Quelle formule de développement adopter pour la métropole lyonnaise ?
Pour Franck Tannery, chercheur auprès du laboratoire Euristik et de l'Université Jean Moulin Lyon 3, on a tendance à opposer la métropole spécialiste, illustrée par des villes comme Toulouse, Birmingham, Grenoble, Francfort, à la métropole généraliste, où le niveau d'excellence s'exerce dans une multitude d'activités (Barcelone, Paris, Milan…). Mais une troisième forme de métropole émerge avec la mondialisation de l'économie et des échanges : la métropole multispécialiste.
Le développement repose alors sur plusieurs pôles de spécialisation locale, chaque pôle bénéficiant d'un niveau d'excellence par rapport aux autres métropoles.
C'est le cas de Montréal pour les biotechnologies et le multimédia, de Seattle pour l'informatique et l'aéronautique, de Genève pour les organisations internationales et financières, de Stockholm pour les télécoms, l'électronique, l'aéronautique…. Une fois posées ces données, quelle peut être la trajectoire lyonnaise ?
Or, Lyon n'est pas une métropole spécialiste . Est-elle alors généraliste ou multispécialiste ? L'enjeu, en cette période charnière, consiste bien à choisir entre ces deux formules stratégiques. À défaut, il existe un risque fort de commettre des erreurs majeures dans les investissements. Quel que soit le choix final entre les deux formules de développement métropolitain, il sera nécessaire de s'appuyer sur quatre leviers : passer d'une logique de coup à une logique de polarisation sur des activités considérées comme stratégiques, accélérer et densifier les flux économiques sur ces secteurs cibles, favoriser la fertilisation croisée entre les acteurs pour développer les innovations techniques, sociales, organisationnelles dans ces secteurs ; enfin, renforcer les fonctions métropolitaines faibles, pour compléter les pôles de spécialisation locale.