Vingt ans après le “rapport Barre“, dix ans après le “rapport Carrière“, un nouvel effort de réflexion prospective s’impose. Il ne suffit pas, pour légitimer l’exercice, d’invoquer l’entrée dans le troisième millénaire et son caractère hautement symbolique. Plus sérieusement, il y a urgence à s’interroger sur le sens de l’action collective dans un contexte où les mutations économiques et technologiques semblent s’accélérer et où la cohésion sociale se fissure.

Dans un proche avenir vont s’ouvrir les négociations en vue du Contrat Etat/Région et s’esquisser les premières pistes du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire. Ces démarches resteront-elles des exercices formels et technocratiques ou chercheront-elles à s’inscrire dans une vision partagée du devenir de Rhône-Alpes, dans un projet collectif qui tienne lieu de ciment identitaire ? Pour que cette seconde éventualité ne reste pas un vœu pieux, le Club Rhône-Alpes de Prospective adresse aux pouvoirs publics une première contribution en amont des réflexions à venir.

Ces recommandations ne prétendent pas à l’exhaustivité. Elles laissent de côté par exemple la question du monde agricole et du tourisme. Elles ne présentent ni diagnostic territorial ni scénario prospectif. Elles mettent plutôt l’accent sur les déséquilibres et les mutations engendrés par le mode de développement actuel et sur les ressources qu’il faudrait donner aux individus, aux entreprises et aux territoires pour l’affronter.

Ce document n’a de sens que s’il suscite débats et réactions. La parole indépendante et collective qui s’exprime ici n’engage que ses membres, émanation d’une société civile proche des milieux de la décision, de l’étude et de la recherche. Aux destinataires d’en faire le meilleur usage...