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Le rôle du Centre National de la Mémoire Arménienne : générer un intérêt pour une histoire en passe d'être oubliée

Interview de Katia BOUDOYAN

Historienne

<< L'un des objectifs du futur Centre National de la Mémoire Arménienne est de générer un intérêt pour une histoire qui est en passe d'être oubliée faute de conservation de la littérature grise et de rassemblement de sources.. >>.

Propos recueillis par Stéphane Autran le 31 janvier 2012

Historienne, directrice de la Maison de la Culture Arménienne de Décines et future responsable du Centre national de la Mémoire Arménienne
L'histoire de la communauté arménienne de Décines : de la « petite Arménie » au Centre National de la Mémoire Arménienne.

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Date : 31/01/2012

Quelle est l'histoire de la maison de la culture arménienne de Décines ?

Peu de temps après son installation à Décines, les Arméniens ont créé en 1932 la maison du peuple, qui devient, en 1977, la Maison de la Culture Arménienne de Décines. La communauté arménienne a toujours été présente de manière organisée sur le territoire, depuis le foyer du peuple jusqu'au futur Centre National de la Mémoire Arménienne en cours de construction. La maison du peuple a permis aux Arméniens, regroupés en associations, de se retrouver, d'organiser des fêtes, des débats et des représentations de théâtre dans la grande salle communautaire. L'église arménienne est construite quelques années après le foyer du peuple, juste en face, dans la même rue.

 

Comment la communauté arménienne s'est-elle organisée lors de son arrivée à Décines ?

Il y a eu schématiquement trois grandes vagues d'immigration arménienne à Décines : durant les années 1920, après le génocide, durant les années 1970 avec les Arméniens du Moyen-Orient et récemment avec l'immigration économique des Arméniens d'Arménie.

Les premiers Arméniens, survivants du génocide, s'installent à Décines vers 1923-1924 car deux usines y recrutent de la main d’œuvre étrangère. Très rapidement, au bout de quatre cinq ans de présence sur le territoire, ils éprouvent le besoin de se regrouper. Ce sont des personnes isolées qui ont perdu leurs parents ou leurs enfants et qui savent désormais qu'ils ne pourront retourner chez eux. Dès le départ, les regroupements en associations se font par ville, village et région d'origine du pays perdu. Il faut bien avoir conscience du choc culturel et économique vécu. Ces gens arrivent des régions anatoliennes, ce sont en grande majorité des paysans qui découvrent tout en arrivant en France : le monde ouvrier et la politisation de la société.
Historiquement, les communautés de la diaspora s'installent là où il y a des usines et donc du travail. C'est grâce à une usine de textiles artificiels (SLSA) et une usine chimique (Gifrer) que Décines a pris cette place importante pour la communauté arménienne dans l'agglomération lyonnaise. Cette implantation historique a eu un effet boule de neige pour l'arrivée d'immigrants arméniens.

L'immigration a continué d'affluer à Décines après la période d'embauche industrielle massive. Les Arméniens s'installent à Décines parce qu'il y a une communauté structurée : maison du peuple, église. Dans tout le quartier, il n'était pas forcément utile de parler le français pour pouvoir vivre ! L'arménien est parlé aussi à l'usine, beaucoup d'ouvriers étant arménien. Mon grand père est arrivé à 31 ans en France, en 1924. Il est mort en 1970, en parlant encore mal le français, après toute une vie passée à Décines. Même si on a aujourd'hui un regard un peu attendrissant sur cette période en rappelant que les Arméniens se sont bien intégrés en France, il faut souligner le racisme violent dont ils ont été victimes. Les premiers arrivants étaient très pauvres, venaient de vivre des drames, physiquement marqués, ça n'a pas été simple...tout comme pour les Polonais, les Italiens et les Espagnols également !

