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Grand Londres : les acteurs économiques avancent leurs pions

Texte de Christian Lefèvre

Texte écrit pour la revue M3 n°4

Le monde économique londonien s’exprime aujourd’hui sur des sujets importants comme la construction d’un nouvel aéroport, l’arrivée de la grande vitesse, le devenir des sites olympiques, le développement des zones périphériques, voire la politique culturelle. Retour sur une montée en puissance.
Date : 20/01/2013

L’entrée en politique des milieux économiques londoniens remonte au début des années 1980, notamment avec la création des urban development corporations par le Premier ministre britannique Margaret Thatcher. Au cours des années 1980-2000, les partenariats public-privé se sont multipliés dans les villes, et, dans certains cas, des plans stratégiques de développement ont été élaborés. Puis, la création de la Greater London Authority (GLA) en 2000 a accéléré le mouvement, le nouveau maire élu, Ken Livingstone, ayant progressivement tissé des liens étroits avec les milieux économiques. Ces derniers, plutôt bien structurés autour de quelques associations comme la London Chamber of Commerce ou London First, ont répondu favorablement aux sollicitations de la mairie. Dans un premier temps, les milieux économiques sont entrés dans l’exécutif londonien en occupant des postes de conseiller du maire. Les liens se sont ensuite formalisés grâce à une structure de représentation comme le London Business Board, qui rassemble les principales associations patronales. Ils se sont très vite renforcés à travers la participation active, et au plus haut niveau, des entreprises dans la London Development Agency, l’agence de développement de la GLA, et, plus tard, Think London, devenu London & Partners, l’agence de promotion internationale du Grand Londres. Au milieu des années 2000, un organe spécifique, la Private Liaison Unit, a même été créé au sein de la GLA afin de maintenir et de développer ces relations.

Les entreprises ont investi pour participer
La sollicitation du maire a porté aussi sur la contribution des entreprises à l’élaboration des nombreuses stratégies que la loi sur Londres faisait obligation à la GLA d’établir et de mettre en oeuvre. Là encore, les firmes ont répondu positivement et ont participé activement : élaboration de la stratégie de développement économique, de la stratégie sur les transports, etc. C’est ainsi que les entreprises ont créé, le plus souvent au sein de leurs structures de représentation, des missions et cellules stratégiques spécifiques, en charge non seulement de répondre aux demandes du maire (voire de l’État et des autres collectivités locales),mais aussi de définir et défendre les orientations de développement qu’elles jugent essentielles pour le devenir de la capitale britannique. Cette mise en place progressive a permis aux acteurs économiques de devenir des interlocuteurs de premier plan concernant l’avenir de Londres.