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Les rites funéraires à l'épreuve de la laïcisation

Illustration représentant un tas de calaveras

Étude

La mort est un objet anthropologique fondamental de toute société. Au Grand Lyon, ce sujet est peu présent dans le débat public et n’a pas encore étudié de façon prospective alors qu’il est important dans la gestion de l’espace urbain et qu’il s’y joue des choses importantes. En effet, on juge une société à la façon dont elle enterre ses morts.

Aborder la question de la place des cimetières dans la ville de façon gestionnaire n’est pas facile et y répondre encore moins car les pratiques évoluent. En utilisant l’angle de la prospective et par le détour de la question de la transformation des rituels funéraires et de ce qu’ils suscitent dans l’articulation entre la laïcité et le religieux au sein d’un même ensemble social, se dessinent des pistes de réflexion.

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Date : 31/07/2013

« Il n'existe pas de société sans rituel funéraire. Son universalité est sans doute l’un de ses premiers traits caractéristiques. Aucune société ne se débarrasse du corps mort comme s'il n'avait, dès lors qu'il ne vit plus, aucune importance », explique le sociologue Patrick Baudry (2005, p. 189).

Les rites funéraires sont une des caractéristiques communes à l’ensemble des populations humaines, partout sur la planète et depuis des temps très anciens, à tel point que la prise de conscience de la mort signe pour beaucoup l’acte de naissance de l’humanité et de la culture. De très nombreuses sociétés humaines inhument leurs morts, notamment les Chrétiens, les Juifs ou les Musulmans. D’autres les font brûler, en particuliers, dans les sociétés orientales bouddhistes ou hindouistes.

Quelles que soient la variété et l’ancienneté de ces rites funéraires, ils ont en commun de constituer un temps mis en ordre par des croyances communes. Ainsi, en s’insérant dans un maillage de références sacrées, le rite funéraire religieux s’organise à partir des croyances qui définissent ceux qui les observent, telle que la nature de l’existence ou le sens conféré à la mort. La façon dont une société comprend la mort et accompagne ses défunts réfère ainsi à ce qu’elle est au plus profond d’elle-même.

Dans ce contexte, l'étude apporte des réponses à 2 questions ponctuelles : comment, en matière de ritualité funéraire, articuler les cadres laïc et religieux dans un même ensemble social ? Et que disent la laïcisation et l’évolution de nos rituels funéraires ?

 

Sommaire : 

 

1. Comment articuler les cadres laïcs et religieux ?
1.1. Qu’est-ce qu’un rite ?
1.2. Rites funéraires ou funérailles
1.3. Différentes dimensions des rites funéraires
1.4. Rites funéraires ; quels invariants ?
1.5. Quelles disparités irréductibles entre les différentes religions ?
1.6. Cadre et contexte laïc funéraire de la République française
‣ ‣   En conclusion

2. Les évolutions des rites et leur laïcisation : vers de nouveaux rituels ?
2.1. Quelles sont les principales évolution des rites ?
2.2. Comment articuler évolution des rites et invariants ?
2.3. L’avènement de nouveaux rites ?
‣ ‣   Conclusion : vive le bricolage sérieux ?

Annexe : Interviews
‣ ‣   Vincent Cao, Pagode bouddhiste de Sainte-Foy-lès-Lyon
‣ ‣   Nathalie Giaconia et Élisabeth Bernard, Pastorale sacramentelle et liturgique de Lyon
‣ ‣   Richard Wertenschlag, Grand rabbin régional, Lyon
‣ ‣   Kamel Kabtane, Recteur de la Grande Mosquée de Lyon
‣ ‣   Laurent Blanchard, Responsable lyonnais des Pompes Funèbres Générales (PFG)
‣ ‣   Gaëlle Clavandier, Sociologue au Centre Max Weber, Université de Lyon