Cela vient modifier largement le travail des professionnels. Certaines règles peuvent être formalisées dans les lieux d’accueil : le portable ne monte pas dans les chambres, à partir de 22 heures il doit être posé quelque part, le WI-FI est mis à disposition sur des horaires précis… Seulement, cela n’empêche pas que durant la journée, ou sur le trajet de bus ou de car pour aller au collège ou lycée, des usages se font en autonomie, en dehors de tout contrôle. Finalement, le contrôle que peut mettre en place les professionnels vise plutôt à permettre un rythme de vie conforme à ce que l’on peut attendre d’un adolescent ou d’un jeune. Sur le contenu de ce qui se fait durant les échanges, cela échappe à tout le monde. L’idée n’est pas forcément de le contrôler, mais de créer des conditions qui permettent au jeune d’être pleinement dans le monde commun, où tout un chacun à partir d’une dizaine d’années dispose de ces outils et d’une forme de protection, qui est possible quand l’accompagnement le permet, qu’il y a donc un lien de confiance, une relation suffisamment construite pour permettre un travail éducatif. Ces technologies viennent pointer que le juge peut donner aux parents des droits de visite, d’hébergement et de correspondance, mais qu’à partir du moment où chacun est titulaire d’un appareil qui lui permet de communiquer librement, la responsabilité de ces échanges revient aux acteurs familiaux, et pas aux acteurs de la protection. On peut même aller plus loin en affirmant que ces outils offrent aux mineurs un droit de correspondance dont ils ne disposaient pas auparavant.