Absolument pas ! Tout d’abord, comme j’ai démissionné, je suis radiée. Si je veux enseigner dans une école sous-contrat, il me faudrait repasser ce concours. Puis je veux être libre de mes orientations et du choix de l’équipe pédagogique. Beaucoup d’écoles publiques ou du privé sous-contrat ont des projets très intéressants mais, comme elles n’ont pas une totale liberté de constituer leurs équipes, le projet finit par se perdre. Au départ, j’ai rencontré beaucoup d’enseignants de l’Éducation Nationale qui voulaient essayer d’autres méthodes. En fait, leur discours théoriques sur les pédagogies alternatives, la différenciation de l’enfant, ne passaient pas le test de la mise en pratique : le « je sais, je transmets » revenait au galop. J’ai donc plutôt été séduite par des profils moins formatés mais qui ne sont pas titulaires du concours. L’une a une forte expérience sur l’enfance atypique, puisqu’elle a été directrice de colonie de vacances d’enfants délinquants et Auxiliaire de Vie Scolaire dans des collèges pour enfants atypiques. Une autre est enseignante brésilienne, formée en France à la psychologie clinique. La troisième a elle aussi démissionné de l’Education nationale et, après avoir enseigné dix ans à l’étranger, recherchait une école où enseigner autrement.
De toute manière, tel qu’il est conçu, le concours d’enseignant ne garantit pas du tout la capacité du futur enseignant à prendre en charge une classe et cela m’est d’ailleurs arrivé, en tant que formatrice et tutrice, de refuser de valider des stagiaires qui avaient leur concours mais n’étaient pas prêts à prendre en charge une classe.