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Risques sanitaires

Étude

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Date : 29/06/2004

Santé : Chronologie nationale
Risques sanitaires

1981-82 (autour de) : Apparition du virus du SIDA (acronyme de Syndrome d'Immuno-Déficience Acquise). Il a touché 40 millions de personnes dans le monde en moins de vingt ans, dont 11 millions sont décédées (2.3 millions en 1997). Le continent africain concentre le plus de cas (70%).

1981-82 : Premières contaminations de bovins en Grande Bretagne. Un procédé de fabrication de farines animale, remanié en 1980 pour un gain d'énergie, pousse les industriels à réduire la température d'exposition des farines. Il faut attendre juillet 1989 pour que l'Union Européenne interdise partiellement l'exportation de viande britannique. Une relation entre l'ESB (Encéphalopathie Spongiforme Bovine) et une nouvelle variante de la maladie de Creutzfeld-Jacob est établie.
L'opinion publique découvre à cette occasion que les vaches sont devenues carnivores (mais l'apparition des farines animales date de près d'un siècle). Méfiance croissante envers les produits alimentaires.

1983 : Initiatives prises par le Comité Français d'Education pour la Santé (CFES), pour agir en faveur de la prévention des accidents de la vie courante. Mise en place de dispositifs de recueil d'informations épidémiologiques, de législations, de réseaux d'alerte, campagnes nationales de communication, formation d'intervenants médico-sociaux et éducatifs. C'est au début des années 80 que des équipes de chercheurs en santé publique réalisent et publient les premières études françaises sur les accidents de la vie courante. Jusque-là, on parle très peu de ces accidents qui tuent pourtant davantage que les suicides ou que les accidents de la route.
[Définition : Les accidents de la vie courante se définissent comme étant les accidents survenant au domicile ou dans ses abords immédiats, sur les aires de sports ou de loisirs, à l'école, et tous ceux survenant à un autre moment de la vie privée, à l'exception des accidents de la circulation, du travail, des suicides et des agressions. Direction générale de la santé]

1986 : L'"incident" de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) provoque une très forte sensibilisation des opinions publiques occidentales aux risques technologiques majeurs.

1987 : Le rapport Brundtland popularise le concept de développement durable.

1990-91 : Entrée dans une nouvelle ère qui verrait le passage de la médecine à la santé, autrement dit une approche plus globale de la santé, selon la thèse défendue par Jean-François Girard dans Quand la Santé devient publique (Hachette, 1998).
Notamment en raison de l'épidémie de Sida, de l'affaire du sang contaminé, de la menace sur le système de Sécurité Sociale, de la persistance ou émergence de pathologies (hépatites, Ebola, résistance du cancer, prion, recrudescence de pathologies anciennes comme la tuberculose), remise en cause du mythe de la médecine conquérante, soucis accru pour l'efficacité des établissements de soin, pour la sécurité et pour la transparence en matière d'information médicale.
A l'issue de ces drames, la santé devient aussi un enjeu de société. Un débat public s'organise sur des questions et enjeux ayant à la fois des dimensions sanitaires, économiques et éthiques : risques liés à l'environnement, questions éthiques posées par les manipulations génétiques, choix liés à la maîtrise des coûts et de qualité des soins, questions d'inégalité sociale dans l'accès aux soins.
Renforcement du rôle de l'Etat, rôle croissant des associations (notamment en lien avec le drame du Sida et la mise en place des réseaux santé) et prise en compte nouvelle des revendications des citoyens-malades dans leur droit à se faire entendre et à peser sur les choix de santé.
Les années 90 voient la multiplication des réglementations (procréation médicalement assistée, anesthésie, périnatalité), la mise en avant systématique de de la notion de vigilance (hémovigilance, biovigilance, toxicovigilance, etc.), et le foisonnement institutionnel lié à la montée en puissance des préoccupations de santé : création d'une multitude d'établissements, renforcement de la Direction générale de la Santé, création d'une dizaine d'agences, notamment l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé, l'Agence Française du Sang, l'Agence du médicament, l'Etablissement français des greffes, l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé, l'Agence de sécurité sanitaire des aliments, l'Institut de veille sanitaire.

1992-93 : Invention de la notion de sécurité sanitaire, qui concerne les risques liés aux systèmes de santé eux-mêmes (produits pharmaceutiques et médicaux, infections nosocomiales c'est-à-dire contractées lors d'un séjour à l'hôpital).

