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Les nouvelles technologies et l'évolution des start-up

Interview de Rieul Técher et Nicolas Loubet

Rieul Técher et Nicolas Loubet
Initiateur de la MYNE et co-fondateur de CELLABZ

<< Notre intention est de diffuser un rapport inclusif à la technologie >>.

La Métropole de Lyon conduit une étude prospective sur les start-up du territoire et s’appuie notamment sur les témoignages des entrepreneurs et porteurs de projets. Cette interview a été réalisée dans ce cadre.

Rieul Técher est initiateur de La MYNE, « Manufacture des Idées et des Nouvelles Expérimentations », un tiers-lieu situé à Villeurbanne qui réunit une communauté d’acteurs engagés sur des projets qui participent de la transition écologique.
Nicolas Loubet est co-fondateur de
CELLABZ qui a pour ambition de faciliter l’appropriation des technologies émergentes, notamment la blockchain. Plusieurs membres collaborent sur le programme de recherche et d’expérimentation DAISEE, « Decentralized Autonomous Interconnected Systems for Energy Efficiency » qui s’inscrit dans le mouvement des « Internets de l’Energie ».

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Date : 19/07/2018

Pouvez-vous me parler des activités et/ou des projets soutenus par le tiers-lieu La MYNE sur la transition énergétique ?

Plus qu’un projet ponctuel, il s’agit d’un programme de recherche et d’expérimentation, ouvert et non standard, autour de la transition énergétique

La MYNE repose sur quelques piliers fondateurs. En particulier, l’apprentissage par « le faire », entre pairs (ce qui signifie que tout le monde peut transmettre des connaissances à tout le monde) et l’engagement direct des citoyen.ne.s, par la recherche, dans la transition écologique. Aussi, les projets à la MYNE qui portent sur l’énergie font le pari d’un changement de référentiel où tou.te.s les citoyen.ne.s ont un rôle à jouer, à leur échelle, aussi bien dans la production que la distribution.

« Open Micro Métha » est l’un de ces projets. En bref, il s’agit d’un module de micro méthanisation – open source – de déchets organiques destiné à alimenter des chaufferies locales ou des foyers. Ce modèle de génération bio gaz micro et local est très répandu dans les pays en développement, mais bien moins en France. Deux prototypes ont été conçus mais les contributeurs du projet se sont peu à peu détachés et le cap du déploiement n’a pas été franchi. Conformément à son engagement pour la recherche ouverte, la MYNE a mis en œuvre un processus de transmission de connaissances, notamment techniques, à destination d’entrepreneurs engagés sur ce terrain.

Au-delà, c’est surtout DAISEE qui occupe plusieurs des membres actifs de la MYNE. Plus qu’un projet ponctuel, il s’agit d’un programme de recherche et d’expérimentation, ouvert et non standard, autour de la transition énergétique. Il vise à explorer les formes que prennent « Les Internets de l’Energie » au prisme des évolutions en cours des normes juridiques, technologiques et politiques ; un des enjeux, notamment, est d’expérimenter des formes de gouvernance plus concertées et inclusives de l’énergie. Depuis cet été, DAISEE donne lieu à des expériences situées dans le village de Prats-de-Mollo-la-Preste dans les Pyrénées Orientales, qui souhaite tendre vers une plus grande autonomie énergétique.

La MYNE a un positionnement original dans l’écosystème d’innovation grand lyonnais. Qu’est-ce qui fait la singularité des projets de La MYNE ?

Dans tous nos projets, nous questionnons les processus, les formats même de montage de projet ; on adresse in fine des enjeux de gouvernance. Sur l’énergie, on cherche à favoriser l’émergence de projets sur le territoire plus en phase avec les besoins des usagers, qui profitent à tous, et qui questionnent les modes d’organisation traditionnels du secteur (planifié, hiérarchique et dirigé).

