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Histoire du quartier de la Part-Dieu

Interview de René PROVOST

Photographie du quartier de la Part-Dieu
Quartier de la Part-Dieu© Stéphane Autran
Architecte en chef de la Part Dieu

<< La transformation du quartier de la Part-Dieu passe par la réalisation de lieux de rencontre et l’ouverture sur un nouveau tissu urbain >>.

René Provost est  architecte en chef du quartier de la Part-Dieu de 1990 à 2004.

Propos recueillis par Stéphane Autran, le 29 septembre 2010.

 

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Date : 28/09/2010

Avant de devenir architecte en chef de la Part-Dieu, quel a été votre parcours professionnel ?

Diplômé de l’école d’architecture de Strasbourg, je débarque à Lyon en 1966 en ne connaissant personne. Après plusieurs essais, je suis embauché un peu par hasard dans l’agence de Jean Zumbrunnen. Les deux barres de logements Moncey-Nord sont en cours de construction. Je commence ma carrière dans un préfabriqué, au milieu de la cour de la caserne des Cuirassiers !

Mes premiers projets menés avec Jean Zumbrunnen sont le parking hélicoïdal et les halles de Lyon, puis la tour EDF. Au sein de son équipe d’une quinzaine de personnes, je participe à différents projets jusqu’à son décès prématuré en 1975. Avec Charles Delfante, Jean Zumbrunnen était architecte en chef de la Part-Dieu tout en étant architecte d’opération. Delfante était plutôt « l’homme public » alors que Zumbrunnen était très en retrait. Les idées de ce dernier ont été battues en brèche par des lâchages successifs face aux pressions des promoteurs…

Après son décès, je me suis engagé avec Charles Delfante. Je deviens coordonnateur des projets de la Part-Dieu et plus précisément à l’époque de la partie Est avec l’aménagement du boulevard Vivier Merle, l’arrivée du TGV et de la gare. Entre 1980 et 1990, je coordonne l’ensemble des réalisations au milieu d’une quinzaine d’architectes.

 

Comment s’effectue votre nomination en tant qu’architecte en chef du quartier de la Part-Dieu ?

Je participe à un concours. Mes concurrents sont Richard Plottier et Vittorio Gregotti. Je pense avoir été choisi grâce à mon antériorité, je connaissais très bien l’histoire de la Part-Dieu. En 1990, je suis nommé architecte en chef de la Part-Dieu. Je reste à ce poste jusqu’en 2004, soit quinze ans. De 1966 à 2004, j’ai toujours travaillé de près ou de loin  sur le territoire de la Part-Dieu. En 1984, je pars à Paris pour étudier le projet du musée du Louvre. J’enchaîne ensuite de grands projets en France ou à l’étranger. Même en travaillant sur le stade de France, je conserve ma mission lyonnaise. Je suis resté 15 ans architecte en chef de la Part-Dieu.

Dès ma nomination, je refuse d’être architecte d’opération à la Part-Dieu. La séparation des deux fonctions entre l’urbaniste du quartier et les architectes permet d’avoir le recul nécessaire par rapport à la qualité des projets. J’avais constaté que les deux casquettes étaient un peu nuisibles au résultat des opérations. N’ayant pas d’agence d’architecture à faire vivre, je me préserve et je garde une certaine liberté.

 

Quelles sont vos premières conclusions sur la situation du quartier quand vous démarrez votre mission ?

J’arrive dans une situation difficile où, même en connaissant bien le quartier, je mets six mois à me « faire une religion ». La conjoncture économique est difficile : une succession de projets capotent, faute de promoteurs ou d’investisseurs. Des concours sont organisés mais n’aboutissent pas… Nous nous sommes alors concentrés sur le sol avec la remise en cause de toute la circulation, aussi bien piétonne qu’automobile. Les circulations piétonnes et automobiles sont les difficultés majeures du quartier et renforcent son caractère déshumanisé. Je me suis inspiré des textes de l’écrivain Marie Desplechin. Elle a décrit la situation de manière terrible !

