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Projets numériques et SHS

Interview de Christine BERTHAUD

Responsable du Service d'Ingénierie Documentaire de l'ISH de Lyon

<< Contrairement à ce que l’on entend communément, les chercheurs en SHS utilisent depuis longtemps le numérique, ne serait-ce parce qu’ils font un fort usage des bases de données >>.

Interview de Christine Berthaud, responsable du Service d’Ingénierie Documentaire  (SID) de l’Institut des Sciences de l’Homme (ISH).

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Date : 29/10/2009

Qu’est-ce que le Service d’Ingénierie Documentaire (SID) de l’Institut des Sciences de l’Homme de Lyon (ISH) ?

L’Institut des Sciences de l’Homme  (ISH) est une unité mixte du CNRS qui a pour autres tutelles l’Université Lyon 2 et Ecole Normale Supérieure-Lettres & Sciences Humaines (ENS-LSH). L’ISH fait également partie du réseau des Maisons des Sciences de l’Homme qui comprend 22 maisons dans toute la France. Ce réseau a notamment  pour objectif de favoriser la mutualisation de la recherche dans le domaine des sciences de l’homme et de la société. Concrètement cela se traduit par une regroupement de laboratoires soit dans des structures thématiques : telle par exemple, une maison spécialisée en archéologie du Moyen Orient comme la Maison de l’Orient et de la Méditerranée de Lyon ; soit dans des structures pluridisciplinaires comme l’Institut des Sciences de l’Homme (ISH) de Lyon.
Cela se traduit aussi par une mutualisation des services : informatique, documentation… L’ISH aujourd’hui, c’est dix-huit laboratoires de toutes disciplines SHS (littérature, économie, histoire, linguistique, sociologie, etc.), soit environ quatre cent personnes logées dans les murs. Autour gravitent environ neuf cents personnes associées. L’ensemble de ces personnes bénéficie des services proposés par l’ISH.

Le Service d’Ingénierie Documentaire (SID) a donc plusieurs missions dans ce contexte (cf. encadré).
Au départ, il n’y avait pas de vraie politique documentaire commune. Certains laboratoires avaient et ont toujours, leur propre centre de documentation très spécialisé. Il n’y avait de commun qu’une grande pièce où étaient stockées des revues scientifiques une fois qu’elles avaient tourné dans les laboratoires. Toutefois, en 1997, la direction a voulu mettre en place une vraie politique documentaire. Cette dernière a été fondée sur la mutualisation et l’utilisation de l’électronique et l’informatique. A l’époque, c’était une démarche très novatrice. On avait donc mis en place un outil, commun à tous les laboratoires,  qui était multilingue et multi-écriture. Cela voulait dire que l’on pouvait à la fois cataloguer en chinois, japonais, anglais, allemand, etc. et faire des recherches multilingues également. Il s’agissait là du premier outil de ce type. A partir de cette période, de nombreux projets autour du numérique se sont développés. On venait entre autres en appui aux programmes de recherche existants dans l’institut afin d’aider à la conception et à la réalisation de bases de données.

 

Les missions du Service d’Ingénierie Documentaire de l’Institut (ISD) des Sciences de l’Homme (ISH)
Les missions du SID sont doubles :
 Aspect documentation
Les membres du SID conçoivent et réalisent des outils pour gérer la documentation. A ce jour, ils ont participé à la mise en place d’un groupe de travail incluant Lyon 2, Lyon 3, la MOM et l’Enssib afin de réfléchir à l’utilisation de logiciels libres pour l’informatisation des outils proposés.
Le SID a également œuvré pour la mutualisation des abonnements : tous les laboratoires de l’ISH ont accès à tous les abonnements électroniques de l’Université Lyon 2 et de l’ISH.
Appui à la recherche
Les membres du SID sont impliqués dans des projets d’édition électronique, dans la mise en place d’outils de gestion de conférences e-conf (Gestion de toute la conférence : envoi des appels à communication, réception des communication, envoi aux referees, organisation et programmation). Ils offrent une expertise et responsabilité techniques pour la mise en place des projets de recherche.
C’est le SID qui assume le fonctionnement de Hal-SHS, en particulier le contrôle des dépôts et les actions de formation auprès des chercheurs

 

Quels sont les projets numériques dans lesquels est impliqué le SID ?

