Le rôle que joue l’eau dans la vie et sa place dans notre quotidien influencent les représentations que nous en avons.
Mais il est souvent difficile de trouver les bons repères pour parler de ce sujet : entre eau « bleue », « verte » et « grise », on ne parle pas de la même « ressource », et la façon de raisonner dépend de l’échelle à laquelle nous nous plaçons (petit cycle de l’eau domestique ou grand cycle naturel).
Alors, pour mieux étayer un débat public sur l’eau, quelles sont les informations scientifiques à notre disposition ?
Que sait-on de la situation sur le territoire de la métropole de Lyon aujourd’hui et des prévisions dans le futur ?
Cette fiche définit les différentes catégories d’eau (eau verte, eau bleue, eau grise) et expose des ordres de grandeur concernant l’empreinte hydrique, c’est-à-dire l’ensemble de l’eau consommée pour produire ce que nous consommons.
Cette fiche est la deuxième sur une série de neuf. Retrouvez l’intégralité de la fiche dans l’article ci-dessous et également en téléchargement sur cette page.
« J’ai un comportement responsable, je fais attention à l’eau que je consomme au robinet » ?
Comment les habitants se posent-ils cette question ?
33 % des Français déclarent faire très attention à leur consommation d’eau tandis que 25 % des Français prennent un bain au moins une fois par semaine (CGDD, 2018). Mais ces pratiques concernent essentiellement la consommation d’eau au robinet. Or, notre consommation d’eau se fait également à travers ce que nous mangeons (19 % des Français mangent de la viande plus de 5 fois par semaine) ou ce que nous consommons (vêtements, etc.). Enfin, les Français impactent également la ressource à travers d’autres usages comme le lavage de voiture ou l’utilisation des produits d’entretien et de toilette (60 % des Français prêtent attention aux écolabels lorsqu’ils achètent des produits d’hygiène).
Ce qu’il faut retenir
L’eau du robinet ne représente que 3 % de notre empreinte hydrique, c’est-à-dire l’eau nécessaire à produire ce que nous consommons. L’empreinte hydrique d’un Français est de 5 000 litres par jour, et elle est majoritairement constituée d’eau de pluie (« eau verte ») et d’eau captée par différents moyens (« eau bleue ») destinée en premier lieu à l’agriculture. Près de la moitié de cette eau est importée dans nos biens de consommation et provient parfois de pays où l’eau est rare. Pour réduire cette empreinte hydrique, il faut apprendre à identifier les biens qui ont un fort impact, et en modérer la consommation.
3 % = part de la consommation d’eau du robinet dans notre « empreinte hydrique
Un Français consomme en moyenne un peu plus de 50 m3 d’eau du robinet chaque année (cf. sujet n°4). Mais cela ne représente que la partie visible de l’iceberg de notre consommation d’eau douce. Pour produire tout ce que nous achetons, il faut mobiliser des quantités parfois très importantes d’eau. Notre consommation d’eau domestique, celle qui coule au robinet, ne représente ainsi que 3 % de toute l’eau douce nécessaire pour produire ce que nous consommons – ce que certains appellent notre « empreinte hydrique » ou « empreinte eau » (Ercin & Hoekstra, 2014).
L’empreinte hydrique d’un Français est aujourd’hui proche de 1 800 m3 (ou 1,8 million de litres) d’eau par an (Mekonnen & Hoekstra, 2011). C’est moins que l’empreinte d’un nord-américain, qui tourne autour de 2 500 m3 par an ; mais c’est davantage que la moyenne mondiale, qui est de 1 400 m3 par habitant et par an. Ces 1 800 m3 annuels équivalent à environ 5 000 litres par jour.
Trois types d’eau sont considérés dans notre empreinte hydrique :
💧 L’eau verte, qui correspond aux précipitations alimentant directement les cultures.
💧 L’eau bleue, qui équivaut à l’eau captée par différents moyens dans les eaux de surface ou les nappes phréatiques pour arroser les cultures, alimenter les réseaux d’eau potable ou encore fournir les industries.
