C’est varié. Il peut déjà y avoir des agressions, des agressions verbales, parfois physiques, avec des difficultés pour les personnes à aller porter plainte. Quand quelqu’un va vouloir aller porter plainte, il arrive que les flics lui disent : oui, bah vous vous êtes regardé, c’est normal qu’on vous insulte. Derrière il n’y a pas de dépôt de plainte. Souvent les personnes trans victimes d’agression n’osent pas aller porter plainte. Du coup il est important de sensibiliser les forces de police. C’est un des volets de la Convention de lutte contre les violences LGBTphobes co-signée par le Centre LGBTI+ [1].
Comme je le disais, les discriminations concernent beaucoup le rapport aux médecins. C’est un sujet très compliqué, pour lequel nous avons rencontré la HALDE quand elle existait. Compliqué, parce que des personnes trans sont absolument terrorisées par les médecins. Souvent elles nous font part de discriminations, mais ne veulent surtout pas témoigner ou porter plainte contre les médecins, par peur d’être bloquées ensuite dans leur transition. Il est donc difficile pour nous, en tant qu’association, d’agir pour faire avancer le monde médical. En tout cas, nous avons compris que ce ne serait pas par la plainte, c’est plutôt par l’éducation, en proposant des formations aux médecins, ce que nous faisons à Chrysalide.
[1] Cette convention pluriannuelle signée en février 2020 a engagé plusieurs signataires, dont le Préfet de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, les ministères de la Justice et de l’Éducation Nationale, la Métropole du Grand Lyon, les villes de Villeurbanne et de Lyon.