La communauté arménienne de Décines voit arriver à la fin des années 70 des Arméniens du Moyen-Orient, installés dans ces régions depuis les années 20, à la suite du génocide. Après avoir fait une grande partie de leur vie dans ces pays, une émigration massive a lieu pendant la guerre du Liban. Les lieux d'exils sont ceux où il y a des « points d'ancrage », de la famille ou famille éloignée, où il y a aussi une référence arménienne : Décines. La vague d'arrivée d'Arméniens du Moyen-Orient redonne vie et une nouvelle jeunesse à la communauté installée. En 1978, le foyer du peuple est rebaptisé Maison de la culture arménienne de Décines et son activité redémarre et s'enrichit.
Les années 1970 sont celles de la phase d'intégration de la première vague, la langue d'origine se perd peu à peu alors que les enfants apprennent le français à l'école et parlent de moins en moins l'arménien à la maison. Les Arméniens du Moyen-Orient, quant à eux, vivaient assez cloisonnés dans leur pays d'accueil. En Syrie, comme au Liban, les Arméniens étaient regroupés en quartier. Ils ont donc fortement développé et conservé leur identité. Certains d'entre-eux, les plus âgés, ne parlaient pas un mot d'arabe, évoluant dans une communauté à grande échelle d'un quartier disposant d’hôpitaux, d'écoles, de magasins, de fonctionnaires arméniens ! Quand ces populations quittent le Liban, la Syrie et arrivent à Décines, ils se regroupent tout naturellement.

 

Le territoire communal décinois est-il marqué symboliquement par la présence arménienne ?

Oui, le tout sur un espace assez circonscrit. L'ancienne rue Branly a été débaptisée en 1965 pour prendre le nom de « rue du 24 avril 1915 », le premier mémorial d'Europe dédié au génocide est créé sur la place de la libération, appelée « place des Arméniens » par les Décinois, en 1972. En face se construit le Centre National de la Mémoire Arménienne. L'inscription d'éléments mémoriels dans l'espace public sont des demandes classiques des communautés. Dans beaucoup de villes de l'agglomération, il y a un mémorial, une stèle. Ce besoin de reconnaissance s'inscrit sur le territoire de vie. Par exemple, la petite communauté arménienne de Vaulx-en-Velin ressent le besoin d'avoir un monument sur son territoire. La démarche rencontre souvent un écho auprès des élus puisque souvent la communauté arménienne est très intégrée dans la vie publique et politique locale. La région lyonnaise comprend de nombreux élus d'origine arménienne : adjoints au maire, conseillers municipaux, régionaux.

 

Quelles sont les activités de la maison de la culture arménienne de Décines ?

Il s'agit essentiellement de promouvoir la culture arménienne. Différents axes existent depuis de nombreuses années.

L'apprentissage de la langue pour les adultes et les enfants est l'activité de base, le socle de la maison de la culture. Nous sommes l'une des rares institutions à enseigner l'arménien occidental dans la région. « L'école arménienne du mercredi » permet aux enfants d'apprendre la langue avec un professeur. Nous donnons aussi des cours aux adolescents et aux adultes.

L'école du mercredi a longtemps été dans le Rhône le seul moyen d'apprendre l'arménien aux enfants. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, puisqu'il existe, à Lyon, depuis plus de 25 ans désormais, une école arménienne primaire qui enseigne l'arménien quatre heures par semaine en plus du programme officiel de l'enseignement primaire, l'école Markarian-Papazian. Les collégiens peuvent, s'ils le souhaitent, continuer l'apprentissage de l'arménien au collège Notre Dame de Bellecombe à Lyon. Des dispositifs identiques existent à Paris et à Marseille également. Ces écoles sont aussi bien fréquentés par les jeunes Français d'origine arménienne de la quatrième génération que par les enfants des Arméniens d'Arménie arrivés tout récemment en France.