💧 L’eau grise, qui correspond aux quantités d’eau nécessaires pour diluer les pollutions (le terme est aussi utilisé en français pour parler des eaux usées).
L’agriculture est de loin le secteur le plus consommateur d’eau dans le monde. Environ 85 % de l’empreinte hydrique des Français est liée à l’agriculture (Mekonnen & Hoekstra, 2011), dont la majorité est constituée d’eau « verte » (précipitations) et, dans une moindre mesure, d’eau « bleue » (irrigation).
14 500 L de pluie et 600 L d’irrigation = l’eau incorporée dans un kg de viande bœuf (15 500 L au total en incluant l’eau grise)
Les produits agricoles ont une empreinte hydrique qui peut énormément varier en fonction de leur nature. Environ un tiers de l’empreinte hydrique des Français est ainsi liée à la production de viande. Par exemple, il faut en moyenne mondiale environ 15 500 litres d’eau pour produire un kilo de viande de bœuf (Water Footprint Network). 94 % de cette eau est de l’eau issue des précipitations qui arrosent les pâturages et les cultures fourragères, et 4 % est de l’eau d’irrigation servant à arroser les cultures fourragères ou alimenter le bétail – ce qui représente tout de même plus de 600 litres d’eau bleue par kilo de viande de bœuf. Cette eau est considérée comme « consommée », c’est-à-dire qu’elle est absorbée par les plantes et ne sera pas infiltrée dans les nappes phréatiques.
47 % = la part de l’empreinte hydrique d’un Français qui est importée
Près de la moitié (47 %) de notre empreinte hydrique est importée, ce qui revient à dire que notre mode de vie dépend en bonne partie de l’eau utilisée dans d’autres pays pour produire ce que nous consommons. Or, ces territoires privilégiés par les entreprises pour des raisons économiques (coût des matières premières et de la main d’œuvre) sont parfois exposés à des sécheresses. Par exemple, un t-shirt en coton consommera 1,34 m3 d’eau sur l’ensemble de son cycle de vie (production du coton, fabrication du t-shirt, lavages) (Maeseele et al., 2021). Mais comme 80 % du coton mondial est produit en Inde dans des zones où la privation d’eau est importante, l’empreinte hydrique correspondante exerce une pression d’autant plus forte sur les milieux et les populations.
Parler d’empreinte hydrique soulève en fait deux enjeux principaux : le type de produits consommés et les territoires impactés.
Sur le premier point, de manière générale même si le bilan peut varier selon les modes de production, les produits issus des animaux ont une empreinte hydrique plus forte que les produits végétaux. Les céréales sont également une source importante d’irrigation (« eau bleue »). Sur le second point, c’est le pays d’origine du produit acheté et son mode de production qui détermineront l’empreinte hydrique.
Et demain ?
Si rien n’est fait pour modifier les modes de production et de consommation, du fait de la croissance démographique et de la généralisation des modes de vie occidentaux, l’empreinte hydrique de l’humanité pourrait plus que doubler en 2050, par rapport à ce qu’elle était en 2000.
Pour limiter cet accroissement de notre empreinte hydrique, le principal levier d’action concerne la modération de la consommation de produits issus des animaux (viande et produits laitiers notamment).
Et dans le Grand Lyon ?
→ L’empreinte hydrique du Grand Lyon n’a jamais été calculée. On sait toutefois que les habitants de la métropole ont une empreinte écologique alimentaire légèrement supérieure à la moyenne française, ce qui peut laisser imaginer que leur empreinte hydrique est également plus élevée (du fait de l’importance du poste alimentation dans l’empreinte hydrique).
→ Par ailleurs, 95 % de l’alimentation étant importée (au-delà d’un périmètre de 50 km), l’empreinte hydrique de la métropole dépend très majoritairement des autres territoires français et étrangers.
Pour en savoir +
• Boutaud A., Gondran N., 2018, L’empreinte écologique, La Découverte.
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