Notre approche se distingue par la mise en place d’équipes transdisciplinaires, voire par la volonté de favoriser ce que le directeur du MediaLab du Massachussetts Institute of Technology appelle « l’anti-disciplinarité », soit l’espace qui est entre les disciplines. Ces équipes se rencontrent et s’organisent naturellement dans le cadre d’une communauté ouverte, à La MYNE. Ce mode de faire où la rencontre est plus « vivante » que planifiée favorise, d’après nous, la réactivité et l’adaptabilité. On essaie d’être le plus frugal et réflexif possible dans la conduite des expériences de façon à permettre un réajustement permanent avec les réalités. C’est ce qui fait pour nous la force des communautés de pratiques qui fonctionnent sur des méthodes qui relèvent plus du « design » que du « projet ». Elles ont un ancrage terrain plus fort qu’une équipe de R&D structurée et pré-existante au projet.

Quels sont les tendances majeures qui parcourent le secteur de l’énergie et dessinent son futur ?

Les perspectives sont considérables pour les territoires en termes d’animation, de création de richesse et d’emplois

La première est la complexification du système énergétique qui se traduit par une décentralisation de facto et qui met au défi les acteurs de l’énergie. Le paradigme actuel repose en effet sur la concentration des ressources, des moyens et de la gestion des réseaux, ce qui permet des économies d’échelle et un accès uniforme à l’énergie, dans les mêmes conditions, sur tout le territoire. Dans le cadre du développement de réseaux locaux d’énergie, la question qui se pose est « comment assurer la même qualité de service à un prix équitable ? » On rencontre ici une limite potentielle à la décentralisation. Le système de péréquation nationale actuel nous évite de nous poser ces questions : le prix de l’énergie - dans un cadre régulé - est harmonisé et invariable selon l’endroit où on la consomme. On est habitué à ce système, mais il pourrait fonctionner autrement, avec des règles de gouvernance adaptées. On pourrait imaginer une harmonisation des prix à l’échelle de micro-réseaux énergétiques qui s’inscriraient dans le cadre d’une gouvernance globale de la ressource en bien commun. On se confronte largement à ces enjeux dans le cadre du projet DAISEE.

Une deuxième tendance porte sur l’autoconsommation d’électricité : aujourd’hui les systèmes de production locale d’énergies renouvelables se multiplient, notamment autour de coopératives énergétiques. Pour l’instant, lorsqu’on autoconsomme, on est raccordé au réseau de distribution (pour être alimenté en électricité lorsque notre système local n’en produit pas ou moins et pour revendre d’éventuels surplus). L’enjeu porte ici sur la conception de solutions de stockage pour faire face aux contraintes de production des sources énergétiques renouvelables (intermittence de la production liée au taux d’ensoleillement, à la force du vent, etc.) ainsi qu’aux variations de consommation.

Enfin, une troisième tendance traverse – et dépasse – le secteur de l’énergie : la reterritorialisation et la réappropriation des capacités de production. Cela s’inscrit de toute évidence dans une séquence de transition politique globale qui se traduit par des approches municipalistes (comme en Espagne) ou territoriales (comme en Allemagne), avec un foisonnement des coopératives de production.

En définitive, l’enjeu de souveraineté des moyens de production débouche sur deux grands scénarios: celui d’un repli sur soi dans des bulles hyper locales qui exacerbent les inégalités entre territoires, ou celui de nouveaux modes de gouvernance en commun à instaurer, avec l’appui d’infrastructures numériques (mais pas à n’importe quelles conditions). Les perspectives sont considérables pour les territoires en termes d’animation, de création de richesse et d’emplois.

Qu’apportent d’après vous les nouveaux entrants, notamment les start-up, au secteur de l’énergie ?

