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Les discriminations raciales en Belgique : effets de la politique d’intégration ? (École - emploi - pénal)

Texte d'Andrea Rea

Ce texte sert de référence dans la fiche n°9 du document Millénaire3 : Discriminations "raciales" et politiques antidiscriminatoires, édité à l'occasion de la journée prospective du 3 juin 2003 au Grand Lyon.
Date : 01/01/2002

L’intégration des immigrés et de leurs descendants au sein de la société belge s’est posée assez tardivement, comme du reste dans les autres pays européens. Deux raisons peuvent être évoquées pour expliquer ce retard. La première tient au projet migratoire lui-même. Beaucoup d’immigrés ont envisagé leur immigration comme un événement temporaire.

Contrairement aux émigrations outre-Atlantique, les émigrations au sein et vers l’Europe n’ont que très rarement été considérées comme des mouvements définitifs. Dès lors, l’imaginaire du retour au pays a été très présent au sein des familles immigrées. De leur côté, les autorités publiques ont également pensé l’immigration comme un phénomène provisoire. L’immigration était réduite à sa fonction d’adaptation conjoncturelle de la main-d'œuvre. La Belgique, comme l’Allemagne, les Pays-Bas et d’une certaine manière la France, ne se sont jamais pensées comme des Etats d’immigration. En ne considérant l’immigration que sous sa dimension strictement économique, la Belgique n’a organisé des politiques d’accueil dans les domaines du logement, de l’enseignement, de la culture que très tardivement...