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La vie intellectuelle et spirituelle lyonnaise rayonne-t-elle ?

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Les richesses intellectuelles et spirituelles lyonnaises ont souvent été la source d'un rayonnement qui s'étend bien au delà des frontières de la ville. Un foisonnement de nouvelles idées émergent des scènes politiques, sociales et culturelles lyonnaises et proposent d'autres manières de voir, de penser le monde. L'influence spirituelle et religieuse de la ville a notamment marqué l’Europe par le passé, mais qu’en est-il aujourd’hui ?

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Date : 15/12/2003

2 chronologies :

  • L’influence intellectuelle de Lyon est-elle révolue ?
  • L’influence spirituelle de Lyon puise dans son passé : entre tradition et innovation

 

L’influence intellectuelle de Lyon est-elle révolue ?

1476 : Le premier livre est édité à Lyon par Barthélemy Buyer.

1753 : Jean Baptiste Willermoz fonde la première loge maçonnique à Lyon : c’est lui qui va introduire en France le « rite écossais rectifié » qui est à l’origine des hauts grades de la franc-maçonnerie. Lyon devient une des capitales de la franc-maçonnerie, qui lui donne sa dimension secrète et enrichit la spiritualité lyonnaise d’une dimension nouvelle.

1970 : Le couvent dominicain de la Tourette, bâti par Le Corbusier à Evreux, se dote d'un centre culturel indépendant : le centre Thomas More, qui organise des rencontres avec des intervenants de tous horizons disciplinaires : art, sociologie, philosophie…. Il s’est imposé comme une référence nationale et internationale dans le domaine de l’histoire de l’art contemporain et de l’architecture.

1984 : Ouverture du Centre Jacques Cartier qui a pour vocation l’établissement et le développement de partenariats entre le Rhône Alpes, le Canada et le Québec. C’est un exemple concret de la réussite d’échanges construits autour de la mise en réseau des idées et des compétences.

1986 : La Villa Gillet est un centre original d’analyse et de diffusion de la pensée et des arts contemporains où le public peut rencontrer des écrivains, philosophes et anthropologues.

1996 : La Cité Internationale de Lyon ouvre ses portes avec le sommet du G7. Le Palais est un modèle d’idées novatrices concernant son ergonomie, son traitement esthétique, la modularité de ses espaces et l’emploi des technologies. En projet, la construction d’un amphithéâtre de 3000 places permettra au Palais des Congrès d’accueillir plus de 10000 personnes en conférence.

Depuis 1996 : un certain nombre de conférences internationales se tiennent ponctuellement à Lyon sans que la ville puisse réellement rivaliser avec d’autres métropoles « spécialisées » dans l’accueil de ce type d’événements : le G7 est le premier grand succès (1996), ensuite la Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement (CNUCED - 1998), une conférence internationale sur les risques de changement climatique (2000), la 15ème conférence européenne sur l'intelligence artificielle (ECAI 2002)…

 

L’influence spirituelle de Lyon puise dans son passé : entre tradition et innovation

177 : L’Eglise de Lyon, premier évêché en Gaule et le seul pendant des années, est à la source de l’évangélisation de la Gaule. Elle devient capitale du christianisme en France et l’archevêque porte le titre de « Primat des Gaules ».

1245 et 1274 : Tenue de deux conciles à Lyon.

1643 : Les échevins confient la ville à Marie pour la protéger de la peste, un pèlerinage est organisé le 8 septembre sur la colline de Fourvière. Depuis cette date et tous les 8 septembre (sauf pendant la Révolution), l’équipe municipale se rend à Fourvière pour remettre, selon le vœu fait à Marie, un écu à l’archevêque : c’est le vœu des Echevins.

1822 : Pauline Marie Jaricot fonde une oeuvre internationale d’aide aux missions : la Société de la Propagation de la Foi.

1875 : Création de "la Catho" : l'Université Catholique comprend la Faculté de Droit puis les Facultés des Lettres et des Sciences. La première université catholique française est également l’une des plus anciennes institutions catholiques lyonnaises.

19ème siècle : Trois regards chrétiens sur les nouvelles réalités économiques et sociales. Frédéric Ozanam instaure les Conférences Saint Vincent de Paul (1833), le Père Antoine Chevrier (1823-1879) fonde les prêtres du Prado pour le ministère des pauvres et Marius Gonin est à l’origine de la Chronique sociale et des Semaines sociales (1892).

1937 : Paul Couturier donne un élan nouveau à l’œcuménisme en France avec la création du Groupe des Dombes.

1941 : Constitution d’un groupe de résistants autour du jésuite Joseph Chaillet, ce dernier rédige une feuille clandestine à vocation spirituelle : "le Courrier du Témoignage Chrétien", où se croisent les chemins de l’humanisme et de la spiritualité.

1941 : L'association Économie et Humanisme est fondée par le Père Lebret comme un lieu d’études qui aborde tous les aspects de l’économie sociale. La richesse de son centre de documentation et la qualité de ses travaux lui confèrent un statut notable dans le monde de la recherche.

1960 : Lyon est à l’avant-garde du Concile de Vatican II, placé sous le signe de l’ouverture. Bien plus tard, en 1984, la revue Golias voit le jour…

1976 : Formation du Centre Culturel Œcuménique (CCO), lieu ressource pour le développement de la vie associative et sociale.

1980 : L’Antenne Sociale, proposée par le diocèse de Lyon, s’inscrit dans la tradition du catholicisme social. Elle réalise des travaux de recherche sur les grands thèmes de la vie socio-politique contemporaine.

1982-1984 : Le Père Decourtray, archevêque de Lyon, s’investit dans les problèmes de l’agglomération : fractures économiques, sociales et culturelles. Il encourage l’action du Père Christian Delorme en matière de dialogue avec les jeunes issus de l’immigration.

1982 : Lancement de Radio Fourvière qui devient en 1986 le siège social de l’association des Radios Chrétiennes de France (RCF). C’est un réseau national de radios qui mêlent spiritualité, citoyenneté, vie culturelle et vie associative.

1985 : Le père Devert crée Habitat et Humanisme pour construire et réhabiliter des logements afin de permettre à des familles en difficulté d’accéder à un habitat décent, à faible loyer, dans des quartiers équilibrés. Une méthode originale de sensibilisation et de collecte de fonds est adoptée : lors d'un bizutage "utile" des étudiants vendent divers objets au profit direct de l'association.

1986 : Venue du pape Jean-Paul II avec le soir un concert son et lumière de Jean-Michel Jarre.

1988 : Un prêtre lyonnais, Henri Denis, proteste contre les réticences de certains courants de l’Eglise catholique à se réformer et se moderniser. Il constitue une association de prêtres, Jonas, qui compte aujourd’hui près de 4000 membres dans le monde entier, pour assurer la fidélité à Vatican II et construire une Eglise qui réponde réellement aux besoins des hommes et des femmes d’aujourd’hui.

1998 : Agora Tête d’Or est conçue, sous l’impulsion des dominicains, comme un lieu d’échanges entre religieux et laïcs pour « accueillir la parole de l’Autre ». Cette association propose des ateliers ou des conférences abordant aussi bien des questions sociales que spirituelles dans un esprit d’ouverture.