique de superposition des structures et instaurer des « Maisons de la communauté urbaine ». Rechercher la simplification du service nous place au cœur du développement durable. Nous devons avoir le souci de la bonne utilisation de l’argent public et de la recherche d’efficacité. Les gens ont aussi besoin de gestes clairs sinon ils adoptent des stratégies de rejet, par exemple en ne participant pas au vote lors des élections.

 

N’y a-t-il pas un risque de perte de crédibilité du terme de développement durable, à force de l’utiliser à tout va dans le discours sans agir autant en ce sens ?
A nous de savoir produire des actes significatifs pour nos concitoyens. Ici, nous avons des conseils de quartier auxquels toute la population est conviée. Nous en faisons seulement deux par an, par soucis de pas trop solliciter les gens, sinon, ils ne viennent pas. L’Agenda 21 se fera au sein des conseils de quartier. Peu importe que son élaboration prenne dix-huit mois au lieu de six. L’essentiel est qu’il y ait le plus grand nombre de personnes concernées et qu’elles le soient dans leur vie quotidienne et à raison de ce qu’elles sont prêtes à y consacrer. La solution consistant à enchaîner les réunions avec la dizaine de personnes que cela intéresse n’a pas de sens.

 

Mais précisément comment faire pour que les conseils de quartiers s’intéressent à un contenu d’agenda et qu’ils soient force de proposition ?
Ils s’intéressent à un contenu d’agenda si nous sommes capables d’y faire entrer ce qui les intéresse dans le cadre de leur vie pratique. A titre d’exemple, nous avons inscrit dans l’agenda 21 que l’on ne mettra pas de fleurs périssables dans les massifs parce que cela coûte cher. A la place, on choisira des plantes vivaces, moins consommatrices en eau, en entretien, qu’il n’est pas nécessaire de replanter chaque année. Certes, le massif de la commune voisine est « plus joli tout de suite ! », mais tous les six mois, trois jardiniers y travaillent. Et si l’on sait attendre, les plantes vivaces seront tout aussi jolies. Dans les conseils de quartier, nous expliquons ce genre de choix. C’est une forme d’éducation citoyenne.

 

Est-ce les techniciens eux-mêmes qui viennent expliquer ces choix aux conseils de quartier ?
Oui, mais les élus interviennent aussi. Il faut qu’ils assument ces choix devant la population. Nous faisons appel aux techniciens quand il y a nécessité d’expliquer des concepts compliqués ou quand nous avons besoin de témoignages externes. J’attache beaucoup de prix à ce que les élus possèdent bien l’ensemble des éléments qui font la vie d’un quartier. Dans les conseils, nous avons des élus référents par quartier. Ils sont crédibles car ils sont capables de répondre aux questions des habitants, ou savent s’organiser rapidement pour y répondre. Il est important que les habitants sachent que les élus s’intéressent en continu et pas une fois tous les six ans à la vie de la commune. En animation d’équipe municipale, cela fait en sorte que les gens savent tout ce qui se passe dans leur territoire.

 

A quel stade en êtes-vous de la réalisation de l’Agenda 21 local ?
Le 21 avril 2004, nous présentons à la population le diagnostic réalisé, sur toute une série de thèmes : transports en commun, mobilité, pollution, espaces naturels, etc. Jusqu’à la fin de l’année, des ateliers vont émettre des recommandations ; puis on passera à l’étape de la rédaction et des fiches actions. Je souhaite qu’elles soient « frappées du coin du bon sens ». Par exemple des actions viseront à ce que les enfants redécouvrent les vertus du vélo pour aller à l’école, ou de l’accompagnement à pied, ce que l’on appelle le « pédibus » (les familles s’organisent pour se relayer dans un itinéraire pour que les gamins aillent à pied à l’école). Nous ne visons pas un Agenda 21 « prétentieux ». Il sera le reflet de toute une série d’engagements de cette nature, auxquels chacun sera associé à son niveau. Habitants, services municipaux, mais aussi industriels qui ont donné leur accord pour s’inscrire dans la démarche et se donner des objectifs.

