Serge Delaigue, Service Départemental d’Incendie et de Secours : « On est le dernier maillon du système »
Interview de Serge Delaigue
directeur du SDIS, puis du SDMIS
Interview de Bernard Haumont
Bernard Haumont est professeur émérite à l’École d’architecture Paris Val-de-Seine et auteur de l’ouvrage La société des voisins avec Alain Morel, qui traite des enjeux de cohabitation et de partage de l’espace, notamment des « lieux intermédiaires », entre résidents d’immeubles d’habitat collectif.
Dans cet entretien, il revient sur différentes stratégies mises en place autour de l’habitat pour limiter les incivilités et garantir la propreté et la sécurité des espaces. La propreté est un des enjeux majeurs de cohabitation entre résidents d’un ensemble d’habitats collectifs et, par extension, un enjeu partagé par les habitants et usagers d’une ville.
La complexité du sujet réside dans le fait que la propreté est un concept relatif, dépendant de la façon dont des normes, explicites et, plus encore, implicites, se diffusent et sont appropriées par les citadins.
C’est aussi un concept contextuel : l’appréciation de la propreté peut être très variable selon les situations, l’environnement et les contraintes en présence.
La puissance publique détient alors un rôle essentiel pour fixer un cap en la matière, en s’efforçant d’être exemplaire, pour que les citadins soient incités à l’être également.
Pouvez-vous nous parler de vos travaux, qui portent principalement sur l’habitat ? Comment, par extension, abordez-vous les enjeux de propreté urbaine ?
Je ne me suis pas consacré aux questions de propreté en tant que telles, mais beaucoup plus aux questions d’habitat et de logement, avec deux points de vue. Un premier point de vue sociohistorique à travers les politiques de l’habitat en France depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Parallèlement, je me suis consacré à l’analyse des conditions d’habitat et de logement en France via différents travaux dont l’ouvrage « La société des voisins » (Éditions MSH) avec Alain Morel. Celui-ci est l’aboutissement d’un programme de recherche du ministère de la Culture qui avait notamment Lyon comme terrain d’enquête.
Quand on considère l’habitat, on ne regarde pas seulement le logement en tant que tel, mais tout ce qui concerne l’environnement de ces logements, cela s’étend à la ville tout entière. Il faut considérer les différentes échelles et les différents points de vue à partir desquels on peut analyser les pratiques et les comportements des résidents.
Comment ces échelles, celle du logement et celle de la rue, s’articulent-elles en matière de propreté ?
Nous avons beaucoup travaillé avec Alain Morel sur les « espaces intermédiaires » et la façon dont on passe, symboliquement mais aussi physiquement, de l’espace privé, celui du logement, à des espaces publics, la rue, les squares et jardins publics. Toute transition progressive entre ces espaces, du privé au public, soulève un certain nombre de problèmes dont, bien sûr, la propreté, qui sont pris en charge avec plus ou moins de succès par les copropriétaires, par les locataires, par les bailleurs et par la puissance publique.
Il y a eu différentes stratégies que l’on peut évoquer pour traiter de la gestion de ces fameux « espaces intermédiaires ». Dans les années 80 et 90, des bailleurs ont tenté de fermer ou de restreindre l’accès à l’environnement immédiat des logements et des bâtiments, via des stratégies dites de « résidentialisation ». Celles-ci ont notamment conduit à contrôler l’accès à l’environnement immédiat du logement avec l’installation de grilles autour des espaces communs attenants et de digicodes. Cela visait à limiter les attroupements de jeunes dans les cages d’escalier qui laissaient des mégots et salissaient les entrées d’immeuble. Il s’agissait d’empêcher l’accès à des personnes étrangères aux résidences, en faisant l’hypothèse que c’était ces personnes qui salissaient les halls d’immeubles et non les occupants eux-mêmes.
Cela s’est avéré plutôt efficace, ça a eu des résultats positifs au regard des objectifs visés de maintien de la propreté et, jusqu’à un certain point, en matière de sécurité. Il y avait toutefois des divergences d’appréciation de la part des résidents eux-mêmes, dans la mesure où cela introduit un contrôle de l’accès à la résidence et à ses espaces communs.
