Sommaire et présentation des principaux points abordés
En toile de fond, les difficultés de l'enseignement supérieur public
La qualité de notre enseignement public associé à la modicité des frais d’inscription explique en partie le développement historiquement moins rapide du secteur privé en France que dans d’autres pays. Mais les choses évoluent.
- Des défis d'adaptation gigantesques
La massification de l’accès à l’enseignement supérieur constitue une difficulté pour les universités, à laquelle s’ajoute le besoin de le réinventer pour répondre aux évolutions de la société.
- « Misère budgétaire », agilité insuffisante
Aux objectifs de réductions des coûts s’ajoutent des replis sur soi disciplinaires, qui tendent à décourager certains étudiants aux parcours atypiques, alors que le dynamisme de certaines disciplines appellerait un recrutement plus ouverts à la transversalité des savoirs.
L'enseignement supérieur privé, un secteur qui devient incontournable
Avec la diversification de l’offre d’enseignements supérieurs, il devient compliqué d’en définir les contours.
Secteur économique à part entière, l’enseignement supérieur privé a pu appuyer sa rentabilité sur une augmentation de 67 % de ses effectifs dans l’agglomération lyonnaise, entre 2001 et 2015.
La variété des statuts des établissements privés en constitue l’une des richesses, mais entraîne également un relatif brouillage de repères qui permettrait de mieux les appréhender.
- Un secteur porteur d'innovations
Entre promesses tenues et expériences décevantes, les étudiants qui se tournent vers ces établissements viennent le plus souvent y chercher des pédagogies adaptées aux transformations les plus récentes du marché du travail.
- Un secteur non pilotable par les financements publics
Faiblement subventionnés, les établissements d’enseignement supérieur privé s’inscrivent dans un champ concurrentiel, où la recherche de rentabilité justifie certaines orientations.
Sur quels fondements bâtir la relation de la métropole aux écoles privées
Alors que la montée en puissance de l’ESP tend à s’amplifier, la collectivité a besoin de déterminer ses objectifs et ses moyens d’intervention pour accompagner une évolution inéluctable.
- Un besoin de doctrine métropolitaine
La qualité de l’enseignement délivré, l’accessibilité sociale, la vocation, financière ou d’intérêt général, ou encore la capacité à répondre à des enjeux particuliers de développement économique semblent de premiers critères à prendre en compte pour envisager un soutien aux établissements.
- Des leviers d'influence indirects sur les écoles
Les aides, telles que les bourses, le développement de partenariats, le marketing territorial en tant que valorisation des atouts de l’agglomération, et la participation à l’animation de réseaux dédiés au soutien de ce secteur, sont autant de leviers envisageables pour la mise en œuvre d’une stratégie.
Enseignement supérieur public et privé : penser des articulations plutôt que des oppositions
Attirer de nouvelles implantations n’est pas une fin en soi. Il s’agit avant tout de s’assurer de la qualité et de la diversité de l’offre proposée.
- Une convergence public/privé dans le cadre de la « politique de sites » impulsée par l'État ?
Une certaine complémentarité existe entre les secteurs public et privé de l’enseignement supérieur. Il faut donc dépasser l’idée d’une hiérarchie à établir entre eux, et au contraire tenter d’approfondir leur mise en cohérence.
- Des motifs de coopération, mais un fond concurrentiel qui demeure plus que jamais présent
Un rapprochement entre ces deux secteurs peut trouver un intérêt de part et d’autre. Pour les établissements privés, il s’agit d’acquérir une plus grande reconnaissance académique. Pour les établissements publics, un rapprochement pourrait notamment permettre une meilleure valorisation de leurs enseignements au stade de l’intégration professionnelle des étudiants.
- Axes d'implication possibles pour la Métropole
À partir des diagnostics établis dans les différentes études de ce dossier, de premiers axes d’intervention, à creuser, semblent envisageables.
Axe 1 – Explorer (et porter à connaissance des établissements) les aspirations des bacheliers vis-à-vis de leurs études et de leur vie professionnelle future.
Axe 2 – Améliorer la lisibilité de l’offre de formation du territoire et ses débouchés en termes de métiers et d’emplois.
Axe 3 – Accélérer sur la problématique récurrente de l’anticipation des compétences.
Axe 4 – Explorer, décrypter (et porter à connaissance des étudiants et des établissements) les innovations, notamment pédagogique, émergeant au sein des établissements.
Axe 5 – Interroger l’enjeu de développement des formations courtes et des formations professionnalisantes sur le territoire.
Axe 6 – Accompagner les enjeux de réinvention de l’université.