 

Au sein de la mairie, la compétence développement durable est-elle attribuée à l’adjoint à l’environnement ?
C’est en effet cet adjoint qui pilote l’Agenda 21. Mais en même temps, nous en faisons volontairement un pilotage très collectif ; l’ensemble du bureau municipal travaille régulièrement dessus. C’est inhérent au concept. A mon sens, il ne faut surtout pas confier le développement durable à des environnementalistes.

 

Vous avez cité le parcours du combattant du RMISTE, on pourrait tout aussi bien considérer celui du du pré-retraité, du retraité ou de la femme au foyer. Dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, y-a-t-il coordination de l’action des services municipaux et départementaux ?
La réflexion sur la coordination et la territorialisation des politiques sociales est d’une immense pauvreté. Tout ce qui concerne les personnes les plus défavorisées est aujourd’hui le moins organisé, le moins efficace, le plus compliqué, le moins lisible. Il faut sortir de l’ENA pour comprendre comment fonctionne le Fond Social Européen, le Plan Local d’Insertion par l’Emploi, la mission locale… Cette critique ne s’adresse pas aux fonctionnaires qui ont en charge ce travail. Le problème vient du fait qu’on ne sent pas de volonté politique de « construire avec ». Autant je trouve que l’on travaille plutôt bien avec les services de l’Etat, autant le Conseil Général est une assemblée qui se conduit de façon impérialiste, sans vraiment chercher les bonnes complémentarités et articulations avec les territoires locaux. Il n’y a donc pas de stratégie d’ensemble dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Nous sommes beaucoup plus avancés sur les questions de sécurité publique, où l’on dispose d’outils avec les contrats intercommunaux ou communaux de prévention de la délinquance ou les contrats locaux de sécurité. En matière sociale, chacun fait ce qu’il peut, mais personne ne « fait ensemble ». Cela engendre des déperditions considérables. Un des grands problèmes de la France est celui de son organisation administrative. Ce n’est pas un manque de moyens ou de services publics, mais l’absence d’ordre dans l’ensemble. La bonne question est alors la suivante : comment rend-on plus lisibles et plus efficaces les services à la population ?

 

Comment ces personnes qui n’ont plus rien pourraient avoir un intérêt à ce que la commune économise en plaçant sur les squares des plantes vivaces à la place des plantes périssables ?
Aujourd’hui, elles n’ont pas d’intérêt et elles le manifestent en participant très peu aux conseils de quartiers et en votant — quand elles le font — probablement à l’extrême droite. C’est de cette manière que l’on dit son insatisfaction des politiques publiques dans les quartiers populaires.

 

J’imagine que le manque de cohérence que vous dénoncez se retrouve dans bien d’autres domaines ?
Effectivement, j’en prendrai un dernier exemple. Nous avons la chance d’avoir signé à Feyzin un « contrat de gare ». Nous cherchons à encourager les habitants à prendre le train, ce qui est important en terme de développement durable. Le train est certainement un des moyens de transport à privilégier pour les communes de la seconde couronne de l’agglomération. Mais les habitants ne comprennent pas que la SNCF refuse de délivrer des billets au motif qu’il n’y a pas un trafic suffisant. N’est-ce pas justement parce que la SNCF refuse de délivrer des billets que le trafic est faible ? Et si un Feyzinois monte dans le train, trouve un contrôleur pour payer son billet, il devra, arrivé à Perrache, acheter un autre billet pour le tramway, le métro ou le bus. Pourquoi ne serait-il pas possible d’acheter un billet pour l’ensemble du trajet ? Si l’on pose cette question, on nous répond que ce ne sont pas les mêmes compétences : le train est une compétence régionale, le tramway, bus, métro relèvent du SYTRAL. Et en fin de compte, les gens prennent la voiture…