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Comment "l’affirmative action" vint à l’Afrique du Sud

Texte d'Eric Cediey

Les transferts d’une technologie invisible (octobre 2002).

Date : 01/01/2002

Cet article veut traiter d'un moment particulier de l'histoire de l'affirmative  action en Afrique du Sud : celui de son entrée sur les espaces publics sud-africains.  La délimitation du sujet va procéder d'une certaine violence méthodologique,  dont la part d'arbitraire pourra être discutée. Ainsi, l'idée que l'apartheid  contenait déjà une sorte d'affirmative action pour les Afrikaners n'est pas  reprise ici, bien que cet argument ait parcouru la rhétorique politique sud-africaine  récente. Il est vrai qu'une certaine forme du "black empowerment" des années  quatre-vingt-dix a pu rappeler, par ses fondements et par ses montages financiers,  l'"Afrikaner empowerment" des années cinquante - si ce n'est que celui-ci  avait bénéficié d'un fort interventionnisme étatique . Mais, en ce qui concerne  les politiques du travail, on ne pourra trouver une réelle continuité entre  l'affirmative action d'aujourd'hui et les politiques de "civilised labour" du passé que si l'on perd de vue qu'à ces dernières, des règles de "colour bar" (barrières raciales) furent indissolublement liées. Sous l'apartheid et  le régime de ségrégation qui l'a précédé , la promotion des Afrikaners s'est  appuyée, dans son principe et dans ses méthodes, sur l'exclusion et l'exploitation  des "non-Blancs". La politique préférentielle contemporaine en Afrique du  Sud, qui exclut les quotas de ses méthodes, prétend à l'intégration sous un  principe d'égalité restaurée...