Il y a eu d’autres manières de faire, reposant sur l’esthétisation de la ville, avec la réalisation de fresques murales. Celles-ci se sont largement développées dans de nombreuses villes. Au-delà de rendre la ville plus belle, il s’agissait de limiter la possibilité de tagger ou de produire d’autres inscriptions considérées comme indésirables et sales dans la ville. Les fresques ont l’avantage de protéger les murs des résidences des tentatives de tag puisque les taggeurs respectent assez largement les œuvres murales dès lors qu’elles ont un caractère artistique. En termes de propreté des murs, il y a eu un résultat tout à fait positif.
L’autre aspect important de ce travail collectif dont « La société des voisins » rend compte, c’est l’idée qu’il existe des normes formalisées et parallèlement des normes sociales, plus ou moins collectives, plus ou moins partagées et plus ou moins implicites. Celles-ci sont souvent informelles, elles renvoient aux formes dominantes de la sociabilité locale, de l’habitat. Selon la nature de la résidence, les normes ne sont pas tout à fait les mêmes et ce qu’on appelle transgression et conformité ne revêt pas exactement les mêmes formes de pratiques et de comportements. La reconnaissance ou non de ces normes sociales, qu’elles soient explicites ou implicites, provoque des tensions entre les résidents. La question de la propreté tient alors une place relativement importante dans ces interactions.
Comme chacun sait, « l’enfer c’est les autres » : ceux qui salissent, ce sont bien évidemment les autres. La propreté est susceptible d’être un enjeu entre les autres et nous. Les autres se comportent mal et sont à l’origine des saletés et des dégradations. Ce type de constat est valable aussi bien dans l’environnement immédiat de la résidence que dans la rue. Ce « eux » et ce « nous » existent quel que soit l’environnement ; l’altérité est un enjeu essentiel à considérer dans l’appréhension des espaces urbains.
Quel regard spécifique la sociologie peut-elle poser sur la propreté urbaine ?
Il y a beaucoup de travaux sur la propreté à l’échelle du logement, comme ceux de Jean-Claude Kaufmann par exemple. Le propre et le sale sont un des axes structurant de l’organisation du logement. Il y a des pièces considérées concrètement et symboliquement comme plus propres que d’autres (l’entrée, le séjour, etc.) et inversement, d’autres restent sales (la cuisine, la salle de bain, etc.). Ceci renvoie à ce qui est de l’ordre de l’intime et de ce qui est public. À l’échelle de la ville, il y a de travaux sociologiques qui traitent de la propreté mais ceux-ci se focalisent davantage sur les déchets et les pratiques de tri des ordures. Ces sujets sont par ailleurs largement abordés par des ingénieurs, et restent globalement considérés d’un point de vue technique davantage que d’un point de vue sociologique ou psychosociologique.
Il y a des travaux intéressants qui traitent de la propreté mais pas forcément comme sujet premier, de façon indirecte ou annexe. La sociologue Dominique Lefrançois s’est par exemple intéressée à différentes formes de bricolage en ville : les façons dont les résidents dans de grands ensembles installent dans l’espace public des ateliers mobiles de réparation ou d’entretien de véhicules motorisés ou de meubles. Ces activités entrainent des déchets et de la saleté, mais ceci est toléré car cela s’accompagne d’un service rendu aux populations qui compense largement l’inconvénient engendré par ces activités.
Comment définiriez-vous la propreté urbaine ?
C’est très difficile à définir. Il y a des contextes culturels très variés dont il faut tenir compte. Par exemple, à Hong-Kong, il y a des cendriers publics tous les 100 mètres ou 200 mètres, et si vous jetez un mégot par terre, vous êtes susceptible d’être directement arrêté par la police. Ceci réduit fortement le risque que l’on salisse l’espace public. Les rues de Hong-Kong sont d’une propreté irréprochable. Autre exemple, à Alger, on observe une sorte de gradation : l’espace du logement est impeccable, les espaces intermédiaires comme les cages d’escalier sont un peu sales avec des papiers qui trainent, et l’espace public est relativement sale avec des déchets de toutes sortes dans les caniveaux. Ces différences marquent le rapport de soi aux autres, d’un groupe vis-à-vis d’un autre groupe.