Outre l'apprentissage de la langue, nous possédons également une bibliothèque, qui est l'une des plus riches de France sur la culture arménienne. Nous possédons quelques pièces très rares et nous avons un grand nombre d'adhérents qui vient régulièrement consulter ou emprunter des ouvrages.
La maison de la culture donne aussi des cours de musique pour les enfants et adolescents, avec des instruments classiques ou typiquement arméniens comme le « dehol », sorte de tambour. Les cours de cuisine connaissent actuellement beaucoup de succès, nous avons dû ouvrir une deuxième classe.
La maison de la culture comprend également le restaurant associatif Ara. Ouvert le midi du lundi au samedi, son rôle est de promouvoir la gastronomie arménienne.
Le club de gymnastique rencontre un succès constant depuis des années. Avec le même professeur depuis une quinzaine d'années, c'est l'occasion pour les dames du quartier de se retrouver. Enfin, nous disposons d'un club de loisirs ouvert l'après-midi.

Traditionnellement, nous organisons un voyage touristique annuel, généralement lié à l'histoire arménienne ou à une communauté arménienne. L'année dernière, les adhérents se sont rendus en Arménie et cette année nous proposons une rencontre avec la communauté arménienne de Jérusalem, une des plus anciennes communautés installée hors d'Arménie depuis le 5ème siècle. L’Église arménienne apostolique a d'ailleurs le statut officiel de gardien du Saint-Sépulcre aux côtés d'autres Églises.
 La Maison de la Culture est à la fois le lieu de transmission d'activités purement arméniennes : langue, musique, cuisine mais aussi un lieu de rassemblement ou de convivialité par le club de loisirs ou de gymnastique. Nous avons toutes les facettes de notre culture qui sont présentées ici. Parmi nos projets de la rentrée prochaine, nous souhaitons ouvrir un atelier de théâtre ainsi qu'un atelier d'échecs, les échecs étant un « sport » national chez les Arméniens ! Nous sommes très largement inscrit dans le paysage local et régional et nous avons à cœur de travailler avec d'autres associations décinoises.

 

La maison de la culture répond-elle aux préoccupations des plus jeunes ?

Les préoccupations des jeunes d'origine arménienne sont les mêmes que celles des jeunes en général. Leurs intérêts sont avant tout générationnels. La maison de la culture, en association avec l'église arménienne de Décines, a célébré récemment l'une des figures héroïques de l'histoire arménienne Vartan Mamigonian, valeureux seigneur tombé sur le champ de bataille, en 451, luttant pour la foi chrétienne contre les Perses mazdéens qui voulaient imposer leur religion. Le repas que nous avons organisé à cette occasion n'a pas attiré les plus jeunes. On essaie de s'adapter en organisant des activités qui leur parlent davantage, qui sont aussi l'occasion de se retrouver entre copains. On rencontre aussi beaucoup « d'anciens jeunes », autrefois peu  concernés qui, une fois installés, mariés et parents, ressentent le besoin de revenir aux origines, d'être actifs dans la communauté, en s'engageant bénévolement. Le désir de transmission de sa culture et d'un retour aux sources apparaissent naturellement avec la maturité.

 

Avez-vous recueilli  des témoignages des différentes vagues d'immigration ?

Nous disposons de plusieurs témoignages oraux des premiers arrivants. Ils ont été faits par les gens de la communauté dans un souci de préservation d'une partie de la mémoire et nous souhaitons qu'ils puissent servir de support pour de futurs travaux universitaires sur l'immigration et le génocide arméniens.

L'un des objectifs du futur Centre National de la Mémoire Arménienne est de générer un intérêt pour une histoire qui est en passe d'être oubliée faute de conservation de la littérature grise et de rassemblement de sources. Nous allons être confrontés aux problèmes d'inventaire, de traitement des dons, d'archivage, d'identification de photographies, de numérisation...
Nous intervenons lors des successions afin de pouvoir récupérer les documents les plus intéressants afin qu'ils échappent à la destruction. On essaie de sensibiliser les gens pour qu'un minimum d'informations soit indiqué sur les documents. Nous accueillons également des stagiaires de l'Enssib (École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques) et de l'Université Jean Moulin Lyon 3 pour nous aider dans l'inventaire complet de notre fonds d'archives. Nous avons un fonds très riche en cours d'organisation.

