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L'expérience prospective de la Communauté Urbaine de Lyon

Texte de Patrick Lusson

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Date : 01/02/2006

« En lançant la démarche Millénaire 3, je pensais que mon rôle d’homme politique était de fixer clairement le cap à suivre, d’affirmer, sur la durée, une volonté de construire un projet d’agglomération qui soit une véritable vision politique, mais aussi de m’appuyer sur les acteurs, forces vives et société civile, pour nourrir le processus d’élaboration du projet, redonnant de la sorte toute sa place au débat public contradictoire.
Rôle prééminent du politique et ouverture sur la société sont indissociables. Que l’un des deux termes de l’équation soit abandonné, et c’est tout le processus qui s’arrête. » Raymond BARRE

La démarche Millénaire 3 est lancée officiellement le 1er décembre 1997 par la réunion du Comité des Sages dont s’est entouré Raymond Barre. Il s’agit de 10 personnalités (5 lyonnaises : Bruno Bonnel, PDG d’Infogrammes ; Annie Chanut, présidente de la CCI Nord-Isère ; Michel Foucher, directeur de l’Observatoire européen de géopolitique ; François Juillet, scientifique ; Régis Neyret, journaliste ; 5 non lyonnaises : Guy Aubert, physicien ; Jean Boissonnat, économiste ; Jean Debaecker, banquier ; Jean-Baptiste de Foucauld, inspecteur des finances ; Renzio Piano, architecte, toujours avec cet esprit d’ouverture et de pluridisciplinarité), chargées d’accompagner la réflexion prospective tout au long de son déroulement, en émettant visions, suggestions et avis sur le devenir de la métropole lyonnaise et sur les travaux conduits par la Mission Prospective. Leur assiduité et leurs apports seront variables et liés à leur responsabilité professionnelle laissant plus ou moins de disponibilité.

Les interventions de Régis Neyret, François Juillet et surtout de Jean Boissonnat et Jean-Baptiste de Foucault imprégneront et orienterons particulièrement la réflexion collective.
Ce jour-là, Raymond Barre a défini très clairement sa commande politique et ses conseils méthodologiques en posant deux questions et proposant deux préconisations très simples dans leur énoncé :
Question 1 : Comment faire pour que Lyon ne soit pas à nouveau déclassée dans la compétition des villes européennes ?
Question 2 : Comment faire pour améliorer la cohésion sociale de l’agglomération lyonnaise, particulièrement ségréguée socio-spatialement.
Préconisation 1 : ne pas faire de prospective en chambre, ouvrir les fenêtres sur la Société civile et faire participer à la réflexion toutes les bonnes volontés disponibles à la construction collective d’un projet, seule façon d’aller vers plus de cohésion sociale.
Préconisation 2 : ne pas se comparer aux autres agglomérations françaises, cela n’a aucun intérêt, mais s’ouvrir largement aux comparaisons européennes, seules en mesure de nous aider à répondre au défi de la compétitivité.

Forte de ce viatique précis et mobilisateur, la Mission Prospective a imaginé, inventé ce qu’a été la démarche Millénaire 3.