Il faut se rappeler du paysage de la Part-Dieu à l’époque, éventré par des voies très larges, des trémies et des autoponts sur la rue Paul Bert et l’avenue Félix Faure ! Il y a eu au départ des résistances : certains services de la Communauté urbaine me disaient que je mettais à plat toutes les idées nobles de la Part-Dieu ! J’ai résisté. Aujourd’hui, je pense que beaucoup de gens ont oublié les changements et les remises en question qu’il a fallu impulser.

 

Quelles sont vos préconisations pour améliorer l’urbanisme du quartier ?

La typologie de la Part-Dieu se présentait sous la forme d’une sorte d’îlotage : chaque propriétaire veut rester dans son coin, si possible entouré de murs. En tant qu’urbaniste, c’est un peu l’inverse qu’on souhaite pour un quartier : il faut réaliser des lieux de rencontres, de contacts. La transformation s’est avérée très difficile. Le quartier doit s’ouvrir au tissu urbain alentour. La rue Garibaldi doit devenir un boulevard urbain afin de permettre aux gens de traverser le quartier. Les trémies et tranchées actuelles sont des barrages. L’ouverture est la principale de mes préconisations. Pour moi, un bâtiment doit être ouvert sur la rue, sur une place, qu’il y ait une fluidité des rencontres…

Mais les architectes sont souvent jaloux de leur rôle et de leur position et cela se traduit dans l’architecture des bâtiments édifiés. J’ai enfin proposé des préconisations d’ordre esthétiques comme de cacher les éléments techniques disgracieux disposés sur les toits-terrasses.

 

Le système de passerelles piétonnes surélevées est-il remis en cause dès le début de vos réflexions ?

Oui. Le système de passerelles fonctionne à condition qu’il soit généralisé. Et encore, il bute partout aux limites de son périmètre, c’est-à-dire quand les cheminements aériens doivent retrouver le niveau du sol. Dès le projet Moncey Nord, le système n’a jamais fonctionné correctement. La circulation prévue à R+4 dans les immeubles puis la jonction aérienne vers le centre commercial est perfectible.

C’est un constat : le réseau de passerelles est une belle idée technocratique mais il ne fonctionne pas. On ne peut pas imposer des trajets aux piétons, les faire monter, descendre, remonter, etc. Ce ne sont pas des souris blanches ! A cela s’ajoute le problème du climat, les températures et le vent ne sont pas toujours cléments à Lyon. Nous avons fait réaliser une étude sociologique sur la pratique des passerelles piétonnes surélevées. Il en ressort leur très faible utilisation, environ 10% des piétons les empruntent. Nous prenons la décision « d’élaguer les branches mortes » c’est-à-dire de démolir la plupart des passerelles, plus d’un kilomètre sera détruit progressivement.  

La rue Bouchut a été complètement ouverte et est devenue un boulevard piétonnier. Nous avons démoli la passerelle qui courait tout le long de la rue. Je suis satisfait d’avoir supprimé une voie de circulation pour élargir le trottoir, nous avons un vrai boulevard piétonnier qui va depuis la gare jusqu’à la rue Garibaldi. Il n’y avait que les rues du centre commercial qui permettaient de traverser le quartier d’Est en Ouest ! L’entrée de la bibliothèque côté Bouchut, était un vrai cloaque, la petite placette que nous avons réalisée a réglé le problème.

Le boulevard Vivier Merle a été entièrement remanié par la suppression des passerelles et des autoponts. Nous avons éclairci l’entrelacs de circulations routières et rendu l’usage multimodal. Maintenant, on peut dire que l’ensemble « se tient ». La perspective est dorénavant complètement ouverte, depuis le cours Lafayette jusqu’à la manufacture des tabacs.

Il faut bien se rappeler qu’il y avait cinq à six voies sur le boulevard Vivier Merle ! Le dimensionnement de la voirie était assez délirant : de véritables « autoroutes urbaines » avaient été décidées ! Supprimer une voie a été une bataille très compliquée ! Je suis fier de l’avoir gagnée et on peut dire que ça ne fonctionne pas plus mal aujourd’hui ! Mon analyse était qu’il ne fallait surtout pas attirer des voitures à la Part-Dieu. Le quartier était devenu un carrefour de blocage formidable. Personnellement, je n’ai jamais eu de voiture. Je suis convaincu que la ville ne peut fonctionner qu’avec un minimum de voitures tout en développant évidemment les transports en commun.