 

Peut on dire que « l'intégration à la française » a particulièrement bien fonctionné pour la communauté arménienne ?

La communauté arménienne s'est enrichi par vagues successives. La première génération est rescapée du génocide. Dans les années 1970, elle est en perte de vitesse : la maison de la culture est toujours là mais ses activités ne sont pas très florissantes. La deuxième génération, celle des enfants nés en France, est intégrée. Elle est bien installée dans la vie active grâce bien sûr à la connaissance du français. Cette intégration est révélée par l'adoption de prénoms français : les rescapés du génocide ont des noms et prénoms arméniens, la génération suivante a des prénoms français. Les prénoms arméniens reviennent à la troisième génération et pour la quatrième nombreux sont les enfants qui ont des prénoms arméniens !

Les Arméniens se définissent comme des Français d'origine arménienne et sont, pour certains, des acteurs majeurs de la vie politique française. En revanche, il y a une forme d'urgence, il faut travailler à la conservation de l'identité et de la culture arménienne. Nous avons un problème majeur par rapport à la langue.

Les Arméniens de la diaspora, qui ont été chassés des décombres de l'Empire ottoman, – la Turquie d'aujourd'hui – parlent l'arménien occidental, une langue quasiment en voie de disparition. En effet, les locuteurs et les gens pour l'enseigner sont de moins en moins nombreux et la survivance de cette langue est désormais l'un de nos principaux défis. L'indépendance de l'Arménie a changé la donne par rapport aux références de la communauté. L’Arménie indépendante parle une langue sensiblement différente que celle de la diaspora même si l'alphabet est le même. Aujourd'hui, toute la production littéraire, scientifique, artistique est faite en arménien oriental. Les Arméniens de diaspora, de mieux en mieux intégrés, perdent l'usage de leur langue et la production littéraire en arménien occidental est de plus en plus faible. La production culturelle des Arméniens de la diaspora se fait dans la langue du pays d'accueil, les Français d'origine arménienne écrivent en français, les Américains d'origine arménienne en anglais, etc.

 

Avoir un État souverain indépendant change-t-il les références culturelles de la diaspora ?

L’État Arménien nous garantit la survivance d'un patrimoine. Mais l'identité de la diaspora est très différente. Il y a toujours un risque de perte d'identité et de culture. Les Arméniens de la diaspora ne sont pas géographiquement issus de l'Arménie d'aujourd'hui. Le pays perdu n'est donc pas situé en Arménie mais en Turquie aujourd'hui ! Les Arméniens d'Erévan voient le mont Ararat, leur montagne sacrée, symbole de l'Arménie, depuis leur fenêtre, de l'autre côté de la frontière, en Turquie. Les Arméniens de la diaspora se trouvent confrontés à une ambiguïté géographique. Si on veut retrouver par exemple le village de son grand père, il faut aller en Turquie et non en Arménie ! En outre, la langue arménienne parlée en Arménie est sensiblement différente de celle parlée par les Arméniens de diaspora. Cela ne minimise pas la valeur et l'attachement qu'on peut avoir avec l’Arménie cependant.

 

Les revendications communautaristes sont-elles le fait de communautés récentes ?

Pas forcément. Il ne s'agit pas , dans le cas des Français d'origine arménienne, d'une revendication communautaire et encore moins communautariste. Nous n'avons pas de « retour à la religion », ni de revendications particulières mais on constate un nouvel intérêt pour la culture, la transmission et la préservation de cette culture également. Nous recevons beaucoup de familles dont l'un des parents est d'origine arménienne et l'autre pas. Le père ou la mère, d'origine arménienne, ressent le besoin de transmettre sa culture familiale à ses enfants par le biais d’activités tels l'apprentissage de la langue ou de la danse.