En France, on retrouve pour partie cette forme de gradation de la propreté et de la saleté en fonction de la façon dont les espaces communs ou publics sont entretenus. Là où il n’est pas parfaitement entretenu par la puissance publique, cela ouvre en quelque sorte la possibilité de jeter des déchets. Il y a une sorte d’enchainement « logique » entre ce que fait la puissance publique et les comportements et pratiques des citadins. On constate une forme de circularité dans cette relation qui dessine un cercle vertueux ou au contraire un cercle vicieux.
La propreté urbaine me parait de fait difficile à définir tant elle est relative. En France, je ne crois pas que la propreté soit conditionnée à des différences sociales, mais plutôt à un contexte et des normes qui autorisent les comportements salissants ou au contraire interdisent de mal se comporter. Contrairement à ce qu’on peut trouver dans certains médias, il n’y a pas de comportement lié strictement à des appartenances sociales en termes de classes sociales ou même à des appartenances nationales ou ethniques. Cette circularité, « plus c’est sale, plus on salit, moins c’est sale, moins on salit » concerne toutes les catégories de population de manière transclasses et transculturelle.
L’état des espaces autour de l’habitat varie souvent entre des quartiers populaires et des quartiers plus aisés. Cela tient bien davantage aux moyens alloués à l’entretien qu’aux comportements en tant que tels des habitants. Dans un quartier résidentiel où il y a du personnel pour s’occuper des espaces semi publics, ceux-ci seront logiquement mieux tenus que dans un quartier populaire où le personnel est insuffisant en nombre pour bien entretenir correctement les espaces communs. Ce qui pourrait a priori apparaitre comme une différence de comportement selon la classe sociale est en réalité souvent un écart dans les moyens et ressources alloués au nettoiement. Il n’y a pas de comportements plus sales que d’autres liés aux appartenances sociales, c’est davantage le contexte qui détermine ces comportements.
Où et comment situe-t-on la frontière entre l’espace « sale » et l’espace « propre » ?
Je ne crois pas qu’il y ait une différence claire. On trouve à la fois des formes différenciées et des formes progressives de « sale » et de « propre ». Par exemple, les citadins qui ont des chiens n’ont pas vraiment l’impression qu’ils salissent la ville lorsque leur animal défèque dans le caniveau plutôt que sur le trottoir. Ils considèrent que si c’est dans le caniveau, alors ils respectent les normes. De la même manière qu’un enfant pourra être autorisé en urgence à faire ses besoins dans la rue. Si c’était un adulte, ça serait clairement un acte condamnable. Il y a une réelle relativité contextuelle associée à la propreté dans la ville. Le contexte et les contraintes du moment font varier la norme et rendent un acte acceptable ou non. On a aussi l’exemple d’un événement comme un match de foot. Personne ne sera heurté qu’à la fin d’un tel événement il y ait des canettes et des gobelets, des billets d’entrée et autres détritus sur le sol. C’est presque dans l’ordre des choses après un événement de ce type. Par contre, dans un autre lieu et un autre contexte, ces mêmes déchets sont considérés comme épouvantables.
Les individus participent aujourd’hui d’identités plurielles : selon les lieux et les moments, un trait identitaire et, potentiellement, un comportement, va l’emporter sur l’autre. De ce fait même, il peut y avoir des contradictions apparentes dans les façons de se comporter selon les contextes. Ceci est largement valable dans les attitudes et les comportements relatifs aux questions de propreté et de saleté dans la ville. Selon le moment, si l’on est seul ou avec un groupe, on se référera différemment à certaines normes, on les interprétera de façon variable. Le rapport à la propreté n'est pas un rapport stable, il est susceptible de varier selon les temps et les lieux.
La propreté ne serait donc pas un concept objectivable et mesurable d’après vous ?
Je n’ai pas de certitude en la matière. Il ne faut pas négliger le fait que c’est un concept relatif selon les contextes, les situations, la façon dont les normes sont intériorisées, etc.
Dans les façons dont certains médias classent les villes, il y a toujours un critère de propreté mais je n’ai jamais compris ce qu’il recouvrait précisément. Je ne sais pas comment il peut être mesuré autrement que par une appréciation visuelle, très simpliste, de l’état des rues et des trottoirs.