Ce qui nous importe, c’est qu’il y ait de la diversité parmi les nouveaux entrants, car cela apporte plus de possibilités

Ils répondent à des problèmes, mais leurs impacts concrets sont difficiles à évaluer. Tout simplement parce que ce sont nos choix personnels – en matière d’habitat, de déplacement et plus largement de consommation – qui vont conditionner le fait que ces acteurs ont un impact plus ou moins important. Il ne faut pas sous-estimer la difficulté à faire ce type de choix, de vrais dilemmes parfois !

Ce qui nous interroge, c’est l’approche solutionniste et court-termiste de la majorité des sociétés technologiques du secteur alors même que nous sommes dans une transition de long terme. Il nous semble beaucoup plus fécond de « renégocier » le contrat social entre l’Etat, le marché et les citoyens, à toutes les échelles qui le permettent, et de tester des configurations hybrides.Ce qui nous importe, c’est qu’il y ait de la diversité parmi les nouveaux entrants, car cela apporte plus de possibilités. À ce titre, RTE joue un rôle intéressant en s’intéressant à une diversité d’acteurs tout en étant ouvert à des travaux communs qui servent l’amélioration et la régulation des réseaux.

Comment percevez-vous l’investissement des géants américains du numérique dans l’énergie ?

Une hypothèse est que les grands acteurs de l’économie de l’information, en mobilisant des capitaux auprès de banques et d’investisseurs, pourraient investir massivement le marché de l’énergie (dont ils ont largement besoin pour maintenir leurs infrastructures), menant à une nouvelle forme de concentration. Avec leur puissance, ils pourraient développer des compétences énergétiques qui échappent aux États... Il s’agit d’un scénario catastrophe, mais il est vrai que nous sommes dans une période de monopolisation, une forme « d’hyper-capitalisme assisté par algorithmes », alors qu’il est essentiel de conserver une diversité de technologies et une pluralité de possibilités sur le marché.

Selon nous, au-delà des start-up technologiques, ce sont les investisseurs privés qui jouent un rôle déterminant dans l’économie et participent à orienter l’avenir des secteurs vitaux. Dans ce cadre, il nous semble indispensable de porter un regard critique et politique sur le rôle des investisseurs.

De votre expérience, quel rôle doit ou peut jouer la technologie dans le futur de l’énergie ?

Les infrastructures énergétiques sont vulnérables à tout point de vue. L’enjeu technologique est donc réel mais la seule réponse technique ne suffit pas… et elle crée même d’autres problèmes !

Ce qui nous frappe, c’est que nous sommes dans une époque où la technologie est objet de fascination. Or celle-ci ne tient pas ses promesses. Nous avons eu l’occasion de l’observer dans le cadre de nos expériences avec Ethereum, un protocole informatique – de type « blockchain » – qui se destine à décentraliser le web. C’est la même chose pour les smart grids, finalement peu innovantes car reposant sur des technologies qui existent depuis les années 2000…

Pour nous, l’attention est à mettre en priorité sur la transmission de connaissances et de savoir-faire à des acteurs locaux qui sont confrontés à des vulnérabilités, de tendre vers une autonomie de fait. Notre intention est donc de diffuser un rapport inclusif à la technologie, et de la remettre à sa place. Elle sert en priorité à soutenir des enjeux de gouvernance et de souveraineté. Nous sommes particulièrement méfiants à l’égard de la prédation des « géants américains », les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).

En quels termes se pose, dans le contexte de transformation du secteur énergétique que vous avez pu décrire, la question de la gouvernance de l’énergie ?

une des ambitions du programme DAISEE est d’organiser l’articulation entre les infrastructures matérielles et numériques pour qu’elles communiquent au mieux et soient capables d’optimiser le fonctionnement du système dans son ensemble, et d’améliorer la qualité de service.

