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Turin et l’Italie : une prise de conscience récente

Texte d'Enrico ALLASINO

Enrico Allasino, chercheur à l'Institut Economique et Sociale du Piémont présente dans ce texte la politique d'intégration en Italie ces dernières années.
Date : 01/01/2002

Devant l’afflux des immigrés à partir des années 1990, L’Italie s’est dotée de la loi 40 du 6 mars 1998 pour essayer de régler le statut juridique des étrangers d’une façon globale en suivant les principes de la Constitution et de la législation.

La loi établit le cadre général de l’intégration des migrants mais confie la gestion des actions d’intégration aux administrations locales.

Turin qui abrite 40.000 étrangers a une politique d’intégration avant-gardiste: bureau spécifique pour orienter et coordonner les actions, guichet Information Santé pour les immigrés pour soigner des immigrés non couverts par le système sanitaire national, Centre interculturel donnant une large place aux différentes cultures…
Face aux protestations des citoyens regroupés en « comités spontanés » les collectivités ont été obligés d’intervenir pour régler les problèmes ce qui a permis d’estomper les problèmes de « conflits ethniques »
Malgré cet apparent modèle d’intégration il s’avère que les politiques d’intégration sont aléatoires et dépendent des bons vouloirs de l’Administration. Elles demeurent une affaire privée dans laquelle les immigrés ont en fait du mal à se voir reconnaître des droits .En fait, l’Etat italien ne s’est pas engagé dans une politique sérieuse d’élargissement de la citoyenneté.

NB : La nouvelle loi sur l’immigration du 30 juillet 2002 (loi Bossi-Fini) rend plus difficile la permanence des immigrés en Italie et lie notamment strictement le permis de séjour au contrat de travail…