Sur le terrain politique, la propreté est pour autant un sujet d’importance. Si l’on prend l’exemple de la Ville de Paris, on voit que l’opposition de droite clame que la Mairie actuelle laisse une ville sale. La majorité s’en défend en disant que Paris n’est pas une ville plus sale que les autres et énumère toutes les mesures prises en matière de propreté. On est là bien dans un contexte où l’évaluation de la propreté renvoie à des valeurs idéologiques, presque de valeurs éthiques, qui fait que les uns vont trouver un lieu propre ou sale. Entre les deux, il y a toute une gradation. On voit que le jugement porté sur la propreté urbaine est fortement relatif et s’accompagne de valeurs d’ordre éthique, idéologique ou même politique.
Vous écrivez dans « La société des voisins » que les lieux urbains sont « les lieux privilégiés de confrontations entre différentes conceptions de la civilité, de la propreté, de la sociabilité et du savoir-vivre ». Comment ces confrontations se régulent-elles ?
Ces confrontations se régulent probablement par l’intériorisation de ce qu’on appelle l’« urbanité ». Il y a par exemple des travaux décrivant la façon dont des migrants algériens, des populations qui se déplaçaient à l’intérieur de leur pays et qui étaient en général agriculteurs ou éleveurs, venaient en ville et devenaient progressivement « urbains ». Des sociologues algériens expliquent que la saleté urbaine dans les villes d’Alger, d’Oran et de Constantine provient notamment du fait que ces populations, nombreuses, ne connaissent pas ou pas encore suffisamment les normes et les pratiques urbaines considérées comme acceptables et adéquates. Ces ruraux, arrivés en ville massivement, transportaient avec eux des pratiques, anodines de là où ils venaient, mais inappropriées dans un environnement urbain. L’acquisition des normes de propreté urbaine, comme d’autres traits d’urbanité d’ailleurs, est un processus complexe, qui peut être long, puisqu’il s’agit essentiellement de normes informelles, non écrites.
En France, le contexte est très différent. Je ne sais pas si ce même raisonnement peut s’appliquer pour nos métropoles. Maintenant, beaucoup de populations d’origine immigrée sont de seconde ou de troisième génération et donc l’intériorisation des normes est faite. Ce qui se joue parfois est plutôt de l’ordre de la transgression ou de comportements à la marge, principalement développés par les jeunes générations. Cette transgression est une forme d’affirmation de soi ou d’affirmation de groupe. Pour être reconnu comme étant quelqu’un, il faut dans certaines situations transgresser. Cela renvoie à des formes de domination sociale non explicites où, pour exister, pour soi et pour les autres, il faut transgresser la norme, qu’elle soit formalisée ou informelle. Cela dit, à ma connaissance, ces formes de transgression qui existent dans des quartiers de nos métropoles portent davantage sur les nuisances sonores que sur des dégradations et la saleté de l’espace urbain.
Comment la propreté se négocie-t-elle au quotidien entre les usagers de l’espace public ?
J’ai tendance à penser qu’en ville, elle ne se négocie pas. La place publique ou la rue sont seulement des endroits où l’on passe, et non des endroits où l’on se tient, contrairement à l’espace du logement. Il n’y a pas d’enjeu permanent d’appropriation des espaces publics car ce sont des lieux qui appartiennent à tous ou à personne d’ailleurs.
Dans les parcs publics, beaucoup de municipalités ont fermé les bacs à sable pour éviter que les animaux ne fassent leurs besoins dedans. Étant donné qu’il est quasiment impossible d’interdire de façon pratique l’accès des animaux aux jardins publics, il est plus simple d’éliminer le bac à sable et donc de limiter l’espace de potentielles déjections. On est dans une situation où il n’y a pas de consensus possible entre les propriétaires d’animaux et les parents de jeunes enfants qui souhaiteraient pouvoir utiliser des bacs à sable dans ces espaces publics.
L’enjeu d’appropriation qui peut exister dans les parcs publics, et les éventuels besoins de régulation, sont réglés de fait par les horaires. Des groupes d’usagers vont s’approprier l’espace à différents moments de la journée. À certaines heures, ce seront les boulistes qui vont occuper l’espace, à d’autres moments, des adolescents qui vont jouer et discuter, ou encore des mères de famille avec leurs enfants. Parfois il y a conflit sur ces espaces, mais cela se règle assez naturellement par le jeu des temporalités au sein d’une journée ou selon les jours de la semaine.
