Pour faire la différence entre habitant acteur ou résident accueilli, je vous suggère de réfléchir pour vous-même. En règle générale c’est une bonne façon d’aborder les sujets : se dire « pour moi, personne valide, comment ça marche ? ». C’est toute la question de l’altérité qui se pose derrière celle de l’accueil. Quand on est accueilli, et en forçant un peu le trait, on n’est pas tout à fait un adulte finalement, il y a une petite notion de condescendance, de vulnérabilité, de dépendance. Comment pouvons-nous faire pour que les habitants soient acteurs de leur vie, ni plus ni moins que vous et moi ? On en revient naturellement aux conditions du chez-soi : inviter qui on veut, décider de la gestion de son temps ou de ce que l’on met dans son assiette, etc.
Tout dépend du public dont on parle. J’ai tendance à considérer que pour vivre agréablement, moins on est dépendant, plus on est autonome, plus c’est simple. Que l’on soit âgé, en situation de handicap ou « ordinaire », notre « formatage » est le même : décider pour soi est une des conditions de liberté. La vie collective induit inévitablement une moindre autonomie.
Naturellement, des exceptions existent, sachant que certaines pathologies rendent nécessaires et/ou préférables la vie en collectivité, par exemple en ESMS. Pour rappel, l’autonomie est la capacité à décider, c’est un droit à revendiquer, notamment au regard de la dépendance qui s’installe progressivement du fait de l’âge par exemple. L’enjeu est alors celui des conditions qui permettent à des personnes de vivre chez elles, vraiment chez elles. Des déficiences et/ou un manque d’autonomie sont de bonnes raisons de réfléchir et de mettre en place ce qui permet de dépasser ces contraintes.