Nous avons enfin repensé entièrement le fonctionnement de la rue Garibaldi, la suppression des trémies, la remise de toutes les circulations au niveau du sol, etc. Le projet programmé actuellement reprend l’ensemble de nos préconisations.

J’ai eu un allié précieux en la personne d’Henry Chabert, premier adjoint à l’urbanisme de la ville de Lyon, qui a tout de suite compris l’intérêt de la démarche et adhéré à mes idées. Il a été l’homme de la situation. Tout ce qui a été fait à la Part-Dieu depuis 1990 et qui est toujours en œuvre aujourd’hui, découle de notre vision pour le quartier.

 

Y a t’il eu des tentatives de créer des aménités et de donner un sens à la dalle actuelle?

Oui. Le système de passerelles peut fonctionner s’il est facilement accessible et s’il permet les rencontres. Il faut pouvoir provoquer une attraction, une attirance… Nous avons délimité un quadrilatère entre la rue Bouchut et la rue Deruelle au nord et entre le boulevard Vivier Merle et l’avenue Garibaldi où nous confortons le niveau R+6 de la dalle. Je préconise de remplacer les dalles sur plots inconfortables par un meilleur revêtement. J’imagine aussi de couvrir la rue Servient.

 

Comment la gare de la Part-Dieu s’insère-t-elle dans le quartier alors qu’elle n’était pas prévue ?

La gare était effectivement prévue aux Brotteaux. Le boulevard Vivier Merle est à l’époque l’arrière-cour du quartier, c’est une sortie de secours pour les différents bâtiments comme le centre commercial ou la bibliothèque. A partir du moment où l’on décide de faire la gare à la Part-Dieu, il faut évidemment ouvrir le quartier à partir de celle-ci. La sortie de secours s’est transformée en entrée principale du centre commercial.

Nous avons réalisé la couture entre la gare et le centre commercial en créant un pôle multimodal de transport. La trémie routière du boulevard Vivier Merle est reculée afin d’amorcer une piétonisation de l’axe et de permettre le flux très important. Mais nous nous trouvons face à une mauvaise appréciation : dès le départ, la SNCF n’a pas vu assez grand. Il faudra certainement refaire la gare mais les travaux seront considérables et prendront une dizaine d’années.

 

Architecte en chef du quartier, quel est votre position face aux tours ?

Je suis un adepte des tours, c’est aussi une vieille histoire puisque j’ai participé aux tours EDF et Crédit Lyonnais. Lors du projet de construction de la tour du Crédit Lyonnais, l’architecte New-Yorkais retenu, Cossuta, associé de Peï, a demandé à Jean Zumbrunnen si un architecte lyonnais pouvait l’assister. A la demande de Zumbrunnen, je suis parti à New-York un an et demi. Avoir travaillé pour Zumbrunnen fut une grande chance pour moi. Il m’a permis de rencontrer Peï, et donc de travailler plus tard sur le Louvre, avec Michel Macary, architecte en chef de la Part-Dieu durant la période 77-90 avec Charles Delfante ! La collaboration avec Macary s’est poursuivie avec la conception du stade de France de 1994 à 1998.

J’ai visité beaucoup de tours lors de mon séjour aux Etats-Unis. J’ai été frappé par la qualité des halls publics à leurs pieds. Les esplanades créées sont souvent de grande qualité, comme par exemple la Sears Tower à Chicago. Les halls publics favorisent la rencontre, ils sont équipés de cafés, de commerces. On peut même passer d’une tour à une autre comme entre la Trump et IBM à New York. La frontière avec la sphère privée se situe au pieds des ascenseurs.

