Dossier
L’impératif de changer individuellement et collectivement pour répondre à la crise écologique est de plus en plus partagé. Une bonne partie des solutions est connue, mais leur mise en pratique demeure extrêmement lente, que ce soit au niveau des actes quotidiens des Françaises et Français, ou des changements plus structurels à opérer. Malgré plus d’une décennie de dispositifs visant à « changer les comportements », les résultats ne sont pas à la hauteur des défis à relever.
Depuis quelques années, la notion de « modes de vie » émerge comme une entrée pertinente pour appréhender autrement l’ampleur des changements à opérer pour réussir la transition écologique. Dans un précédent dossier, la Direction de la Prospective et du Dialogue public de la Métropole de Lyon définissait un mode de vie « soutenable » comme « une façon de penser, de se comporter et de consommer qu’une société, un groupe ou un individu adopte afin de permettre le renouvellement des ressources naturelles et le maintien des équilibres écologiques pour les générations suivantes ».
Mais qu’est-ce que cette notion apporte de nouveau sur les manières de faire, par rapport à l’approche centrée sur les « changements de comportement » ? Existe-t-il des outils pour objectiver l’action des pouvoirs publics en faveur de modes de vie soutenables ?
Ce dossier part d’une volonté de la Métropole de faire le point sur les actions engagées pour changer les comportements (où en est-on ? qu’a-t-on appris des dispositifs engagés ?) et de se projeter sur les leviers à mobiliser pour influencer, voire agir plus largement sur les « modes de vie ».
Pour y répondre, deux études proposent chacune une grille pour analyser l’action des collectivités au niveau des comportements et des modes de vie.
La synthèse d’une expérimentation incitant des foyers à changer leur usage de la voiture individuelle illustre l’intérêt d’entrer par les modes de vie pour saisir la complexité des pratiques sociales.
Le dossier inclut également une série de fiches qui synthétisent l’apport de la notion de « modes de vie » dans cinq situations concrètes du quotidien : habiter, se déplacer, travailler, rencontrer et consommer.
Ces contenus n’abordent pas spécifiquement ce à quoi ressembleraient des modes de vie soutenables – ceux-ci sont encore à inventer, ils ne ressembleront pas à nos pratiques actuelles et seront nécessairement pluriels –, mais ils invitent à explorer toute la pertinence de chausser les lunettes des « modes de vie » pour saisir l’intrication des pratiques du quotidien et la diversité des parcours individuels à prendre en compte. Un préalable pour organiser les moyens à mettre en œuvre.
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