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Faire du collectif avec des individus

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Conférence de Lilian Mathieu, sociologue et chercheur au centre Max Weber.

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Date : 06/03/2008

L’individualisme et l’autonomie, ces conquêtes de l’homme moderne ont déjà une très longue histoire. A travers ce cycle de conférences-débats, le Conseil de développement du Grand Lyon et l’ENS LSH vous invitent à réfléchir sur les modalités du vivre ensemble dans une société d’individus. Le parcours proposé combine 3 questions :
● Quelles sont les formes actuelles de l’individualisme ?
● Les ressources mobilisées par les individus pour agir sur la société doivent-elles confortées ?
● Comment l’acteur public peut-il se saisir de ces évolutions pour concevoir le tissage du collectif aujourd’hui ?Nous avons souhaité vous offrir, à la suite de chaque conférence, une synthèse sous forme de vade-mecum où vous retrouverez la teneur de l’exposé, afin de tisser avec vous un lien tout au long du cycle.

LA CONFÉRENCE

1. « Individu » et « collectif », une opposition frontale ?
2. Les obstacles à la révolte collective
3. Un collectif plus respectueux des individus ?
Les mobilisations collectives contemporaines montrent aussi que des individus a priori réticents au mouvement collectif développent des récits de grève prenant la forme d’une révélation – celle de la force du collectif quand la lutte aboutit. Contrairement à ce que suppose la pensée libérale, le véritable individu n’est pas une monade isolée, mais un être pleinement social qui peut trouver dans le regard de ses semblables la reconnaissance de son indispensable singularité.

ÉCHO DES DÉBATS

Le boycott n’est pas une forme nouvelle de mobilisation collective. Mais attaquer l’image de marque et la respectabilité d’une entreprise est novateur et efficace. Ainsi des informations révélant que « Nike » vendait des produits issus du travail d'enfants dans certaines de ses usines.
Les révoltes de banlieues sont des formes de protestation, de réaction, mais sont-elles pour autant une forme de revendication ? Gérard Mauger parle d’émeutes proto-politiques pour qualifier les événements de banlieue de 2005 : leur faiblesse est de ne pas ouvrir sur un projet politique ou de formuler une proposition de changement.
Si le goût pour les luttes collectives est assurément générationnel (expérience fondatrice de mai 68 pour une génération), le facteur de « disponibilité biographique » est décisif : les 30-50 ans sont moins présents dans les luttes (charges familiales, travail).