Dans les années 2000, l’ISH a commencé à travailler avec le Centre de Communication Scientifique Directe. L’objectif était que l’ISH et par voie de conséquence le réseau des maisons des sciences de l’homme ait une archive ouverte. Or, à l’époque, il s’est trouvé que la direction du département SHS du CNRS avait un projet similaire et elle a finalement demandé au Service d’Ingénierie Documentaire de prendre en charge ce projet et de travailler avec le Centre de Communication Scientifique Directe (CCSD) pour la mise en place de la partie SHS de HAL-Archives ouvertes .

En parallèle, nous avions inscrit dans le contrat quadriennal (2007-2010) un projet mobilisateur autour de l’édition critique et/ou de corpus numérique . L’ENS-LSH qui proposait des services équivalents à ceux de l’ISH via notamment son unité numérique et le SID de l’ISH se sont associés pour répondre ensemble à un appel d’offre lancé par le Très Grand Equipement ADONIS (TGE-Adonis) (cf. encadré ci-dessous) et notre projet MuTec  (Mutualisation d’Outils numériques pour les éditions critiques et les corpus) a été retenu.

 

TGE ADONIS
Le TGE-Adonis est une infrastructure mise en place par le CNRS en 2007 et qui est destinée à favoriser le développement d’outils pour la numérisation des ressources en SHS. Ce projet vise une mise en réseau des acteurs, des projets, des actions impliquées dans les problématiques liées au numérique pour les SHS. TGE-Adonis est une infrastructure légère qui incite, coordonne, anime sans se substituer aux différents opérateurs de documentation, édition, diffusion des connaissances scientifiques.
Le TGE-Adonis coordonne différents axes et soutient des projets innovants.

 

Il s’agit d’un projet de partage, d’accumulation et de diffusion des technologies et des méthodologies qui émergent dans le champ de la recherche pour l’édition critique de textes et de corpus. Dans un premier temps, ce projet a été mené au niveau local en collaboration avec le cluster 13 . Aujourd’hui, il a été reconduit prend une autre dimension puisque son champs d’action est devenu national.

 

Quel est l’apport du numérique dans ce genre d’édition ?

Il est central. Avec la navigation hypertexte, le chercheur comme l’étudiant peuvent se « promener » dans le texte, faire des recherches plein-texte ou par mot-clés, aller d’une page à l’autre sans perdre le fil de leur recherche. Cela démultiplie les modes d’accès au contenu des documents et cela ouvre des champs de possibilités considérables. Les logiciels permettent de faire des statistiques sur des termes et de faire toutes sortes de comparaisons (éditions successives d’un même texte). Les apports sont essentiellement qualitatifs : le passage au numérique pour les éditions textuelles correspond à un effort de structuration, de formalisation et de normalisation, par exemple, une note de bas de page d’une édition scientifique papier est assez sommaire, dans sa version numérique elle peut-être « typée » note historique, philologique, d’identification de nom de personne ou de lieu…
Nous avons différentes formes de travaux en cours dans ce domaine. Par exemple, nous travaillons à partir de la documentation rassemblée par Flaubert pour l’écriture de son roman Bouvard et Pécuchet . Ainsi les chercheurs peuvent avoir accès à des sources qui sont normalement archivées en bibliothèque.

Nous travaillons aussi avec le laboratoire LIRE  sur la mise en ligne de gazettes du 18e siècle. Cela constitue, pour les historiens notamment, une documentation très riche car ils ont accès à la numérisation de tous les exemplaires des gazettes. Là encore, c’est un accès aux sources considérable qui ouvre des perspectives de recherches très importantes.
Nous faisons de la mise en ligne simple mais parfois, lorsque celle-ci est associée à un projet de recherche spécifique, nous proposons des fonctionnalités différentes.