Dans la rue, à part des formes explicites de contrôle par la police, il n’y a pas de consensus et de négociation à proprement parler sur les enjeux de propreté. Il y a bien sûr des normes sociales implicites de la propreté qui peuvent exister, mais ça ne donne pas lieu à des négociations en tant que telles. Il y a toutefois certaines formes de régulation que l’on peut mentionner. Quelques lieux semblent culturellement protégés : devant les écoles, devant les églises, etc. Ou encore, dans les rues très commerçantes par exemple, les commerçants eux-mêmes veillent à ce qu’il se passe devant leur boutique. Ils sont investis dans le maintien de la propreté sur leur pas-de-porte et éventuellement leur rue. Par ailleurs, il peut y avoir des disputes entre riverains parce qu’un chien a déféqué sur un trottoir ou que quelqu’un a laissé des flaques d’huile avec sa moto, etc.
Comment qualifieriez-vous le rôle des acteurs publics en matière de propreté urbaine ? Quelle complémentarité y a-t-il entre la puissance publique et les individus en la matière ?
Ils sont déterminants. J’inclue, dans les acteurs publics, les sociétés sous-traitantes en charge de la propreté. On le voit bien lorsqu’il y a des grèves des éboueurs par exemple, le spectacle de la ville change du tout au tout quand les tas d’ordures s’amoncellent et les odeurs se répandent. Si les pouvoirs publics ne garantissent pas un minimum de propreté, alors les comportements sont libérés de toutes normes et de toutes contraintes pour participer à la saleté de la ville. Pendant les grèves, il y a au début des tas de déchets relativement bien organisés, mais si ça dure un peu, ça devient vite un vrai bazar, puis la panique à bord quand les rats apparaissent.
L’exemplarité de la puissance publique en matière de propreté me semble essentielle. Plus un espace est propre plus il restera propre, le nettoiement urbain est primordial au départ. Je crois que c’est la chose la plus importante. Plus le nettoiement sera bien fait et de façon fréquente, plus les citadins auront tendance à respecter cette propreté première.
L’exemplarité de la puissance publique peut se décliner dans les résultats mais aussi dans la manière de faire, en faisant la démonstration que la collectivité agit. Dans cette perspective, elle peut s’efforcer de rendre visible son action en matière de propreté. Ceci montre que la puissance publique, sous une forme ou sous une autre, prend soin de nos espaces et que, de cette manière, elle prend soin de nous.
S’agissant de la responsabilité des citadins et de la façon de la renforcer, le sujet est largement débattu. L’association des Grands Sites de France a par exemple décidé de retirer des poubelles sur certains sites en mettant en avant ce principe de responsabilité. Il s’agit d’habituer les visiteurs à repartir avec leurs poubelles et à ne rien laisser sur place. À l’inverse, d’autres institutions pensent qu’il faut multiplier les poubelles publiques facilement accessibles pour favoriser les gestes responsables. Ce sont des approches différentes, le débat est complexe et reste ouvert à ma connaissance.
Interview de Serge Delaigue
directeur du SDIS, puis du SDMIS
Interview de Lucie Vacher
VP de la Métropole de Lyon Enfance, Famille et Jeunesse
Article
A priori, pour le grand public, le Grand Lyon n’est pas une place forte du rap hexagonal. Pourtant, de nombreux acteurs ont solidement posé depuis 30 ans les fondations de la scène locale, à l’échelle d’une agglomération qui regorge de talents cachés.
Article
Comment incarner les « modes de vie » dans des situations du quotidien ? Cette fiche propose des éléments de définition, de tendance, de benchmark et liste des enjeux sur les liens entre modes de vie et façons d’habiter un territoire.
Interview de Frédérique Jacob
Maitresse de conférences en géographie à l'Université de Lille
Interview de Jérémy Camus
Vice-président du Grand Lyon chargé de l’Alimentation
Interview de Benoit Granier
Docteur en Science Politique
Étude
Cette synthèse des articles publiés pendant le confinement s'intéresse aux tendances émergentes et aux sujets mis à l’agenda des institutions publiques avec la crise du Covid-19.
Ce dossier s’intéresse aux méthodes « douces » pour modifier le comportement des citoyens et changer les normes.