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Enseignement supérieur : le formidable potentiel de la métropole lyonnaise

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Après l’Ile de France, Rhône-Alpes est aujourd’hui la région qui possède la plus forte densité de grandes écoles et d’universités. Pourtant, Lyon n’est pas une très ancienne ville universitaire ; les grandes universités et les écoles d’état se sont, pour la plupart, installées au cours du 19ème siècle. C’est donc à cette époque que naît un dispositif d’enseignement supérieur complet avec la création de nombreuses écoles professionnelles grâce à des initiatives locales. A la fin du 20ème siècle, la dynamique s’est renforcée, de nouvelles écoles ont été créées, d’autres se sont regroupées et un vaste mouvement de délocalisations publiques de grandes écoles a permis de conforter Lyon comme premier pôle d’enseignement supérieur et de recherche après Paris. Pourtant, ce pôle riche et bien structuré place-t-il réellement Lyon au rang de métropole européenne ? Ne doit-il pas encore confirmer sa capacité à innover et surtout s’ouvrir sur l’extérieur pour rayonner d’avantage ?

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Date : 15/12/2003

5 chronologies :

  • La construction progressive d’un dispositif complet d’enseignement supérieur
  • La force des délocalisations publiques
  • La polarisation géographique de l’enseignement et de la recherche
  • Un pôle qui se structure progressivement
  • Des projets pédagogiques innovants émergent à Lyon

 

La construction progressive d’un dispositif complet d’enseignement supérieur

1762 : Claude Bourgelat, membre de l'académie des Sciences, ayant participé à la rédaction de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, est le spécialiste de l'art équestre. Il reçoit du Roi l'autorisation d'ouvrir une École où l'on enseignerait publiquement les principes et les méthodes de guérir "les maladies des bestiaux" : ainsi voit le jour la première école vétérinaire française. Au cours du 19ème siècle, toutes les universités se sont implantées à Lyon : facultés de médecine et de pharmacie, de lettres, de sciences, de droit et également la faculté catholique. Ce démarrage des universités a été laborieux, alors que les écoles d’enseignement supérieur étaient très dynamiques. A la fin du 19ème siècle, de nombreuses structures d’enseignement technique sont mises en place. Des écoles d’Etat sont créées telles que l’Ecole du Service de Santé Militaire (1888), mais aussi des écoles municipales, l’Ecole Française de Tannerie (1889) ou celles fondées par des industriels et la CCI : l’École de la Martinière (« école des sciences et arts industriels ») (1832), École Centrale (1857), la Société d’Enseignement Professionnel du Rhône (1857), École Supérieure de Commerce (1872) …

 

La force des délocalisations publiques

1948 : Création de l’Institut d’Études Politiques de Lyon, due à la volonté de décentraliser les études politiques dispensées jusque là à l’Ecole Libre des Sciences politiques de Paris (devenu Institut d’Études Politiques de Paris). Dans les années 1970, l’IEP Lyon est intégré à l’Université Lyon 2.

1974 : L’ENSB (Ecole Nationale Supérieure de Bibliothécaires) est transférée à Villeurbanne. En 1992 elle devient l’ENSSIB (Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques). Elle dispense un enseignement voué à former des cadres de bibliothèques et des ingénieurs de centres de documentation.

1975 : Fondée en 1954 et installée à Paris, l’ENTPE (Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat) est délocalisée à Vaulx en Velin sur un campus commun avec l’école d’architecture. Cette école dépend du ministère de l’équipement, des transports et du logement et forme des ingénieurs dans tous les champs de l’aménagement de l’espace, bâtiments, travaux publics, environnement, transports, urbanisme, politique de la ville…

1987 : L’ENS Sciences est transférée à Gerland. En s’installant à Lyon, l’ENS a pour mission de développer une activité de recherche en mettant ses étudiants à proximité des grands laboratoires de Lyon. Des disciplines nouvelles s’implantent dans la ville comme la stéréochimie, l’informatique et la physique (qui avait perdu de son importance face à Grenoble).

1988 : L'Ecole Supérieure de Police (ESP) est basée à St Cyr au Mont d’Or, elle assure pour toute la France la formation initiale et continue des commissaires de police.

1997 : La rue Blanche déménage à Lyon et devient l’ENSATT (Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre).

2000 : L’ENS Lettres et Sciences Humaines s’implante à Lyon.

 

La polarisation géographique de l’enseignement et de la recherche

1998 : Le Plan d’Action Technopole du Grand Lyon propose de structurer géographiquement les pôles technologiques de l’agglomération, regroupant ainsi des écoles, des laboratoires publics et privés, des entreprises et des centres techniques (biotechnologies à Gerland, textile et NTIC dans l’ouest lyonnais, sciences humaines et environnement à la Porte des Alpes, santé à Rockefeller, sciences de l’ingénieur à la Doua, ville et aménagement à Vaulx-en-Velin, sciences humaines à Lyon Centre).

2002 : Reconstruction à Vaise du grand centre de formation de la CCI. Dans le même temps, un certain nombre d’écoles professionnelles se sont implantées à proximité : le lycée privé Jehanne de France pour l’hôtellerie et le social, l’Ecole Nationale d’Assurance et l’Institut Supérieur Commercial d’Assurance, l’Atelier d’Apprentissage de Gorge de Loup, les formations bureautiques du groupe IGS… L'Université Professionnelle Internationale, commune à trois groupes associatifs d'écoles (groupe IGS, IDRAC et 3A), accueillera dans ce même quartier quelque 5 000 étudiants dès 2004.

 

Un pôle qui se structure progressivement

1992 : 5 écoles d’ingénieurs privées se regroupent pour former l’Institut Polytechnique de Lyon (IPL). Il s’agit de l’ITECH (Institut Textile et Chimique), l’ESCIL (Ecole Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon), l’ISARA (Institut Supérieur d’Agriculture Rhône-Alpes), l’ICPI (Institut de Chimie et de Physique Industrielle) et l’ECAM (Ecole Catholique des Arts et Métiers).

1993 : Les 3 universités lyonnaises, l’Ecole Centrale, l’INSA et l’ENS Sciences créent le PUL (Pôle Universitaire Lyonnais) qui promeut ainsi à l’étranger un label unique « Université de Lyon ».

1999 : Les partenaires du PUL se mobilisent pour fonder un Centre de Culture Scientifique Technique et Industrielle : « la Pagode ». Il organise des manifestations scientifiques et anime le réseau départemental des acteurs de la culture scientifique et technique.

 

Des projets pédagogiques innovants émergent à Lyon

1957 : L’École de l’INSA (Institut National Supérieur des Sciences Appliquées) a toujours proposé à ses élèves ingénieurs d’élargir leurs horizons et de s’ouvrir sur le monde. En 1991 elle crée un premier cycle européen, Eurinsa, ouvert aux étudiants étrangers. Elle serait ainsi devenue, selon une enquête de la Vie Universitaire, l’école française la plus internationale avec 21 % d’étudiants étrangers, issus de 72 nationalités différentes. Pour compléter cette ouverture, l’INSA offre également des cursus sports-études, théâtre-études et musique-études.

2003 : emlyon.net est une entité d’EM Lyon en charge du développement du e-learning. emlyon.net intègre en plus des modules de formation, des éléments de gestion de carrière et un « knowledge center ». Dès 2004 l’intégralité d’un programme de management sera proposé en ligne.