Nous sommes partenaires d’un autre projet, qui se nomme pour l’instant « la bibliothèque des sciences sociales » financé également par le TGE-Adonis. C’est un projet qui implique l’Enssib, revues.org et l’ENS-LSH via un de ses chercheurs. Il s’agit là de numériser et de rendre accessibles à tous une collection de textes fondateurs pour les disciplines des sciences.

 

S’agit-il de demandes des chercheurs ? Sont-ils demandeurs de ce type de ressources pour faire évoluer leurs pratiques professionnelles ?

Nous ne travaillons qu’en étroite collaboration avec les chercheurs. Il s’agit de demandes émanant de leur part. Mais c’est un peu plus complexe que cela. Il y a aussi une demande de la part des institutions qui investissent dans le numérique ; souvent sur la demande des politiques. C’est un contexte général qui induit qu’il y ait des demandes en matière de numérique. Mais, il faut bien se rendre compte que les chercheurs sont heureux de trouver de telles sources en libre accès. Sinon, ils sont obligés de faire des demandes dans des bibliothèques universitaires ou nationales qui ne peuvent pas toujours y répondre favorablement. Le numérique ouvre de véritables voies d’accès aux sources et en conséquence, il propose des perspectives de recherche riches qui n’auraient sans doute pas émergé avec le papier. L’offre entraîne la demande dans un contexte politique incitateur. Cela modifie les façons de travailler ou pour être exacte, cela en propose de nouvelles qui s’ajoutent aux plus anciennes.

« Contrairement à ce que l’on entend communément, les chercheurs en SHS utilisent depuis longtemps le numérique, ne serait-ce parce qu’ils font un fort usage des bases de données »

Le numérique est-il particulièrement présent dans les pratiques professionnelles des chercheurs en SHS ?
Contrairement à ce que l’on entend communément, les chercheurs en SHS utilisent depuis longtemps le numérique, ne serait-ce parce qu’ils font un fort usage des bases de données.
On a souvent une vision très caricaturale de la recherche en SHS où on s’imagine le chercheur dans une bibliothèque, prendre des notes avec un papier et un crayon sur un livre ancien. Cela existe encore, certes. Les deux modèles sont en fait concomitants.
Toutefois, on constate aussi que les chercheurs en SHS sont très intéressés par le numérique. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les dépôts sur HAL-archives ouvertes. On constate vite que la partie SHS est très active. Lorsque j’ai créé la partie SHS sur HAL, les physiciens étaient sceptiques sur la participation des chercheurs SHS dans cette archive. Ils étaient satisfaits parce que cela permettait de couvrir l’ensemble des domaines mais ils n’étaient pas très confiants dans le dynamisme des SHS. Ils ont été surpris !

 

On a effectivement l’impression que les sciences dures ont pris le pas du numérique très rapidement contrairement aux SHS ?

Ceci est à circonstancier. Ce n’est pas le cas pour toutes les sciences dures. Par exemple, les chimistes ne déposent rien ou presque sur les archives ouvertes. Il est difficile d’avoir un regard global. Les disciplines SHS,  comme les disciplines « sciences dures », sont différentes les unes des autres. Si on regarde discipline par discipline, on se rend compte que le dépôt ne dépend pas de la frontière « sciences dures »/SHS. Il y a des disciplines en « sciences dures » qui ne déposent pas du tout et d’autres oui. On a le même cas de figure en SHS. Il est vrai que les littéraires déposent peu tandis que les sociologues, les historiens ainsi que les économistes déposent beaucoup.

 

A quoi cela est-il dû ?

