J'ai toujours été extrêmement intéressée par la question de l'égalité hommes-femmes. Je réfléchissais à la question de la place des femmes en politique, à une époque, il y une trentaine d'années, où les femmes n'avaient aucune place. Elles n’en ont guère plus aujourd'hui. En cette période de crise liée au Covid-19, regardez ne serait-ce que visuellement, les images de ceux qui parlent de la crise, de l’épidémie, du confinement, du déconfinement : on ne voit que des hommes, en particulier à la télévision ! C’est une image frappante du plafond de verre. Les femmes sont partout, on le sait bien. Elles sont caissières (80%), elles sont médecins à l’hôpital (50%), elles sont infirmières (90%). Mais sur l'image, sur la photo, elles sont complètement absentes. Autour du président de la République, des ministres hommes, des scientifiques hommes, etc. Le HCE vient de produire un communiqué sur l'absence des femmes dans les médias et parmi les experts en ce temps de crise. Et le Mouvement HF appelle à un plan d’urgence pour soutenir les femmes dans le secteur des arts et de la culture, parce que la crise les impacts de manière plus spécifique (communiqué du 30 avril 2020). Je referme la parenthèse. A un moment donné, un croisement s’est fait entre ma vie professionnelle et ma vie militante, alors que je m’interrogeais sur la place des femmes dans la culture, sans avoir ni les mots pour qualifier la situation, ni surtout les données suffisantes. C’est alors, en 2006, qu’une inspectrice du ministère de la Culture, Reine Prat, qui avait été chargée de faire un diagnostic sur la place des femmes dans le spectacle vivant, a rendu son rapport.