La gouvernance est avant tout un enjeu politique qui pose la question de la maîtrise des algorithmes et des données, donc de l’infrastructure d’information. À ce titre, les principes philosophiques qui sous-tendant les technologies blockchain nous sont utiles pour concevoir des systèmes (plus) distribués. Ils permettent d’aborder la question des Internets de l’Énergie sous un angle transdisciplinaire et à des échelles qui étaient alors difficilement adressables. Ce sont également des outils au service de la fluidification de systèmes de gouvernance. Enfin, ils peuvent ainsi potentiellement apporter des solutions à la problématique de maintien de l’équité territoriale en matière d’accès à l’énergie.

Aussi, une des ambitions du programme DAISEE est d’organiser l’articulation entre les infrastructures matérielles et numériques pour qu’elles communiquent au mieux et soient capables d’optimiser le fonctionnement du système dans son ensemble, et d’améliorer la qualité de service. 

Face à ces enjeux de transformation de la gouvernance, on retrouve des acteurs qui essaient de repousser l’échéance de mise en place des infrastructures décentralisées, voire distribuées, et d’autres qui estiment que c’est inéluctable… À notre niveau, nous souhaitons faciliter les ponts entre ces acteurs, aux points de vue a priori divergents, pour expérimenter avec eux. Nous avons tendance à penser, ce qui se vérifie sur le terrain, que la complexité du monde (que ce soit dans l’énergie, la santé…) nécessite le retournement du paradigme de compétition entre acteurs (qu’ils soient industriels, institutionnels, associatifs…) vers davantage de coopération.

Pour avancer dans cette direction, les tiers-lieux (comme la MYNE) sont des configurations sociales de croisement particulièrement adaptées, bien davantage que les entreprises ou les laboratoires, cloisonnés entre marchés ou entre disciplines. Les difficultés ne sont pas dues à un manque de lieux de rencontre(s) et de collaboration, mais bien davantage à un défaut de culture commune.

Au final, dans quelle mesure le système énergétique en place est-il capable d’évoluer, d’intégrer les dynamiques de transformations en cours et de se réformer ? Quelles sont les principales forces de résistance et les dynamiques de changement en place ?

Si on veut véritablement faire évoluer notre modèle énergétique, il faut questionner les modèles économiques et donc politiques

L’énergie est un secteur stratégique à l’échelle européenne. C’est un enjeu majeur de développement économique, d’indépendance et de sureté. On constate que les infrastructures énergétiques d’un pays sont construites à l’image du modèle politique dominant. Ainsi les modèles français et allemand sont radicalement différents, tant du point de vue politique qu’énergétique. Le premier est ultra centralisé alors que le second, fédéral, pousse vers l’autonomisation des territoires.Au final les impulsions de l’Union Européenne en la matière relèvent de changements relativement mineurs ; le cadre politique national continue de définir la structure du système énergétique. Si on veut véritablement faire évoluer notre modèle énergétique, il faut questionner les modèles économiques et donc politiques. Le défi principal porte sur l’articulation entre une économie de transition énergétique et notre niveau de confort actuel. Or les impératifs liés à la transition semblent difficilement conciliables avec la culture de consommation et d’équipement de masse actuelle. Nous sommes ici en tension.

On constate également que le mouvement de libéralisation du marché rencontre des limites. Il butte notamment sur la collusion qui subsiste entre les acteurs responsables de la mission de service public de l’acheminement de l’énergie et les grands producteurs d’énergie qui sont désormais des entreprises partiellement privées. Du côté des acteurs traditionnels de l’énergie, l’incapacité à intégrer une nouvelle approche de l’énergie est davantage liée à la force d’inertie des organisations elles-mêmes qu’à des mauvaises volontés. Mais on ne croit pas au « too big to fail / to change » ; si un changement est difficile à absorber pour eux, il n’est pas impossible. Il s’agit bien de l’anticiper.

On observe à des niveaux locaux, et notamment sur le territoire de la Métropole de Lyon, une réelle volonté politique de se réapproprier et de tirer parti des potentiels et ressources des territoires. Ensuite, la loi suit ou non, mais elle est toujours rétroactive et jamais proactive. La priorité est de construire un projet politique d’avenir autour de l’énergie d’élaborer de nouveaux récits collectifs engageants. De se projeter collectivement autour de la gestion de l’énergie comme bien commun.