Plus tard, par des règles d’urbanisme, j’ai voulu imposer à la Part-Dieu cette interférence entre le public et le privé par l’intermédiaire d’une esplanade publique au pied des tours. Les promoteurs Français ne se sont pas du tout fait à cette idée ! La tour Oxygène est une fois de plus une tour « égoïste » : repliée sur elle-même.

Je ne préconise pas de forme particulière pour le corps des tours. En revanche, j’ai beaucoup insisté sur la qualité de son sommet. Le Corbusier a inventé la notion de « cinquième façade ». Dans un bâtiment, on « récupère » l’espace pris au sol pour le mettre en terrasse. J’ai introduit la notion de « sixième façade ». Au niveau du sol, l’espace reste utilisable et aménagé avec soin et le toit devient la sixième façade. Je me suis battu pour avoir des tours aux toits caractéristiques à la manière des célèbres Citicorp, Empire State Building, Chrysler building, etc.

Comme aux Etats-Unis, une tour ne doit pas avoir de noms inscrits sur les façades. En revanche, le sommet doit être remarquable, on ne doit pas voir les installations techniques et surtout, il doit disposer d’un étage panoramique. Dans toutes les villes que j’ai visitées, le sommet d’une tour est un lieu touristique incontournable : il permet de voir la ville de manière panoramique.

A mon grand regret, je n’ai pas réussi à l’imposer à la Part-Dieu ! Je ne comprends pas cette frilosité qui existe à l’échelle de la France. Je n’y vois pas un problème de rentabilité, cela coûte éventuellement un ascenseur de plus mais on peut vendre des services à l’étage… Il y a eu environ une douzaine de projets de tours imaginées par l’architecte Didier Noël Petit avec différents promoteurs. Pour le lot R l’architecte appliquait les préceptes que j’avais édictés mais malheureusement aucune de ces tours n’a vue le jour. La tour Oxygène n’a pas suivi cette idée et reste finalement assez insipide. La prochaine tour In City ne prévoit pas non plus, a priori, d’étage panoramique…

Je n’ai pas inventé toutes ces préconisations, je les ai juste constatées lors de mes voyages ! Pourtant, aucune n’a été mise en œuvre à la Part-Dieu ! Lyonnais, quand vous recevez des amis, la meilleure façon de leur faire découvrir la ville, c’est d’un point de vue panoramique. Le restaurant de la tour du Crédit Lyonnais est une alternative mais la vue reste partielle…Au pied de la pyramide du sommet, ça aurait été formidable !

 

Le marché des tours est quand même assez restreint en France…

Oui, c’est assez paradoxal. Le développement tertiaire de tours à la Part-Dieu reste très lent alors que la situation géographique de Lyon est exceptionnelle. La ville est située sur un axe nord-sud et est-ouest et est en contact avec l’Allemagne, la Hollande, la Belgique, l’Italie, etc. Je n’ai jamais compris pourquoi les investisseurs hésitent tant. Lyon est à deux heures de Paris, les prix de l’immobilier y sont deux fois moins élevés. La nouvelle tour Oxygène est occupée en grande partie par la SNCF et c’est le nouveau centre commercial qui l’a rendue possible. Il y a pourtant aujourd’hui un lobbying politique intense afin d’attirer les acteurs économiques.

 

Aviez-vous réfléchi à la future silhouette urbaine du quartier ?

Nous avons réalisé une maquette où nous avions prévu six ou sept tours supplémentaires qui participaient à la skyline de Lyon. Pour ancrer l’image des tours à la Part-Dieu j’ai parlé de « colline européenne » en écho à la colline qui travaille (la Croix Rousse) et la colline qui prie (Fourvière). Je propose trois hauteurs : 80, 110 et 140 mètres. J’insiste pour que la tour du Crédit Lyonnais soit le phare du quartier. De son sommet, nous pouvons regarder dans toutes les directions, aucune tour ne devant la dépasser.

Le profil de Lyon doit être dominé par Fourvière, j’insiste pour qu’aucune tour ne fasse changer la perspective sur Lyon. Je ne sais pas si les Lyonnais tiennent beaucoup à ce que la Vierge domine Lyon mais si la tour Incity culmine à 200 mètres, cela risque à mon avis de faire du bruit !