Ceci est fortement dépendant des pratiques de publication. En littérature par exemple, les chercheurs publient beaucoup de livres ; contrairement en économie où les articles priment. Il est plus facile de mettre en ligne un article qu’un ouvrage complet.
Il faut replacer cette réflexion sur les archives ouvertes sur la durée. En France, le phénomène est très récent. Il existe depuis 10 ans tout au plus. Les choses vont encore évoluer. C’est un vrai bouleversement dans les pratiques d’édition, de diffusion et tout cela est lié à l’évaluation des chercheurs. Pour l’instant, les chercheurs sont évalués sur leur publication papier, même si les institutions incitent les chercheurs à utiliser l’édition numérique, elles ne comptabilisent pas ces productions. Le chercheur est donc pris dans un paradoxe important : d’un côté, il sent l’importance du numérique et d’un autre, son évaluation se fait quasiment uniquement  sur ces productions papier.
On est dans une période d’« entre-deux ». C’est un phénomène en train de se « faire ». Beaucoup de revues n’ont pas fait évoluer leurs systèmes éditoriaux et comptent beaucoup sur le papier ; alors qu’en parallèle, le numérique se développe fortement. C’est cette tension qui est importante à comprendre.

 

Qu’entendez-vous par « systèmes éditoriaux » ?

Les revues SHS lancent des appels à communication auxquels les chercheurs répondent. Ensuite, elles publient les contributions reçues et sélectionnées. On pourrait très bien imaginer que les revues aillent puiser sur les archives des articles qui les intéressent et fassent un numéro spécial à partir de ce type de publications. Cela se pratique dores et déjà dans certaines branches de la physique. Il y a plein de choses à imaginer. Les revues pourraient imaginer ne plus être payées par abonnement mais plutôt pour la diffusion numérique des articles qu’elles publient. Certes cela bouleverse le système économique mis en place ; mais de toutes façons, il va falloir penser à ces évolutions. Certaines revues vont pouvoir passer le cap. D’autres non. C’est aujourd’hui qu’il faut y réfléchir.

 

En d’autres termes les freins au développement des outils numériques d’édition ne proviennent pas seulement d’une frilosité des chercheurs, mais aussi d’un système installé depuis de nombreuses années qui demandent à être réformé ?

Il est évident que les chercheurs n’adhèrent pas tous très spontanément à ce nouveau mode d’édition. Mais, cela est normal. Il faut du temps.
Néanmoins, il faut bien se rendre compte que maintenant, le numérique fait partie intégrante de notre vie quotidienne, que l’on est à un moment charnière où le papier et le numérique sont très présents l’un et l’autre. L’évolution globale se fera progressivement et en profondeur. L’évolution individuelle inhérente à chaque chercheur se fera en fonction des carrières, des volontés, des disciplines voire des âges. Il est évident qu’un chercheur en fin de carrière qui a toujours eu le même mode de publication ne va pas spontanément déposer sur des archives ouvertes ou militer pour faire évoluer les systèmes éditoriaux. La jeune génération, quant à elle, pousse à l’utilisation de ces outils.

 

La région Rhône-Alpes et plus particulièrement le territoire de la métropole lyonnaise vous paraissent-ils actifs en matière d’édition électronique ?

De l’extérieur, cette région est connue pour être très dynamique et très riche en matière de développement du numérique. Il est vrai, que sur la région, il a eu un dynamisme important autour du numérique ; ne serait-ce que parce qu’il y a ici des acteurs et des institutions actifs en la matière : l’Enssib, l’ISH, la Maison de l’Orient et de la Méditerranée (MOM), le Centre de Communication Scientifique Directe, Lyon 2, etc. et parce qu’il y aussi des équipes de recherche qui ont investi le numérique très tôt. Il y a un potentiel très fort à Lyon.

La Région s’est toujours préoccupée du numérique notamment via différents projets dont Brain . Aujourd’hui, à travers les clusters, la région continue à développer des projets autour du numérique.

 

Grâce à votre travail au sein du SID, vous pouvez avoir une vision globale sur ce qui se passe au sein de la communauté de chercheurs en SHS. Vous semble-t-il que les chercheurs aient compris les enjeux de l’édition numérique ?

