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La neutralité carbone consiste à équilibrer les émissions d’origine humaine et les capacités de stockage des puits de carbone, afin qu’aucun surplus de GES ne s’accumule dans l’atmosphère. Le chiffre de 2 tonnes de CO2e/hab/an est souvent cité pour donner un ordre de grandeur des capacités de séquestration disponibles, et donc de l’objectif à atteindre pour la neutralité carbone. Ce chiffre est toutefois très approximatif, et il peut varier en fonction des incertitudes scientifiques, mais aussi du fait de certaines hypothèses qui posent parfois des questions d’ordre éthique.
Faut-il, par exemple, considérer les capacités de séquestration mondiales ou nationales (par exemple à l’échelle de la France) ? Faut-il considérer les capacités actuelles, ou celles qu’on imagine pouvoir développer à l’avenir (par exemple à l’horizon 2050) ? Étant donné que les gaz à effet de serre restent longtemps dans l’atmosphère, faut-il prendre en compte les émissions émises par le passé, afin de rééquilibrer les inégalités historiques entre individus ou entre nations dans la dégradation du climat mondial ? Faut-il prendre comme objectif les capacités de séquestration du carbone, ou n’est-il pas plus pertinent de considérer la quantité de carbone qu’il est encore possible d’émettre pour atteindre un objectif de réchauffement global (par exemple +1,5 ou +2 °C) ?
En fonction des réponses apportées à ces questions éminemment politiques, et donc en fonction de notre éthique de la justice climatique, les valeurs obtenues peuvent grandement varier. Pour la France, elles peuvent aller de plus de 2 tonnes de CO2e/hab/an à des valeurs négatives (donc inférieures à zéro tonne de CO2e/hab/an). La valeur de 2 tonnes est donc à considérer comme une approximation, le plus important étant en réalité de tendre vers zéro. [1]
L’empreinte carbone d’une personne équivaut aux émissions de gaz à effet de serre (GES) incorporées dans ce qu’elle consomme pendant une période donnée — en général une année. Elle prend en compte les différents gaz à effet de serre, et est exprimée en équivalents CO2 (notés CO2e). L’empreinte carbone d’un Français est aujourd’hui légèrement inférieure à 10 tonnes de CO2e/hab/an, répartis comme suit [2] :
Le principe de l’empreinte carbone consiste à imputer la responsabilité des émissions au consommateur final des biens et des services produits. Ce principe permet de comprendre en quoi le mode de vie d’une personne ou d’une société est générateur de gaz à effet de serre, en prenant en compte toutes les étapes de production qui ont lieu en amont de la consommation. Pour autant, cela ne signifie pas que le consommateur est responsable de ces émissions : celles-ci impliquent bien entendu les entreprises qui sont intervenues en amont.
Réduire notre empreinte carbone nécessite certainement de la part des individus de consommer moins et mieux ; mais cela suppose également de décarboner la production, c’est-à-dire de modifier les modes de production pour les rendre moins émetteurs de gaz à effet de serre. Tout l’effort ne repose donc pas sur les épaules du consommateur, et la part de responsabilité entre producteur et consommateur peut grandement varier selon les postes de consommation.
Par exemple, il est difficile de décarboner la production de viande ou l’aviation : pour ces postes de consommation, la sobriété est de mise. Mais dans d’autres secteurs, des solutions techniques peuvent parfois être mobilisées pour décarboner la production ou proposer des alternatives moins polluantes. Dans ce cas, la responsabilité est également collective : elle implique donc les entreprises et les acteurs publics [3].
Le réchauffement climatique est en cours, et il ne fait que commencer. S’adapter à ces évolutions est donc primordial. Toutefois, de plus en plus de publications scientifiques alertent sur le fait que, une fois certains « points de bascule » franchis, le climat de la Terre pourrait dévier de sa trajectoire et rendre l’adaptation très difficile, voire impossible.
Certains de ces points de bascule pourraient advenir dès 1,5 °C ou 2 °C de réchauffement global [4], et mener à un régime climatique dont l’équilibre se situerait alors probablement au-delà de +5 °C, ce qui rendrait invivables des régions du monde aujourd’hui peuplées par plusieurs milliards de personnes [5]. Pour s’assurer d’éviter ces points de bascule, il faut atteindre la neutralité carbone au plus vite — probablement beaucoup plus rapidement que ce que prévoient les engagements actuels.
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responsable de la thématique Adaptation au changement climatique au sein de l'Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE)