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Le temps est-il un service en soi ?

Texte de Sophie Boissard

La mission « temps et services innovants » du Grand Lyon conduit une réflexion sur la mise en place de crèches en gares péri-urbaines afin de faciliter une meilleure articulation des temps de vie et une mobilité plus durable.
Autour de partenaires, tels que la Région Rhône-Alpes, la CAF, la SNCF, et d’une concertation réussie, la réflexion a été reprise dans un appel à intérêt « Crèche en gares » de la SNCF.

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Date : 01/10/2012

Parce qu’elle est le pivot des mobilités pour deux milliards de voyageurs chaque année, la gare est au cœur du quotidien des voyageurs. Il ne s’agit pas de convertir tout en temps utilitaire.

Le rêve et la détente ont largement leur place. Il reste que les temps de trajet quotidien — en gare comme en train — ont leurs qualités ; de celles qui font préférer le transport public à la voiture individuelle.Dès lors, comment favoriser ce temps de transit ?

Créée en avril 2009 pour moderniser les gares et les préparer à l’ouverture du marché ferroviaire, Gares & Connexions s’attache à réinventer les gares françaises pour résoudre ce défi du temps de transit. L’intégration de services du quotidien apparaît comme un levier pertinent où s’appuient les routines des voyageurs. C’est le cas du travail par exemple. Six grandes gares françaises, en partenariat avec Regus, opérateur d’espaces de travail, accueilleront bientôt des salons ouverts aux voyageurs d’affaires ou non. Ils profiteront d’une connexion Wi-Fi, d’un bureau privatif ou même d’une salle de visioconférence. Le Mans inaugurera le partenariat dès la fin 2012 ; suivront Bordeaux, Nancy, et Amiens en 2013, puis Paris Nord et Lille Flandres en 2014.
En parallèle, nos gares s’ouvrent à des services parfois inattendus, comme une crèche expérimentée en gare de Roanne, ou des laboratoires d’analyse médicale, suite à un appel à intérêts « Santé en gare » lancé auprès des professionnels de la santé, qui viennent d’ouvrir à Marseille Saint-Charles, Paris Nord ou en gare Saint-Lazare. Aux côtés de commerces et services plus traditionnels, de telles enseignes marquent l’inscription de la gare dans les flux quotidiens des voyageurs. Les voyageurs y gagnent un temps précieux en inscrivant ces tâches parfois chronophages au sein même de leur déplacement. La gare conforte son rôle de «hub», pour résoudre des contraintes temporelles. Cette étrange mission de « services des temps » trouve sa légitimité dans la nécessité pour nos voyageurs de recouvrer une maîtrise de leur propre temps. Finalement,  le temps est bien un service.