 

Quel avenir voyez-vous pour la minorité arménienne de France ?

Le mot « minorité » me gêne, je ne me sens pas minoritaire mais Française d'origine arménienne. Je suis née en France, de parents nés en France et scolarisée à l'école de la République. Un Arménien né au Liban, arrivé en France après la guerre et qui a 70 ans aujourd'hui a le même discours que moi. La communauté arménienne de France est plurielle, elle recouvre des réalités extrêmement différentes : Français d'origine arménienne nés en France, immigrants d'Arménie, de Syrie, du Liban, mariages mixtes, etc. Cette diversité n'entame pas cependant notre sentiment d'être Français.
Le pays quitté par les grand parents n'existe plus en tant que tel d'où l'importance pour la communauté de la reconnaissance du génocide. Nous sommes des déracinés au sens propre du terme, exterminés et chassés. Il y a négation du génocide et de l'histoire tri-millénaire, spatio-temporelle de notre peuple et de ce que nous sommes devenus aujourd'hui. La reconnaissance ira bien plus loin que celle d'un fait précis de massacres, dans un contexte historique donné. Ce n'est pas seulement les événements de 1915-1918 qui sont en jeu. Il s'agit de redonner vie à tout ce qui a existé avant et qui est complètement nié.

Je crois personnellement aux études des psychanalystes qui ont théorisé la transmission du traumatisme génocidaire à travers les générations. Le traumatisme est transmis et induit des comportements et des inhibitions. Il faut que nous puissions enfin sortir de ça !
Le calendrier des fêtes arméniennes est lié au calendrier traditionnel et religieux. Même si on n'est pas croyant, le calendrier liturgique est associé à l'histoire de l'Arménie. L'identité arménienne est indissociable de son histoire religieuse et les Arméniens n'ont eu de cesse, durant toute leur histoire, de se battre pour conserver leur foi, face à des envahisseurs qui voulaient leur imposer la leur.

La communauté est particulièrement attachée à son identité, due à son déracinement. Elle a suivi les schémas de l'immigration classique des années 20-30, comme les Italiens, Polonais... mais avec cette différence notable qu'elle a été victime d'un génocide et qu'elle a été forcé de partir dans des conditions terribles. L'attachement à l'identité est lié au fait que le traumatisme n'est pas réparé.

 

La communauté arménienne de France retourne-elle en Turquie sur les terres de ses ancêtres ?

Il existe deux types de réactions. Certains Français d'origine arménienne refusent d'aller en Turquie, par peur ou par fidélité à la mémoire de leurs aïeux victimes d'un crime impuni. D'autres ressentent le besoin de connaître la région d’origine de leurs parents ou grand-parents. Ils sont de plus en plus nombreux à voyager en Turquie. L'ancienne Arménie est située dans les territoires de l'Est de la Turquie, zone de fort peuplement kurde. C'est une région très contrôlée, pas forcément facile d'accès. Les Arméniens s'y rendent tout de même, comme on pourrait faire un pèlerinage, voyageant « caméra à l'épaule » pour témoigner à leur retour de leur séjour sur place

La Turquie de l'Est, l’Arménie historique, après avoir été vidée de sa population arménienne est aujourd'hui peuplée exclusivement de Kurdes. Les Turcs forment les contingents de  fonctionnaires, de militaires ou de policiers. C'est une région qui a été volontairement sous-développée et les conditions de vie à l'est ne sont pas les mêmes que dans l'ouest de la Turquie.   Aujourd'hui, les droits essentiels des Kurdes ne sont pas respectés.

La diaspora arménienne est attachée à cette région qui est historiquement l'Arménie. C'est pourquoi la négation du génocide n'est pas seulement la négation du crime génocidaire mais aussi de toute l'histoire des Arméniens sur cette terre ancestrale.