L’expérimentation que vous menez actuellement dans le village de Prats-de-Mollo-la-Preste vous fournit-elle un éclairage différent sur la capacité du système énergétique en place à évoluer ? Quelles premières formes d’enseignement pouvez-vous en retirer ?

À Prats, on se confronte en effet empiriquement aux enjeux de l’autonomisation des territoires en matière énergétique. Un des administrateurs de la Régie Électrique, David Gener, suivi par la municipalité, s’est lancé dans la mise en place d’un projet ambitieux de transition énergétique, nécessitant de repenser les moyens de production sur le territoire ainsi que les modalités de gestion du réseau dans le cadre d’une « régie électrique », notamment par l’expérimentation d’une « régie de données citoyenne ». Celui-ci répond à une prise de conscience de la nécessité d’autonomisation énergétique du territoire alors que le village est soumis régulièrement à des problématiques de coupure d’alimentation électrique (du fait de sa situation géographique) et subit une hausse constante des coûts de transport de l’énergie. Le réseau électrique se complexifie, du fait de la multiplication des énergies renouvelables notamment, et requiert un système d’information adéquat pour en assurer la maîtrise et un pilotage efficace, ainsi que des capacités d’autoconsommation individuelles et collectives. 

On constate sur place que les enjeux de transformation relèvent tout à la fois de la technique, alors que le système énergétique fonctionne largement comme une « boite noire », et de la gouvernance (temps long de ce type projets collaboratifs, enjeux de loyauté et d’ouverture autour de la gestion des données, etc.). On se retrouve dans un aller-retour permanent entre des questions techniques et sociétales voire politiques. Des dynamiques de réappropriation des systèmes énergétiques sont en cours mais il y a encore un long chemin pour parvenir à une gouvernance partagée de l’énergie…

Pour finir, avec les évolutions technologiques et l’émergence de nouveaux acteurs de l’énergie qu’on a pu évoquer, peut-on parler d’une tendance à la désectorisation de l’énergie ?

Notre intuition est que la complexité croissante du monde et des technologies fait qu’on ne peut définitivement plus fonctionner en silo au sein de chaque secteur économique

Notre intuition est que la complexité croissante du monde et des technologies fait qu’on ne peut définitivement plus fonctionner en silo au sein de chaque secteur économique. Si on regarde du point de vue de l’énergéticien on ne voit que l’utilisation de l’énergie d’un point A à un point B ; idem si on regarde du point de vue de la mobilité. On n’a alors qu’une vision très parcellaire des choses.

La perspective de l’arrivée des GAFAM, acteurs du numérique, ou de Tesla, acteur de la mobilité, nous invite d’autant plus à penser l’innovation dans l’énergie au-delà du seul secteur énergétique, et du système de distribution actuel. Le modèle Tesla montre parfaitement que les infrastructures électriques vont vite évoluer, vers une interopérabilité des systèmes de production, de distribution et de consommation de l’énergie – notamment électrique. Tesla est parti du véhicule comme cœur de métier et s’est mis à faire des batteries, et remonte aujourd’hui encore la chaîne de valeur en rachetant Solar City pour produire de l’électricité. L’entreprise intègre progressivement toute la chaîne de valeur de l’énergie qui pourra être utilisée aussi bien dans sa voiture que chez soi.

On constate sur l’énergie que les croisements entre secteurs, en direction de la mobilité ou de l’information en particulier, sont prometteurs. Il s’agit de travailler à des articulations ou des hybridations des infrastructures de chaque secteur, de s’inspirer des systèmes d’information propres au numérique pour les adapter à la gestion de l’énergie, ou encore de penser l’interopérabilité et la mobilité de l’énergie autrement qu’avec les réseaux tels qu’on les connaît depuis des décennies.