Il est difficile de généraliser. Mais toutefois, les choses ont beaucoup évolué ces derniers temps. Lorsque nous avons commencé dans les années 2000, on constatait beaucoup de questionnements et de réticences. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. On a des questions encore mais elles sont plus ouvertes.

Le principal frein concerne vraiment la méconnaissance juridique : les chercheurs ne savent jamais s’ils ont le droit ou non de mettre leurs publications en ligne, ils méconnaissent leurs contrats avec les éditeurs. Il y aurait, à ce niveau, un gros travail de formation à effectuer et ce, notamment sur les questions relatives aux notions de propriété intellectuelle.

Toutefois, les chercheurs comprennent bien qu’ils gagnent en visibilité et en citation. Pour l’anecdote, il y avait une remarque qui surgissait souvent au début des archives ouvertes : « Je n’ai pas besoin de publier via les archives ouvertes, car j’ai ma page perso ». Aujourd’hui, les chercheurs ont compris que ce sont là deux supports très différents. Lorsqu’ils mettent leurs publications sur une page personnelle, elles ne sont pas bien référencées, elles ne sont pas aussi visibles que sur un site institutionnel d’archives ouvertes et elles ne sont pas pérennes.

 

Pensez-vous que ces outils numériques, tel HAL, peuvent créer des collaborations interdisciplinaires ?

Cela peut, oui. Mais à la marge. Si les chercheurs concernés sont à la marge de leur discipline, le cas peut plus aisément se présenter. Mais, les chercheurs qui mettent en place ce type de démarche n’ont pas attendu les archives ouvertes pour créer des partenariats avec des chercheurs de disciplines différentes. Disons que dans ce cas, les archives ouvertes sont des « catalyseurs ». Elles facilitent des partenariats interdisciplinaires entre chercheurs qui pratiquent déjà ce genre de démarche.
Il y a un autre avantage aussi : les archives ouvertes rendent très rapidement visibles les publications d’un domaine. Si le chercheur fait une recherche par mot-clé et par domaine, il va vite trouver ce qu’il cherche.

 

Quels types d’évolution voyez-vous pour les prochaines années ?

Outre le fait que nous sommes entrain de diversifier les formes de médias (sons, images, vidéo), il me semble que les prochaines évolutions concernent les services associés. Diffuser et transmettre de l’information sont des choses que l’on sait faire. Mais on peut imaginer de meilleurs services associés. Par exemple, lorsqu’on fait une recherche il pourrait nous être proposé des liens vers des sites dédiés aux questions traitées dans les articles sélectionnés. On pourrait aussi faire comme sur le site Amazon, et proposer d’autres articles en lien avec le thème choisi ou d’autres articles sélectionnés par des chercheurs de même discipline. Il y a de nombreuses possibilités à explorer pour faciliter l’accès à l’information et son appropriation.

Une des grandes difficultés va être de gérer, de structurer cette masse d’information et de faire en sorte que l’on puisse trouver facilement ce que l’on cherche. Le prochain défi va donc être de pouvoir gérer la quantité.
Il va aussi falloir que nous nous questionnions sur la complémentarité de tous les outils proposés (HAL, Persée, Revues.org…).

Comment un usager va-t-il faire pour trouver le bon outil qui lui fournira la bonne information. Quand vous êtes du sérail, vous savez à peu près où chercher des informations, sur quel site, avec quel moteur de recherche, etc. Mais si vous ne faites pas partie de la communauté scientifique, cela relève d’une véritable gageure. C’est vraiment complexe. C’est sans doute à ce niveau là que nous avons aussi à travailler. Il est vrai que les jeunes générations naviguent vite sur Internet mais cela ne veut pas dire qu’elles ont accès à la bonne information et qu’elles savent la traiter.
Tout est encore à imaginer et c’est pour cela que c’est une période intéressante et motivante car si l’on fait le parallèle avec la production et la diffusion de la connaissance via le papier, on peut se dire que nous sommes sans doute en train, de seulement réaliser les incunables du numérique.