Propos recueillis par Bruno Bigourdan et Chrystel Antoine (S.I.L.O.E)le 1er avril 2005.Le monopole de la commercialisation de l’électricité est révolu : voici le temps de l’ouverture à la libre concurrence qui s’installe progressivement sur l’Europe. Mais qui aura véritablement accès à cette nouvelle manne économique ?
Une première étape a été franchie en 2000 avec l’ouverture à la concurrence sur le secteur des grandes entreprises, qui chaque année, consomment près du tiers de l’électricité produite en France.
Depuis 2004, le marché des clients dits professionnels (PME, petits commerçants, collectivités locales… soit près de 2,2 millions d’usagers), est lui aussi " ouvert à la concurrence" selon le terme consacré.
La dernière étape sera l’ouverture totale à la concurrence en 2007 du secteur des particuliers. En revanche, le réseau de transport de l’électricité dispose du statut juridique de " monopole naturel " et ses lignes demeurent donc la propriété de l’entreprise RTE (réseau de transport de l’électricité), filiale d’EDF, spécialement créée en juillet 2000 en vue de la privatisation.Le secteur est organisé sur le modèle de l’industrie des télécommunications mais avec la particularité d’une vente via la Bourse de l’énergie POWER NEX, où se retrouvent les grands producteurs européens (ENEL, Italie, Elactrabel, Belgique, E.O.N et RWE pour l’Allemagne ou encore Iberdrola et Endesa pour l’Espagne).
Outre la concurrence entre producteurs, le pouvoir de négociation de très gros consommateurs (comme Alcan Pechiney, 2ème producteur mondial d’aluminium) n’a laissé que peu de place aux concurrents français d’EDF pour entrer dans la course.Malgré cela, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) est le deuxième producteur d'électricité français, même s’il reste loin derrière EDF, et le seul à exploiter la totalité de la production hydroélectrique d’un fleuve français, le Rhône, au travers des 19 ouvrages répartis de la frontière suisse à l’entrée de Marseille.Cette entreprise a su s’adapter aux évolutions du marché en intégrant à son métier initial d’aménageur de fleuve et d’hydraulicien, de nouvelles compétences de producteur d’électricité et de " trader " sur la Bourse de l’énergie.
Une configuration unique dans le champ français des industries de l’énergie qui participe à la démarcation de l’agglomération lyonnaise.Et de plus cette production d’énergie est certifiée 100% renouvelable !