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La soierie lyonnaise, entre tradition et innovation (archives)

Photo d'un métier à tisser

Dossier

À Lyon, la soie est un emblème, une image de marque, un patrimoine et un véritable capital symbolique. La fabrique des soieries a en effet occupé une place prépondérante dans le développement de Lyon et de son bassin entre le 16e et le 19e siècle.

Depuis 1538 et le privilège de la fabrication des tissus de soie accordé par François Ier aux négociants lyonnais, la soierie a transformé la vie du territoire de multiples manières : création d’un paysage urbain particulier, avec les immeubles canuts de la Croix-Rousse ; conflictualité économique et sociale en avance sur son temps avec les révoltes des canuts de la première moitié du 19e siècle ; essor des industries mécaniques, à partir des métiers à tisser, et chimiques, avec des colorants puis des fibres artificielles

À une échelle plus globale, ce secteur a accompagné la naissance de la banque moderne, grâce aux capitaux accumulés par les négociants en lien avec le modèle de la division du travail entre négociants et fabricants.

Au fil des siècles, l’extension géographique de la fabrique des soieries a permis à l’agglomération lyonnaise, pour la première fois de son histoire, de se trouver au cœur d’un véritable hinterland économique : culture du ver à soie dans la vallée du Rhône et en Ardèche, essaimage du travail à façon dans un rayon de 100 km autour de Lyon ; essor au 19e siècle de tous les maillons de la filière textile, dans l’Isère, la Loire et l’Ain.

De cette longue histoire subsiste aujourd’hui quelques grandes maisons comme Prelle ou Tassinari & Chatel, ainsi qu’une foisonnante descendance dans la filière des tissus techniques. Mais surtout, il faut reconnaître à la soierie lyonnaise d’avoir posé les fondations de la matrice économique et territoriale dans laquelle nous vivons encore aujourd’hui.
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Date : 20/04/2015