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L’évaluation des performances sociales des entreprises sociales constitue semble-t-il un levier essentiel pour assurer leur diffusion et leur souti...

question

L’évaluation des performances sociales des entreprises sociales constitue semble-t-il un levier essentiel pour assurer leur diffusion et leur soutien par les financeurs publics et privés. Qu’en pensez-vous ?

reponse

Je vous répondrais tout d’abord qu’une entreprise sociale peut être évaluée sous l’angle de l’efficacité économique à l’instar de l’entreprise classique. Par exemple, nous visons chaque année un résultat net de 1 à 2% sur notre volume d’activité pour pouvoir financer notre R&D, notre fond de roulement, etc. La performance économique reste importante puisqu’elle détermine en partie notre performance sociale.

Pour revenir à votre question, la mesure de l’impact social est d’abord un enjeu pour nous-mêmes. Ne pas se préoccuper de l’impact social effectif de nos activités n’aurait pas de sens. Il est essentiel pour nous de savoir combien d’emplois nous avons créé, combien de personnes ont été réinsérées, combien d’enfants nous avons pu accueillir dans nos structures, combien de bénévoles nous avons réussi à mobiliser, etc. Du point de vue de la puissance publique, un indicateur qui me parait tout à fait essentiel pour mesurer notre performance est celui de l’efficacité de l’investissement public : qu’est-ce que génère un euro de subvention en termes de retour financier pour la collectivité ? Par exemple, on connait le coût d’un demandeur d’emploi pour les politiques d’insertion, donc on connait le coût évité lorsque cette personne travaille dans une entreprise d’insertion. On peut également évaluer précisément le volume d’impôts et de cotisation sociale versé par l’entreprise d’insertion à la puissance publique. Au final, pour ce qui concerne Val Horizon, un euro de subvention publique génère 2,87 euros de retour financier pour la collectivité : 83 centimes de cotisations patronales, 19 centimes d’impôts et taxes et 1,85 euro d’économie sur la prise en charge du demandeur d’emploi. Et la collectivité l’a bien compris ! Si elle a préféré s’appuyer sur l’acteur associatif pour développer un certain nombre de politiques plutôt que de s’appuyer sur l’acteur capitaliste, ce n’est pas par hasard. Il y a des champs d’activités qui ne peuvent être investis dans une logique de rentabilité capitaliste.

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