1994 : Affaire du sang contaminé. Elle fait apparaître qu'il y a eu poursuite de la distribution de lots contaminés par le virus du Sida de 1985 à 1988 aux patients hémophiles, retard dans la mise en oeuvre d'un dépistage obligatoire lié à une rivalité industrielle entre la société américaine ABBOTT et l'Institut français Pasteur, poursuite des collectes de sang dans les lieux à risques tels que les prisons et non rappel des transfusés. L'affaire se situe sur le terrain du droit pénal de la responsabilité. Des poursuites sont notamment engagées contre deux dirigeants du Centre National de la Transfusion Sanguine (CNTS) et contre trois ministres, Georgina Dufoix, Laurent Fabius et Edmond Hervé, tous les trois mis en examen en septembre 1994. Le réquisitoire définitif du parquet conclut à un non-lieu, jugement globalement confirmé par la Cour de Justice de la République en mars 1999.

1994 : Une étude du Haut Comité de la Santé Publique estime que l'état de santé de la population française ne dépend que de 15 à 20% de l'effet direct du système de soins, le reste dépend des facteurs sociaux (comportements individuels, environnement social et économique).

1996 : Une étude de l'Organisation Mondiale de la Santé estime que la pollution serait responsable du raccourcissement de près de 8 mois de l'espérance de vie, en France, cette année-là. Plus de la moitié de cette réduction serait due aux émission des véhicules routiers.
Selon l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), ces maladies, avec 34 692 décès en 1996, seraient la deuxième cause de décès derrière les cancers.

1997 : Carrefour, après Monoprix, créé sa gamme de produits "bio". Ce secteur est passé des points de ventes spécialisés à la grande distribution et représente un chiffre d'affaires de 3,5 milliards de francs en 1997. Après la première percée qui avait eu lieu dans les années 1960 (babas cools, élites aux préoccupations de minceur et de santé), le bio rencontre un véritable engouement, dans un contexte de peurs alimentaires et malgré un surcoût de 20 à 30% environ. Fait rare, la demande pour les produits bio continue d'être supérieure à l'offre, d'où l'obligation pour la France d'avoir recours à des importations (30 000 tonnes en 1997). Après une indifférence voire une hostilité des chambres d'agricultures et des pouvoirs publics, les exploitants sont désormais soutenus dans leur démarche.
[Définition : un produit bio doit contenir plus de 95% d'ingrédients issus de l'agriculture biologique. Celle-ci pratique le respect des cycles des saisons, la récolte des fruits et légumes à maturité, l'association et la rotation des cultures, l'utilisation d'engrais naturels et des traitements naturels à l'encontre des parasites, l'accès au plein air pour les animaux, leur alimentation "bio" et des traitements thérapeutiques "doux". Les produits bio sont soumis, avant d'être mis en vente, au contrôle d'un des trois organismes certificateurs qui délivre la certification "Agriculture Biologique" (AB).]

1998 (juin) : Parution du rapport du professeur Roques sur la dangerosité des drogues. Son classement place l'alcool dans le groupe des substances les plus dangereuses avec l'héroïne et la cocaïne, alors que le cannabis n'arrive qu'en troisième position. Il rappelle que l'on compte 20 000 décès liés à l'alcool chaque année, contre 228 par overdose. Ce rapport pousse à la remise en cause de la hiérarchisation des drogues et à une modification législative et judiciaire qui n'est toujours pas réalisée.

1998 (1er juillet) : Loi qui réorganise les conditions de contrôle et de suivi des produits médicaux.2001 (été) : Alertes concernant les risques liés aux médicaments, notamment à propos d'un médicament, la Cérivastatine, utilisé dans le traitement contre le cholestérol et commercialisé par les laboratoires Bayer et Fournier. Parmi l’ensemble des cas recensés à l'échelle mondiale, on dénombre rapidement 53 décès. Cette affaire pose la question de la transparence dans le domaine de la sécurité sanitaire.

2001 (été) : Alerte déclenchée par l’Institut de Veille Sanitaire avec la recrudescence de la syphilis qui est plus généralement un signal d’alerte sur le relâchement des comportements de prévention en matière de relations sexuelles. On note parallèlement une recrudescences des cas de Sida.