 

La Part-Dieu des années 60 et 70 comporte des monuments architecturaux marquant leur époque, datés, plus ou moins réussis… Dans les années 80 et 90, on a plus de mal à trouver des édifices emblématiques ?

C’est vrai, ce sont souvent des bureaux aux murs rideaux assez banals. A l’époque, le sud de la rue Paul Bert s’urbanise avec la caisse d’allocation familiale puis la halle de sport. La façade Est de la gare, vers la place de Frankfort se développe mais globalement c’est une période d’accalmie. Je trouve que les réalisations à l’Est de la gare sont très convenables…même si elles ne « respirent » pas beaucoup et sont très axées sur la rentabilité. Du moment que les édifices respectent le gabarit, l’architecte en chef ne peut pas dire grand chose ! Je n’ai pas beaucoup eu l’occasion de faire appliquer mes préconisations car peu de bâtiments se sont construits durant cette période.

Plus globalement, je suis désolé par le cloisonnement du quartier qui se poursuit : beaucoup de propriétaires ont rajouté des grilles. Ce n’est pas propre à Lyon, c’est dans l’air du temps mais je ne pense pas que cette démarche ait une efficacité. Nous nous dirigeons vers un urbanisme sécuritaire plutôt déprimant ! Il ne date pas d’hier puisque dès 1977, nous avions reçu un courrier de la préfecture nous demandant si la tour EDF était capable de résister à l’explosion d’une bombe !

 

Si vous aviez tous les pouvoirs en tant qu’urbaniste du quartier, quels seraient vos rêves pour l’améliorer ?

On est dans un exemple de mutation de quartier rendu extrêmement compliqué. Nous avons réussi la voirie, il reste à finir l’avenue Garibaldi. Le centre commercial est le pêché originel de la Part-Dieu. Il faudrait donc le remanier profondément ainsi que la gare. La transformation du quartier de la Part-Dieu passe par la réalisation de lieux de rencontre et l’ouverture sur un nouveau tissu urbain.

Toute la vie sociale de la Part-Dieu se trouve dans le centre commercial ou à la gare. Dans mon projet figurait la traversée du centre commercial depuis la gare : les visiteurs rentraient par une rampe dans le centre commercial puis la traversée se poursuivait par la rue Servient que nous avions couverte.  Evidemment, le projet déménageait tellement de boutiques qu’il n’a pas été accepté. Le centre commercial est très difficilement transformable. Rien que rendre accessible et installer de la végétation sur les terrasses entraînerait un problème dans la structure du bâtiment.

Les promoteurs ont pesé tellement fortement qu’il a été très difficile de lutter contre eux… Quand Jean-Louis Solal, président de la SCC, a présenté son centre commercial de 110.000 mètres carrés, la SERL n’a pas pu refuser. A l’époque, les investisseurs ne se bousculaient pas sur la Part-Dieu. Le centre commercial est le premier « os » du quartier. C’est à l’époque une boite complètement fermée. Il n’était pas question de l’ouvrir sur les rues : on doit rentrer pour consommer. Jean-Louis Solal voulait que l’on installe un tapis roulant entre la tour du Crédit Lyonnais et le centre commercial afin d’amener les gens à l’intérieur plus rapidement ! Et il n’était pas question d’installer des boutiques sur le chemin à l’extérieur.

 

Est ce que vous savez si l’équipe d’architectes travaillant actuellement sur le quartier a eu connaissance de vos travaux ?

Je ne sais pas. A part la construction de nouvelles tours et la reprise de la rue Garibaldi, les possibilités sont limitées. Mais nous sommes dans un monde d’image où la réalité virtuelle nous donne l’illusion qu’on peut faire beaucoup de choses… comme par exemple marcher pratiquement deux kilomètres sous un tunnel ! Vivant au Caire depuis quelques années, où il y a tout à faire en matière d’urbanisme, je peux vous dire que j’ai pris du recul avec nos manières de pratiquer qui induisent un gaspillage d’énergie et de moyens considérables !